Le CBD et la santé (2ème partie : le CBD, pourquoi, pour qui ?)
Chère amie, cher ami,
Dans cette deuxième lettre sur le CBD, j’ai voulu vérifier par moi-même les résultats publiés et confirmés dans les revues internationales, afin de vous aider à l’utiliser correctement. Voici les différentes indications que j’ai trouvées.
Les usages courants du CBD
Plusieurs enquêtes[1] publiées en 2021 et réunissant plus de 1’000 personnes ont permis de montrer que les usages courants du CBD sont :
- une recherche de bien-être
- une meilleure gestion du stress
- une amélioration du sommeil
Plusieurs recherches sont encore nécessaires pour confirmer que le CBD rempli effectivement ces objectifs. À noter qu’il est difficile de faire la part de l’effet réel, de l’effet annoncé et de l’effet placebo. Pour le moment, voici ce qui a été démontré :
- Selon une étude de 2021[2], l’huile de cannabidiol permettrait d’améliorer la gestion des émotions, la mémoire verbale et les perceptions auditives et visuelles ;
- L’efficacité du cannabidiol pour réduire l’anxiété semble être confirmée à la suite d’études sur l’animal[3]. Le CBD agirait sur les récepteurs sérotoninergiques qui régulent l’anxiété, les comportements, l’humeur, ainsi que les troubles compulsifs comme les TOC (troubles obsessionnels compulsifs).
Les vertus du CBD contre certaines formes d’épilepsie[4]
En France, on dénombre 600’000 personnes concernées par l’épilepsie, maladie pour laquelle il existe des traitements efficaces mais qui ne résolvent que 75% des cas. De plus, ces traitements entraînent des effets secondaires divers comme une prise de poids, des éruptions cutanées, de la fatigue, des troubles du sommeil et de l’humeur… Le CBD peut donc être intéressant dans ce cas-là, car ses effets secondaires sont moindres, et il aide à diminuer les crises d’épilepsie[5].
C’est ce qui a conduit les autorités médicales françaises, en décembre 2018, à autoriser la commercialisation d’un médicament contenant du CBD : l’Epidiolex®[6]. Ses effets positifs ont été reconnus sur plus de 40% des crises épileptiques de toutes formes, tout particulièrement chez les enfants.
L’action du CBD contre les douleurs neuropathiques
L’huile de CBD permettrait d’atténuer les douleurs neuropathiques[7] et dues à une sclérose en plaques :
- La réduction des douleurs neuropathiques a été confirmée par la publication, en 2020, d’une étude randomisée[8] sur 29 patients traités localement avec de l’huile de CBD. Cette étude confirme la réduction des douleurs chroniques ou aigües, des sensations de froid et de démangeaisons, mais aussi son excellente tolérance ;
- Une étude publiée en novembre 2020[9] a confirmé l’efficacité de l’huile de CBD sur les douleurs spasmodiques ainsi que d’autres symptômes neurologiques (fourmillements, sensations alternées de chaud et de froid, contractions ou spasmes musculaires) des patients atteints de SEP (sclérose en plaques).
CBD, réduction des douleurs chroniques et réduction de la prise de médicaments opioïdes
Une étude publiée en 2020[10] conclut à la réduction significative des douleurs chroniques, une amélioration de la qualité de vie et une diminution de la prise d’opioïdes, grâce à la consommation d’huile de CBD durant 8 semaines.
Une étude publiée en septembre 2022[11], portant sur une centaine de patients, confirme son efficacité significative sur la douleur après une intervention chirurgicale.
CBD, inflammation et douleurs articulaires
Une étude de 2021[12] montre que le CBD réduit l’inflammation en exerçant un effet « in vivo » dans l’organisme. Sachez que le THC seul (dont je parle dans ma lettre précédente) ne possède pas cette même propriété anti-inflammatoire.
Une autre étude observationnelle[13] confirme l’efficacité du cannabidiol chez les patients souffrant de lombalgie. Elle révèle que la prise de gélules de CBD est associée à des améliorations significatives des scores de douleur et à une augmentation de la qualité de vie chez ces patients.
Le CBD serait même utile en cas d’ostéoporose : selon un article de 2011 publié dans le British Journal[14] of Pharmacology, le système endocannabinoïde jouerait un rôle dans le remodelage osseux lié à l’ostéoporose.
Localement, le baume de CBD[15] peut être appliqué sur les contractures musculaires ou les articulations. Mon conseil : appliquez une noisette de baume et massez pour une bonne pénétration.
CBD et douleurs gastro-intestinales
Les sites marchands mettent souvent en avant une efficacité de l’huile de CBD contre les douleurs inflammatoires, gastro-intestinales, le syndrome du côlon irritable et la colite ulcéreuse (CU).
