Précieux probiotiques – 2ème partie

Chère amie, cher ami,

Dans la précédente lettre, j’ai abordé la description du microbiote et de son rôle sur la santé humaine. Il s’agissait principalement du microbiote digestif. Depuis peu, on est conscient du rôle essentiel d’autres microbiotes sur la santé humaine, et ces microbiotes font l’objet de nouvelles recherches.

Le microbiote pulmonaire

Commençons par le microbiote des poumons. Un poumon sain n’a pas besoin uniquement d’oxygène, il est plein de bactéries ! D’ailleurs, 75 % de ces bactéries peuvent vivre sans oxygène[1].

À la différence du microbiote intestinal, le microbiote pulmonaire n’a été étudié que très récemment. La première mise en évidence d’une flore pulmonaire remonte à 2010[2], et depuis, très peu d’études ont été réalisées pour décrypter le rôle des communautés de micro-organismes qui s’y trouvent. On pense donc qu’il se développe dès la naissance et que deux mois plus tard, sa composition sera équivalente à celle d’un adulte[3]. Cette maturation est fulgurante si on la compare à celle du microbiote intestinal, qui demande 2 à 3 ans d’évolution, parallèlement à celle du système immunitaire stimulé par la rencontre avec l’écologie microbienne de l’environnement.

Pourquoi le microbiote pulmonaire est-il un acteur majeur de notre santé ? Il a plusieurs grandes fonctions :

  • Il intervient comme une barrière contre les agents pathogènes et aide à résister contre les infections respiratoires[4], de la même manière que le microbiote intestinal ;
  • Il joue un rôle défensif en participant activement à la stimulation de l’immunité en cas d’infection pulmonaire.

Quelles sont les maladies associées à un déséquilibre du microbiote pulmonaire ?

Lorsque la composition du microbiote pulmonaire est déséquilibrée chez certaines personnes, une « dysbiose pulmonaire »[5] apparaît, qui peut être à l’origine de différentes maladies :

  • Les infections respiratoires hivernales, telles que le rhume, la grippe (le plus souvent d’origine virale), où l’on observe un déséquilibre de l’immunité pulmonaire, ainsi qu’une dysbiose pulmonaire et intestinale ;
  • L’asthme, une maladie chronique du système respiratoire qui touche plus de 260 millions de personnes dans le monde. Un déséquilibre du microbiote pulmonaire, mais également intestinal et nasal, lui est souvent associé ;
  • La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), caractérisée par un rétrécissement progressif et une obstruction permanente des bronches et des poumons, une hypersécrétion de mucus, entraînant une gêne respiratoire, est toujours accompagnée d’une dysbiose pulmonaire.

Quant à la mucoviscidose, les progrès dans son traitement[6] seront certainement liés à une meilleure connaissance de ce microbiote pulmonaire.

Le microbiote ORL

Le microbiote ORL (oreilles, nez, gorge) est constitué de trois flores bactériennes distinctes : le microbiote oral, auriculaire et nasopharyngé. La composition du microbiote auriculaire est voisine de celle de la peau.

Le microbiote cutané

Cette flore cutanée est absolument indispensable à la bonne santé de la peau, qui est l’organe le plus étendu du corps humain et en constitue sa principale ligne de défense.

10 000 milliards de micro-organismes la colonisent : ce sont des bactéries, des micro-champignons, des acariens et des petits vers que l’on nomme nématodes. Une bonne partie de cette flore qui vit sous la peau est encore méconnue, mais on sait qu’elle joue un rôle essentiel dans la défense immunitaire. C’est elle qui nous protège de maladies infectieuses ou cutanées comme l’eczéma ou l’acné. Staphylococcus epidermidis est la bactérie dominante du microbiote cutané[7], ainsi que la levure Malassezia[8] que l’on retrouve au niveau des zones riches en sébum (front, dos, visage et cuir chevelu). Ce microbiote cutané est très dépendant de nos conditions de vie : à la ville ou à la campagne, en utilisant ou non des savons à pH acide ou trop de lotions nettoyantes ou désinfectantes (contenant certains polluants totalement inutiles).

