Les fantastiques pouvoirs de la progestérone naturelle
Chère amie, cher ami,
La progestérone, cette hormone que sécrètent les ovaires en fin de cycle menstruel, peut être utile en supplémentation pour de nombreuses femmes à partir de la ménopause, mais pas n’importe quelle progestérone.
Permettez-moi quelques rappels :
- La ménopause désigne l’arrêt définitif des règles qui est lié à la chute de la production des œstrogènes et de la progestérone par les ovaires.
- Ce phénomène provient en moyenne à l’âge de 51 ans, mais il peut être plus précoce et survenir parfois avant l’âge de 40 ans.
- Les symptômes les plus fréquents de la ménopause sont les bouffées de chaleur, les insomnies avec transpiration, la sécheresse de la peau, la diminution de la libido, une tendance à la prise de poids avec changement dans la répartition des graisses qui se localisent autour de la taille.
La médecine allopathique « officielle » prescrit facilement aux femmes arrivant à la ménopause un traitement hormonal substitutif (THS, encore appelé « traitement hormonal de la ménopause », THM) comportant des œstrogènes et de la progestérone. En effet, le THS serait en mesure de diminuer l’importance des symptômes de la ménopause, mais aussi les risques cardiovasculaires, d’ostéoporose et de diabète de type II.
En 2021, le THS comporte la prescription d’une dose d’estrogènes, de préférence par voie percutanée, c’est-à-dire en patch ou crème, associée à une dose de progestérone ou de progestatifs, c’est-à-dire de molécules de synthèse, aux effets cliniques légèrement différents de ceux de la progestérone sécrétée par nos ovaires. J’y reviendrai.
Il est recommandé de poursuivre ce traitement pendant au moins cinq ans et de ne pas dépasser cette durée pour ne pas augmenter d’autres risques, comme la survenue de maladies thrombo-emboliques veineuses, c’est-à-dire de caillots dans les veines, d’infarctus cardiaques ou cérébraux, de cancer de l’ovaire ou de l’utérus. À savoir aussi : il existe des contre-indications à ce traitement, tels que les antécédents de cancer du sein ou une maladie coronarienne déclarée.
Différences entre progestérone de synthèse et progestérone naturelle
La progestérone de synthèse, les progestatifs et la progestérone naturelle, ne doivent pas être confondus. La progestérone naturelle est extraite de plantes comme l’igname sauvage ou le soja, elle se prend sous forme de crème, tandis que la progestérone de synthèse est, comme son nom l’indique, issue de molécules de synthèse et se prend sous forme de comprimés. Quant aux progestatifs, ce sont des molécules ayant une formule chimique proche mais différente de la progestérone ; ils se prennent en comprimés.
Leur différence essentielle réside dans leurs mécanismes d’action, leurs effets secondaires possibles et leur risque vis-à-vis des maladies cardiovasculaires et du cancer. Selon le docteur Neils Lauersen[1], certaines formes de progestérone de synthèse, et beaucoup plus encore de progestatifs, ont des effets masculinisants (prise de poids, augmentation de la pilosité, modification de la voix) chez certaines femmes et provoquent des rétentions d’eau chez d’autres.
Au contraire, la progestérone naturelle appliquée en petites doses percutanées ne provoque aucun effet masculinisant, aucune rétention d’eau ni aucune tendance à gonfler ou à prendre du poids. C’est une molécule identique à la progestérone humaine. Il existe dans la progestérone d’origine naturelle, des coenzymes qui agissent en symbiose avec la molécule active, en en modifiant les effets cliniques, et très souvent les effets indésirables. Il s’avère, à l’usage, que certains des composants de cette crème peuvent avoir des effets « œstrogènes like » permettant même, pour certaines femmes, de se passer de prescription d’œstrogènes de synthèse afin d’améliorer les symptômes de la ménopause. Ceci n’est malheureusement pas vrai pour toutes les femmes. Chaque cas est individuel. Dans certains, on ne pourra pas se passer d’une petite supplémentation en œstrogènes percutanés alors que dans d’autres, certains compléments alimentaires naturels permettront de l’éviter.