Il existe une étude pilote randomisée[16] en double aveugle, contrôlée par placebo, sur de jeunes patients atteints de rectocolite hémorragique (RCH). Les résultats sont plutôt favorables et montrent que le CBD serait bénéfique pour réduire les douleurs, bien que le critère d’évaluation principal n’ait pas été atteint.
Le CBD pour apaiser les douleurs dentaires
Il existe également une utilisation peu connue de l’huile de CBD, que ma compagne a expérimenté, ce sont les douleurs dentaires[17]. Il ne d’agit pas de remplacer un RDV chez le dentiste, mais en attendant d’y aller, vous pouvez vous masser les gencives avec un peu d’huile pour diminuer la douleur.
Le CBD : un antioxydant ?
Une étude[18] a montré que le CBD possède des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. C’est pourquoi il a été testé dans la prévention et le traitement de maladies dont le développement est associé à un déséquilibre du stress oxydatif et à une inflammation.
Il serait ainsi utile en accompagnement des traitements du diabète, des maladies cardiovasculaires, de l’arthrite, de l’anxiété, de l’épilepsie, et des maladies neurodégénératives (comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson).
L’action du CBD sur la peau et le glaucome
On parle souvent de l’effet anti-inflammatoire, antioxydant et équilibrant de l’huile de CBD sur la peau. On la conseille parfois pour régulariser la sécrétion de sébum et déstresser la peau en cas d’acné chronique.
Quant au glaucome, la prise de cannabidiol pourrait diminuer les symptômes de cette maladie[19], c’est-à-dire ralentir la perte de vision périphérique et diminuer l’intensité des signes associés comme la nausée et le vomissement.
CBD et cancer
Plusieurs études mettent en avant le rôle du CBD sur l’inhibition de la croissance tumorale[20], en particulier celle des cellules agressives du cancer du sein[21].
Attention cependant, le professeur Gisèle Chvetzof (du centre Léon Bérard à Lyon) affirme que le CBD peut présenter un gros problème en cancérologie car il peut augmenter la toxicité ou inversement, diminuer l’efficacité de certains traitements oncologiques[22], parce que ceux-ci peuvent partager les mêmes récepteurs.
Attention à l’automédication
Vous êtes peut-être tenté de vous automédiquer avec de l’huile de CBD, indépendamment d’une prescription thérapeutique. Prenez garde car les interactions sont nombreuses. D’après une étude récente[23] le CBD pourrait interférer avec 57 médicaments :
- Les antibiotiques, antidépresseurs, anticonvulsivants et autres antiépileptiques ;
- Certains anticoagulants, antiarythmiques, hormones thyroïdiennes (comme la Levothyroxine) ;
- Les antiinflammatoires stéroïdiens (dérivés synthétiques de la cortisone), certains antihistaminiques, les bêta-bloquants proposés dans le traitement de l’hypertension, certains narcoleptiques[24], certains anti-hyperglycémiques.
Je vous recommande de prendre conseil auprès de votre oncologue, d’éviter toute automédication et, par prudence, d’éloigner toute prise de CBD d’au moins 48 heures avant ou après la prise d’un médicament anticancéreux.
Dans la lettre suivante je vous indiquerai quelles sont, en pratique, les bonnes façons de vous supplémenter.
Surveillez bien votre boîte mail
Docteur Dominique Rueff
Bonjour.
N’y a-t-il pas une escroquerie de plus (de trop!) à ce que le complexe pharmaco-industriel puisse commercialiser le flacon de 100ml de cannabidiol=Epidyolex, dans le cadre de l’épilepsie, avec prescription hospitalière initiale (ce qui « prouve » le caractère « scientifique »= vous le valez bien!) sous la bénédiction de notre mère la SS (je veux dire la sécurité sociale) pour la somme modique de 1066,74€ (vous remarquerez les centimes qui prouvent une saine et bonne gestion!). Ne serait-ce pas du foutage de gueule? Comme le labo qui vous vend çà est hollandais, on peut supposer que sa plus grande et principale difficulté technique a été de délivrer du chanvre ne contenant pas de THC!
J’insiste! Après prise en considération de l’équivalence de concentration et de doses (par rapport au produit que vous évoquez dans votre rubrique n°3 sur le CBD et commercialisé par Copmed, à savoir 1500mg de CBD pour un flacon de 10 ml), le coût d’un flacon d’Epidyolex devrait être de 393 euros et non de 1066,74€! Et il paraît improbable que Copmed vende à perte!
Bonkour
Mon épouse est atteinte d’un cancer du sang la myelofibrose aiguë myéloïde et souffre énormément de douleurs osseuses.
Le CBD est il une alternative au antalgique de niveau 2?
Bien cordialement
Jacques Denice
Non le CBD n’est pas un antalgique au sens propre du terme mais plutôt un « apaisant » complémentaire éventuellement d’un antalgique