Parkinson : prévenir et ralentir la maladie – Deuxième partie
Chère amie, cher ami,
Si vous avez lu ma précédente lettre[1], vous avez certainement compris que la pollution environnementale joue un rôle important dans l’apparition et le développement de le maladie de Parkinson[2]. Cette dernière est d’ailleurs reconnue comme maladie professionnelle chez les agriculteurs et les viticulteurs, en raison de l’utilisation de pesticides. Un premier conseil, donc : n’utilisez pas de pesticides et autres produits désherbants et engrais chimiques dans votre jardin ou sur vos plantes vertes.
Nous allons voir dans cette lettre les différents moyens de vous protéger de la pollution extérieure comme intérieure, et les compléments alimentaires qui peuvent être utile si vous êtes atteint de Parkinson.
Pollution intérieure : comment la réduire ?
Il ne faut pas oublier qu’une grande partie de la pollution ne vient pas de l’extérieur, mais de nos intérieurs. Les produits ménagers, très nocifs, devraient être enfermés dans des placards étanches et surtout remplacés par des produits naturels, comme le bicarbonate de soude et le vinaigre blanc, qui font des merveilles !
Il existe différents moyens de purifier votre air intérieur :
- Les purificateurs d’air, qui ont connu leur heure de gloire au moment de la crise Covid, et équipent maintenant de nombreux bureaux ainsi que des écoles.
- Les climatiseurs, qu’il faut bien penser à nettoyer régulièrement.
- Les plantes dépolluantes, telles que la fougère de Boston, le pothos, le ficus caoutchouc, le dieffenbachia, le palmier-dattier, la fleur de lune (Spathiphyllum), le lady palm (Rhapis excelsa), le chlorophyton chevelu (ou spider plant), etc…
- Un dispositif éliminant les nanoparticules de l’air, le « Biow Regeneration »[3]–[4].
Les nanoparticules[5] que nous respirons quotidiennement sont en effet une grande cause de maladies dégénératives (dont Parkinson), pulmonaires, cardiovasculaires… Elles affectent nos mitochondries, les « poumons » de nos cellules, et ralentissent leur production d’énergie. Ce système est relativement coûteux, mais il filtre l’air, élimine les nanoparticules et relance l’énergie cellulaire.
La pollution aux métaux lourds et/ou toxiques
D’abord une petite précision : les métaux toxiques ne sont pas tous des métaux lourds. C’est le cas par exemple du mercure[6]. En revanche, tous les métaux lourds (métaux qui ont un poids moléculaire élevé, comme le plomb ou le cadmium) sont toxiques.
Je rencontre encore beaucoup de personnes qui pensent que leur maladie chronique est liée à une intoxication aux métaux lourds. Afin de répondre à leur inquiétude, il est fondamental de faire une analyse dans un laboratoire spécialisé, même si ces analyses sont relativement coûteuses. De nombreuses techniques existent, mais j’en recommande deux en particulier :
- La première[7] , bien connue de nombreux praticiens, analyse les métaux lourds dans les urines après usage (ou non) d’un chélateur (produit servant à éliminer les métaux indésirables présents dans le corps). C’est assez complexe, mais efficace.
- La seconde[8] analyse les métaux dans le sang. Elle est réalisée par une équipe de Bruxelles qui, par ailleurs, effectue les bilans protéomiques[9] dont je vous ai déjà parlé.
À mon avis, il ne faut pas envisager un traitement d’élimination des métaux lourds (on appelle cela la « chélation ») sans l’avis de praticiens compétents en la matière et avec l’appui d’analyses précises.
Une fois l’intoxication déterminée, il existe encore deux façons de s’attaquer au problème :
- La chélation intra-veineuse, qui se pratique en général à l’aide d’une perfusion contenant des produits dits « chélateurs » assez puissants, que l’on commande à l’étranger. C’est une méthode que je n’ai jamais pratiquée personnellement, mais dont j’ai vu certains résultats.
- La chélation sous forme de cure, à faire une à trois fois dans l’année, avec des compléments nutritionnels qui ont action détoxifiante sur l’organisme. C’est une chélation plus douce et naturelle, je recommande donc plutôt cette méthode.
Pour cette cure de chélation, je vous conseille trois produits que je connais bien et qui contiennent des substances détoxifiantes naturelles :
- Le Metox Vital[10] qui apporte de la N-acétylcystéine, de la chlorella, de la L-glutamine, de la vitamine C et de l’acide alpha-lipoïque ;
- Le Kantakel[11] qui apporte de la chlorophylle, de la poudre de fenugrec et de la spiruline.
- Le Détoxik[12] qui apporte de la chlorella, des vitamines B, du sélénium, du zinc, du magnésium, de l’extrait de melon, de la taurine, de la méthionine, de l’acide alpha-lipoïque, du glutathion, du malate de magnésium et du citrate de potassium.
Je propose généralement d’alterner ces produits qui ont des compositions et des modes d’action différents. Bien entendu, il existe de nombreuses autres formules proposées par divers laboratoires. Mais je ne connais par leur action précise, les réactions possibles…
Notons qu’il existe encore bien d’autres pollutions, notamment la pollution de certaines zones d’habitations par les hydrocarbures, que l’on appelle aussi les perfluorés[13]. Ce sont de véritables problèmes de santé publique qu’il me paraît urgent de traiter…
Une fois que l’organisme est nettoyé de la présence éventuelle de métaux lourds, on peut envisager d’avoir recours à certains compléments alimentaires pour accompagner et retarder l’évolution de la maladie.
Les compléments alimentaires dans le Parkinson
Comme la maladie de Parkinson est liée à une dégénérescence des neurones sécrétant la dopamine, l’un des traitements consiste à prendre des médicaments qui miment l’effet de la dopamine ou qui empêchent son altération.