Les modes d’absorption et d’utilisation sont également très différents. Un comprimé de progestérone de synthèse contient 100 mg de principes actifs et il est conseillé d’en prendre un matin et soir. Une application percutanée de progestérone naturelle apporte au maximum 40 mg de principes actifs, mais l’absorption par les liposomes de la peau améliore son activité, la rendant tout aussi efficace qu’une dose plus importante de progestérone prise oralement.
Progestérones et risque cardiovasculaire
On sait que la mortalité par maladie coronarienne est rare chez les femmes avant la ménopause et qu’elle augmente après celle-ci. Une publication de Kent Hersmeyer[2] a cherché à évaluer les preuves comparant les hormones bio-identiques, ayant une formule strictement identique à celle de l’hormone naturelle, avec les versions non bio-identiques couramment utilisées. La conclusion est sans appel : « Les données physiologiques et les résultats cliniques démontrent que les hormones bio-identiques sont associées à des risques plus faibles, notamment le risque de cancer du sein et de maladies cardiovasculaires, et sont plus efficaces que leurs homologues synthétiques et d’origine animale. Jusqu’à preuve du contraire, les hormones bio-identiques restent la méthode préférée de THS[3]. D’autres essais contrôlés randomisés sont nécessaires pour délimiter plus clairement ces différences ».
0r, seule la progestérone naturelle en crème, extraite de l’igname sauvage ou du soja, a exactement les mêmes propriétés que la progestérone humaine, celle qui est produite par les ovaires en fin de cycle.
Je pense que vous avez maintenant compris pourquoi je la préfère à toute autre forme de progestérone, qu’il s’agisse de traiter des ovaires en préménopause, pour diminuer l’importance des règles et régulariser le cycle ou en substitution, quand les ovaires ne fonctionnent plus. C’est cette forme que conseille à mes patientes depuis des dizaines d’années.
Comment prendre la progestérone naturelle ?
Chez Supersmart, le pot de crème à la progestérone naturelle de 56,7 g contient 1,16 g de progestérone naturelle extraite d’igname sauvage. Il comporte également un certain nombre de substances végétales, qui renforcent l’action de la progestérone sur les symptômes de la pré- et périménopause et rendent la crème liposoluble : Trifolium pratense, Oenothera biennis Oil, tocopherol, Eleutherococcus senticosus, Arctium lappa, Cimicifuga racemosa, Matricaria recutita, Silybum marianum, Butyrospermum parkii, Vitis vinifera.
Un pot permet 24 à 48 applications, qui apportent chacune environ 24 mg de progestérone. Suivant l’intensité des symptômes, on applique ¼ à ½ cuillère à café de crème, une à deux fois par jour. Il est recommandé de varier les sites d’application : avant-bras alternés, cuisses, nuque, visage, partie postérieure des genoux…
Il faut garder le pot au frais et ne pas toucher la crème avec les doigts afin de ne pas la transformer en bouillon de culture. Attention à ne pas confondre cette crème avec un gel de progestérone[4], parfois prescrit en médicament pour réduire les mastoses (une maladie bénigne du sein) et qui n’a pas d’action générale.
Comment bien utiliser la progestérone naturelle ?
Cette crème de progestérone naturelle peut être utilisée soit seule, soit en association avec des applications d’œstrogènes en crème ou en patch.
Ses effets sont tellement positifs que dans bon nombre de situations, on arrive à se passer des œstrogènes (responsable des risques de cancers). Mais encore une fois, chaque cas est particulier. Lorsque les symptômes de la ménopause, notamment les bouffées de chaleur, sont très importants, il est possible d’améliorer le résultat avec trois compléments nutritionnels stimulant la sécrétion des œstrogènes[5] :
- Le premier est une crème de phytoestrogènes qui s’applique de la même façon que la crème à la progestérone. Cette crème contient des extraits de grenade (source naturelle d’oestrone), de trèfle rouge, de pépin de pamplemousse, d’actée à grappes (Cimicifuga racemosa) et de racine de Dong Quai.