Une bonne hygiène de la peau n’est donc pas synonyme de lavages fréquents et agressifs, même avec des produits naturels. Il faut aussi être attentif à l’usage des déodorants antitranspirants, parce qu’ils bloquent les glandes sudoripares et contiennent souvent de l’aluminium qui aurait un risque cancérigène.

Le microbiote urinaire

Des études récentes[9] ont montré que l’appareil urinaire abrite un microbiote spécifique. Les analyses d’urine reposant sur des méthodes de culture permettaient d’identifier les agents pathogènes responsables des infections urinaires, comme celle à Escherichia coli.

Comme tous les autres microbiotes, le microbiote urinaire peut subir un déséquilibre, une dysbiose. Des études[10] publiées à ce jour ont montré que le microbiote urinaire joue un rôle indiscutable dans la genèse des infections urinaires : toute diminution de la diversité du microbiote urinaire peut augmenter le risque de contracter une infection urinaire[11]. Par ailleurs, certains troubles comme l’incontinence urinaire, la cystite interstitielle[12] et les infections sexuellement transmissibles ont également été associées à une altération du microbiote urinaire.

La bonne nouvelle, c’est que l’administration de probiotiques telle qu’on le fait pour le microbiote intestinal peut agir directement sur le microbiote urinaire. Il en est de même avec certains laits fermentés comme le kéfir, ou avec une plante bien connue, la canneberge[13] (ou cranberry) que l’on peut conseiller en jus ou en gélules bio à raison d’une à trois par jour, afin d’aider à prévenir ou guérir les infections urinaires.

Le microbiote vaginal

Le vagin abrite des centaines de bactéries[14], dont 90 % de bactéries lactiques (lactobacilles), qui colonisent le vagin à la puberté et constituent ce que l’on appelle la flore de Döderlein[15].

Le microbiote vaginal est équilibré lorsqu’il montre une faible diversité. Toutes les femmes ont un microbiote vaginal, mais aucune n’a le même. Le corps évolue tout au long de la vie et le microbiote vaginal de même, car les lactobacilles sont totalement dépendants de l’imprégnation oestrogénique, c’est-à-dire de la sécrétion d’œstrogènes, hormones sexuelles féminines produites principalement par les ovaires. Il n’est donc pas question de s’intéresser au microbiote vaginal sans traiter l’équilibre hormonal à toutes les périodes de la vie.

Un grand nombre de facteurs peuvent agir sur le microbiote vaginal, comme le stress, une alimentation déséquilibrée, le tabagisme, de mauvaises habitudes de vie ou d’habillement (comme dormir avec une culotte synthétique) et des toilettes intimes trop répétées et souvent inutiles, car le vagin se nettoie de lui-même par ses sécrétions.

Lorsque ce microbiote est fragilisé, cela favorise des infections à germe ou à champignons, que l’on nomme candidoses. Les sécrétions malodorantes, les démangeaisons, les sensations de brûlures et les douleurs pendant les rapports sont des signes annonçant ces maladies. Un déséquilibre du microbiote vaginal (dysbiose) peut aussi être à l’origine d’un grand nombre d’infertilités et d’échecs de fécondations in vitro (FIV) : la composition du microbiote vaginal, et plus particulièrement l’appauvrissement en lactobacilles, jouerait un rôle fondamental dans l’échec répété d’implantation de l’embryon.

Il existe par ailleurs un lien étroit entre microbiote vaginal et microbiote intestinal, car l’origine des lactobacilles présents dans le microbiote vaginal est intestinale : des solutions adaptées (voir plus loin) peuvent permettre de retrouver ou de préserver un meilleur équilibre pour un microbiote vaginal sain.

Le microbiote buccal

Le microbiote de notre bouche est constitué de 700 bactéries, appelés micro-organismes. C’est le deuxième microbiote le plus varié après celui de l’intestin.

Depuis que j’exerce la médecine, j’ai l’habitude de dire que « toute maladie commence dans la bouche et finit dans l’intestin ».