Des compléments alimentaires peuvent jouer ce rôle. Ils ont pour but d’augmenter la sécrétion de la dopamine et son efficacité, et peuvent venir en aide à des médications spécifiques, surtout au début de la maladie.
En premier lieu, la vitamine B6 (pyridoxine) intervient dans le métabolisme de la dopamine. Elle a été testée à la dose de 10 à 500 mg par jour, en association avec du zinc à raison de 50 à 100 mg par jour, car ce dernier permet sa bonne absorption. E Personnellement, je trouve ces doses assez élevées, je conseille donc des doses plus faibles : 10 à 25 mg par jour de vitamine B6, et environ 30 mg par jour de zinc. Surtout, pensez à avertir votre médecin si vous prenez ce type de compléments, car ils peuvent interférer avec certaines médications.
Mais les deux compléments spécifiques à proposer pour l’augmentation de la dopamine sont :
- La L-tyrosine[14], qui est un acide aminé transformé dans le cerveau en dopamine et noradrénaline. La conversion de la tyrosine en L-dopa, puis en dopamine, nécessite la présence des vitamines B6 et C, que je propose donc à la dose de 2 g par jour, voire plus.
La tyrosine est contre-indiquée en cas de tendance à l’hypertension artérielle et à la nervosité. Je conseille de prendre deux gélules le matin à jeun et de diminuer en cas « d’excitation » ou de montée de tension artérielle.
- Le Mucuna pruriens[15], une légumineuse d’origine asiatique, communément appelée pois mascate et traditionnellement utilisé et reconnu par la médecine ayurvédique. Il est riche en molécules qui potentialisent les effets de la L-Dopa. Il apporte également du NADH[16] qui pourrait contribuer à augmenter la production de molécules, dont la dopamine, la levodopa, la norépinéphrine et la sérotonine. En Inde, les graines de Mucunia pruriens ont toujours été employées comme un puissant agent anti-inflammatoire et ont constitué un traitement complémentaire pour de nombreuses affections associées au vieillissement articulaire et cognitif.
On recommande en général de prendre deux à cinq gélules par jour, réparties dans la journée, toujours sur un estomac vide. Pour le Mucuna Pruriens du laboratoire SuperSmart, chaque gélule contient 400 mg d’extrait de Mucuna pruriens standardisé pour contenir 15 % de L-dopa.
Le Mucuna pruriens est déconseillé en cas de troubles cardiovasculaires, hypotension, diabète, cancers, ulcères, troubles psychiatriques, grossesse et allaitement. Par ailleurs, parlez-en auparavant à votre médecin si vous êtes sous traitement anesthésique, antidépresseur, antipsychotique, hypotenseur ou hypoglycémiant.
- Le Positirel[17], que je vous conseille en cas de stress. Lorsque le stress devient chronique, il entraîne des troubles de l’humeur, et c’est bien naturel lorsqu’on apprend qu’on est atteint d’une telle maladie. Submergées par les efforts produits par l’organisme, les personnes atteintes de Parkinson peuvent alors victimes d’asthénie, d’une constante anxiété et de dépression. Dans ce cas, ce complément les aidera. C’est une association unique de deux plantes dites « adaptogènes », la rhodiole et le magnolia. On conseille en général deux gélules le matin et une gélule le soir.
Il est également important de se supplémenter en magnésium[18], en zinc[19] et en vitamine D[20], selon vos dosages plasmatiques biannuels. Je ne reviendrai pas sur ces sujets que j’ai abordés dans différentes lettres.
En conclusion
S’il y a aujourd’hui une maladie où les recherches sont en plein essor, c’est bien le Parkinson. Si vous découvrez que vous êtes atteint de cette maladie, ce n’est pas une condamnation à devenir rapidement handicapé.e ! Le régime anti-inflammatoire que j’ai développé dans la lettre précédente est essentiel. L’exercice physique régulier également. Et la lutte contre la pollution, ainsi que la prise de certains compléments utiles.
Sachez qu’il existe aussi de nombreuses méthodes de rééducation à la marche et au mouvement. Il est également possible aujourd’hui de traiter cette maladie au stimulateur, un petit appareil qui envoie du courant électrique dans le cerveau. N’hésitez pas à en parler à votre neurologue. Toutes les techniques d’oxygénation du cerveau, comme la cohérence cardiaque, sont également conseillées.
Comme le disait fort à propos mon maître, le professeur Lucien Israël, en parlant du cancer, « il ne faut pas désespérer car nul ne sait ce que la recherche va bientôt proposer de totalement novateur ».
J’espère que ces quelques lignes pourront vous aider dans cette direction. En tout cas, je vous le souhaite.
À bientôt,
Docteur Dominique Rueff
Bonjour Dr RUEFF,
Merci pour cet article sur Parkinson ! C’est dommage que c’est trop tard pour mon mari (71 ans), patient Parkinson depuis 11 ans plus les années avant que nous avions découvert qu’il en soit atteint. Nous avons récemment essayé l’alternative de Prolopa 250 à raison de 5 comprimés par jour avec l’A-trémorine de PHS conseillé par votre collègue Dr SCHMITZ. C’est impossible avec la dose journalière de levodopa qu’il doit prendre. Cet essai l’a perturbé, car il était en manque. J’avais déjà pensé à la tyrosine en plus, on va en parler avec le neurologue la semaine prochaine. Peut-être que le Mucuna pruriens aide en début de maladie. Enfin, comme vous concluez: nul ne sait ce que la recherche va bientôt proposer de totalement novateur. Je garde toujours espoir. Cordialement, Hadassah