- Le second, le Phytogyne®, est une association de plantes en gélules : il contient de la sauge, du houblon, du trèfle rouge et du Dong Quai qui contribuent à réduire les bouffées de chaleur, la transpiration nocturne, l’agitation et l’irritabilité.
- Le troisième, le Cybestron®, apporte un autre ensemble de phytoestrogènes : soja, gattillier, trèfle rouge, sauge sclarée et réglisse.
Vous pourrez choisir l’une ou l’autre de ces formules, en les essayant deux à trois mois chacune, mais vous pouvez aussi, si besoin, les alterner.
Quelques questions à propos de la crème à la progestérone naturelle
Je terminerai cette lettre en répondant aux questions qui reviennent souvent chez mes patientes :
- Y a-t-il des effets secondaires ? Non je n’en ai remarqué aucun, c’est simplement le fait de donner une dose trop faible ou non accompagnée, si besoin, d’œstrogène, qui fait que l’effet recherché n’est pas atteint.
- Y a-t-il des risques à faire un traitement de substitution avec la crème à la progestérone naturelle ? Si on tient compte des doses administrées et réellement absorbées, on peut penser que ce risque est beaucoup plus faible que dans le cadre d’un traitement hormonal classique, surtout si on n’associe ni œstrogènes, ni hormones végétales stimulant la sécrétion d’œstrogènes. On ne peut cependant pas affirmer que ce risque soit absolument nul, il n’est donc pas conseillé aux femmes ayant eu un cancer du sein. Il est de toute façon nécessaire, comme avec un traitement hormonal classique, de faire une surveillance gynécologique régulière et annuelle, par mesure de sécurité.
- Y a-t-il besoin d’une ordonnance ? Absolument pas : il s’agit d’un produit naturel qui a le statut de compléments alimentaire. Comme elle est souvent expédiée depuis les États-Unis, il faut compter un délai de deux à trois semaines.
- Combien de temps devrais-je utiliser la crème à la progestérone naturelle ? Chaque cas est particulier. Il faut en général quelques cycles pour atteindre les effets recherchés, saufs chez les femmes à qui on a enlevé l’utérus, pour lesquelles les œstrogènes seront souvent nécessaires.
- Cette crème peut-elle m’aider si je souffre d’endométriose ou de fibrome mammaire ou utérin ? Oui, car ces maladies, même si elle demandent d’autres interventions, sont toujours liées un déséquilibre entre œstrogène et progestérone en faveur des œstrogènes, que cette crème pourra aider à résoudre.
- Si ma ménopause est passée et que je n’ai plus aucun trouble, ai-je besoin de prendre cette crème ? Tout dépend de vos risques d’ostéoporose, que l’on peut évaluer avec l’ostéodensitométrie ou en dosant un marqueur spécifique que l’on appelle le Cross Labs sérique ou CTX plasmatique. Par ailleurs, une fatigue post-ménopausique ou une diminution de la libido peuvent être une autre raison de se supplémenter avec cette crème. Dans ce dernier cas, je vous conseille de prendre également de la maca[6].
- Comment puis-je savoir si je prends une dose correcte de crème ? C’est votre corps qui vous donnera la réponse. Il faut souvent tâtonner, trouver la bonne dose qui résout soit le problème de règles douloureuses et trop abondantes, soit vos symptômes de la ménopause.
- J’essaie de tomber enceinte, la crème à la progestérone naturelle pourrait-elle m’aider ? La progestérone joue un rôle crucial dans la reproduction. Tout d’abord, elle prépare l’utérus à l’implantation de la fécondation. Sans une quantité adéquate de progestérone au sein des muqueuses utérines, la nidation de l’œuf ne se fait pas et il risque d’être expulsé. Par conséquent, si vous rencontrez quelques difficultés à tomber enceinte, cela peut être tout simplement dû à un déficit de sécrétion de progestérone en fin de cycle. Dans ce cas, une supplémentation en crème de progestérone naturelle pendant tout le cycle, sauf le temps des règles, peut vous aider à tomber enceinte. J’en profite pour préciser que cette crème à la progestérone naturelle n’a aucun pouvoir contraceptif, bien au contraire.