Une partie du microbiote buccal est commune aux différents microbiotes de l’organisme (par exemple, on y trouve le champignon candida albicans, la bactérie helicobacter pylori, ou encore la bactérie porphyromonas gingivalis). On les trouve dans les poches parodontales et elles migrent ensuite dans l’organisme via le système vasculaire. D’où l’importance du microbiote buccal pour prévenir les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2[16]. Prendre soin de son microbiote buccal, c’est donc prendre soin de sa santé cardiovasculaire ! Je vous invite à lire la lettre[17] que j’ai consacrée à ce sujet.

Une autre partie des bactéries du microbiote buccal est spécifique à la bouche. C’est le cas des bactéries aérobies, que l’on trouve en nombre du fait de l’air que l’on respire, ainsi que des bactéries anaérobies, qui se cachent dans des poches difficiles d’accès.

En cas de rupture de l’équilibre du microbiote buccal, les bactéries opportunistes prolifèrent, avec un risque accru de provoquer des infections locales telles que :

  • caries dentaires ;
  • gingivite (infection de la gencive) ;
  • parodontite (infection des tissus de soutien de l’organe dentaire), pouvant entraîner un déchaussement des dents.

Compte tenu du lien entre le microbiote buccal et le système cardiovasculaire, aucune de ces maladies ne doit être prise à la légère.

La salive et le fluide gingival apportent aux bactéries les nutriments nécessaires à leur croissance. Ils jouent un rôle majeur sur la qualité et la composition du microbiote buccal. On imagine facilement le désordre que peut causer le fait de sucer des bonbons trop sucrés ou de consommer en excès des aliments sucrés comme les glaces ou les pâtisseries. Il faut également être vigilant avec l’usage de certains dentifrices sucrés, ainsi que la prescription trop fréquente d’antibiotiques, de solutions antiseptiques buccales, et bien entendu le tabagisme.

À ce propos, les laboratoires PiLeJe viennent de mettre au point une préparation spécifique à sucer pour aider à préserver ce microbiote buccal : le Lactibiane Buccodental[18]. C’est actuellement l’un des seuls produits de ce type sur le marché, il peut donc être intéressant de le tester.

Il est temps, dans la prochaine lettre, de vous parler des pré-, pro- et post-biotiques qui pourraient vous aider à préserver l’équilibre de vos différents microbiotes.

Surveillez donc bien votre boîte mail,

Docteur Dominique Rueff


[1] C.A Guilloux, C. Lamoureux, G. Héry-Arnaud « Les bactéries anaérobies, ces inconnues du microbiote pulmonaire ». Médecine/Sciences, 2018 ; 34 : 253-60. https://www.ipubli.inserm.fr/handle/10608/9756 

[2] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30329198/ 

[3] C. Andréjak, L. Delhaes, « Le microbiome pulmonaire en 2015 Une fenêtre ouverte sur les pathologies pulmonaires chroniques ». Médecine/Sciences, 2015 ; 31 : 971-8. https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2015/12/medsci20153111p971/medsci20153111p971.html 

[4] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29142211/ 

[5] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28260787/ 

[6]https://www.frm.org/recherches-maladies-rares/mucoviscidose 

[7] https://nanopdf.com/download/microbiote-cutane-et-sante-de-la-peau_pdf 

[8] https://www.revmed.ch/view/447659/3811032/RMS_512_660.pdf 

[9] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24371246/ 

[10] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30270128/ 

[11] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26048203/ 

[12] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22974186/ 

[13] https://www.nutrition-conseil.com/produit/cranberry-bio-canneberge-400-mg-60-gelules-vegetales/ 

[14] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/30447213/ 

[15] Nommé ainsi d’après le nom du gynécologue Alfred Döderlein, qui l’a décrite pour la première fois en 1892.

[16] https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1957255722000128 

[17] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/ces-parasites-menacent-notre-bouche-et-notre-vie/ 

[18] https://solutions.pileje.fr/fr/produit/lactibiane-buccodental 



N'hésitez pas à commenter la lettre de ce jour ci-dessous. Veuillez cependant noter que, en raison du très grand nombre de commentaires, le Dr Rueff ne pourra pas vous répondre individuellement.


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