Chère amie, cher ami, voici l’essentiel des étonnants effets de cette crème à la progestérone naturelle, que je conseille depuis tant d’années avec beaucoup de succès pour aider les femmes qui ont des règles longues ou trop abondantes et douloureuses, ainsi que pour les symptômes de la ménopause.
À bientôt,
Docteur Dominique Rueff
Pour accéder aux programmes vidéo du Docteur Rueff, cliquez sur ce lien
[1] Niels H. Lauersen, PMS : Premenstrual Syndrome and You, New York Medical College, Simon and Schuster, 1983
[2] Holtorf K. « The bioidentical hormone debate: are bioidentical hormones (estradiol, estriol, and progesterone) safer or more efficacious than commonly used synthetic versions in hormone replacement therapy? » Postgrad Med. 2009. doi: 10.3810/pgm.2009.01.1949.
[3] On appelle THS la supplémentation hormonale proposée avant la ménopause, quand les ovaires sont encore en activité et THM celle qui est proposée après la ménopause
[4] Comme Progestogel
[5] Pour en savoir plus, je vous renvoie à ma lettre « Règles douloureuses, ménopause, libido… : pensez aux hormones végétales » https://www.lettre-docteur-rueff.fr/hormones-vegetales/
[6] Ibid.
Bonjour
J’ai 57 ans et je ne suis plus réglée depuis un an, je cours tous les jours; est ce ce rituel magique qui m’a fait passer au travers du filet? Je n’ai eu aucun symptôme de pré-ménopause et ménopause. Je suis d’une nature très optimiste .Je ne vais chez un médecin que très rarement . Existe-t-il des femmes qui vivent ce vieillissement et quel pourcentage?
Merci de votre retour. très cordialement Sylvia
Peut-on stopper brutalement le THS (oestrogel + lutenyl ) pour le remplacer par de la progestérone naturelle? Ou faut-il combiner les deux en attendant que la crème fasse effet?
Bonjour, j’ai 63 ans; il y a 13 ans, on m’a retiré l’utérus en raison de fibromes. Depuis 2 ans, je suis affectée par une lésion au niveau du périnée, une sorte de fissure qui se réactive lors de chaque tentative de rapport. Quel traitement naturel me conseillez-vous?
J’ai consulté à de nombreuses reprises, gynécologues et sage-femmes, mais les crèmes qui m’ont été recommandées ne m’ont pas aidée à régler mon problème. Actuellement, j’utilise une crème Cicatridine…
Bonjour!
Parmi les ressources auxquelles vous pouvez recourir, je citerai:
– la « pommade au placenta Soca »… mais je crois bien qu’elle est passée à la trappe (pas suffisamment chère!)
– ou bien la crème Weleda au calendula qui fait aussi des merveilles
– et par voie générale, en homéopathie, durant quelques
semaines:
Staphysagria 9CH un tube-dose chaque semaine, hors
repas
+ Petroleum 7CH: 3 granules 3 fois par jour, hors repas.
J’espère vous avoir été utile et, si vous le suivez, serai heureux que vous me communiquiez le résultat de ce traitement.
Ne faut-il pas faire attention lorsqu’on a fait un cancer du sein dû à un excès d’oestrogène ?
Bonjour,
J’ai 65 ans , suis sous levothyrox (hypothyroidie) Puis je utiliser la crème Supersmart à la progéstérone naturelle ? Merci de votre avis.
Bonjour,
La progestérone naturelle peut-elle avoir des effets positifs sur la repousse des cheveux. Les cheveux d’une femme enceinte sont en générale favorisés par l’augmentation du taux de progestérone.
Merci pour votre avis
Bonjour,
Dans b ce ogre article très intéressant vous semblez ne pas conseiller la progestérone naturelle aux femmes ayant eu un cancer du sein. Peut-on l’utiliser en cas d’antécédents familiaux de cancer du sein ? Merci,