La vitamine C et ses alliés pour une « super-santé » – Troisième partie

Chère amie, cher ami,

 

Je vous ai beaucoup parlé de la vitamine C, j’aimerais dans cette lettre vous parler d’une de ses alliées précieuses : la vitamine D.

La vitamine D est indispensable pour de nombreux métabolismes, et pas uniquement pour éviter la calcification osseuse[1] : il s’agit des métabolismes immunitaires, cardiovasculaires et même pour la prévention de certains cancers. Mais il y a bien d’autres raisons de prendre de la vitamine D, comme je le développais dans une précédente lettre[2].

La prévention des infections hivernales virales (grippe ou Covid)[3] reste, aujourd’hui, la cible prioritaire. C’est d’ailleurs ce propos que j’avais exposé dans une lettre[4] du 12 mai 2020.

J’aimerais aujourd’hui revenir sur les bases d’une supplémentation en vitamine D, en étudiant ses liens avec les vitamines C et K.

La vitamine D s’obtient de deux façons.

 

  1. L’alimentation

La première, c’est l’alimentation. C’est l’huile de foie de morue qui en apporte le plus, avec 10 000 Unité Internationales (UI) pour 100 grammes d’huile, ou encore 1400 UI pour une cuillère à soupe, qui fournit également 15 000 UI de vitamine A.

Comme quoi nos parents n’avaient pas tort de tenter de nous gaver d’huile de foie de morue !

Ce double apport en vitamines est intéressant, mais il est limité à cette quantité journalière d’une cuillère à soupe, afin de ne pas apporter trop de vitamine A, ce qui peut se révéler toxique en excès.

Le saumon apporte également de la vitamine D à hauteur de 250 à 1000 UI pour 100 grammes. Préférez le saumon sauvage au saumon d’élevage, qui contient de nombreux pesticides.

La truite et le hareng en contiennent un peu (moins que le saumon).

Le jaune d’œuf, auquel je suis tant attaché pour les petits déjeuners, apporte environ 250 UI pour 100 grammes, et les champignons (excepté les champignons cultivés en cave comme les champignons de Paris). Pour 100 grammes de maïtaké on a plus de 1000 UI, et 200 UI pour 100 grammes de morilles.

Mais toutes ces sources alimentaires ne permettent pas de combler complètement nos besoins, puisqu’on sait maintenant que, dans les pays des latitudes tempérées, une majorité de la population est carencée en vitamine D.

 

  1. Le soleil

Le seconde source naturelle de vitamine D, c’est le soleil. S’exposer au soleil est la meilleure façon de générer dans son organisme de la vitamine D : elle doit être ni trop faible ni, surtout, trop importante. Il faut que le soleil soit assez haut dans le ciel pour transformer les précurseurs de la vitamine D sous notre peau en vitamine D active. L’exposition au soleil hivernal (lorsque l’angle d’exposition est inférieur à 45°) n’est pas suffisante, ce qui explique les déficiences que nous retrouvons dans nos pays.

La peur du soleil et du cancer de la peau, l’usage trop fréquent des écrans de protection, le travail en intérieur et le fait de se couvrir toutes les parties du corps conduisent, aujourd’hui, à une carence mondiale en vitamine D ! Pour comprendre en détail tous les aspects de l’exposition solaire, je vous renvoie à ma lettre[5] écrite en août 2019.

Il faut également savoir que le précurseur de vitamine D que l’on nomme cholécalciférol est fabriqué à partir du cholestérol, que nombre de confrères cardiologues nous invitent à baisser au maximum, y compris par un usage immodéré de médicaments anticholestérol comme les statines, et contribuent ainsi, sans le savoir, à l’entretien de cette déficience en vitamine D. Le cholécalciférol est transformé en calcidiol dans le foie, puis en calcitriol dans les reins, c’est-à-dire en vitamine D3 active, qui seule a des effets bénéfiques sur l’immunité.

 

Un rempart pour votre immunité

De nombreuses études montrent une corrélation entre de faibles taux de vitamine D et une certaine vulnérabilité aux infections[6].

Dans nos poumons, se trouvent des alvéoles qui abritent des cellules actives de l’immunité, que l’on nomme macrophages. Et ces cellules ont besoin de vitamine D pour bien fonctionner.

La vitamine D active également les lymphocytes B, qui sécrètent des anticorps contre les infections, et les lymphocytes T[7], qui aident à détruire les cellules infectées.

Elle module également des messagers de l’immunité que l’on nomme cytokines. Cette modulation est particulièrement importante dans le cadre du Covid, où « l’orage cytokinique », cet emballement du système immunitaire, peut nous tuer par exacerbation de l’inflammation au niveau des poumons[8], mais également par exacerbation des mécanismes de la coagulation[9], qui peuvent être mortels en provoquant des embolies multiples, tant cardiaques que cérébrales.

Parmi ces cytokines, on trouve les interleukines, des protéines naturelles produites par le système immunitaire. Si certaines interleukines comme les interleukines 1 et 6 sont pro-inflammatoires[10], d’autres « calment la tempête immunitaire », et ce sont justement celles-ci qui sont sensibles à la vitamine D.

Finalement, la vitamine D permet d’avoir une immunité plus contrôlée et plus efficace !

Il est donc capital de faire surveiller par une analyse de sang son taux de vitamine D à l’automne.

 

Connaître votre taux de vitamine D

Le taux de vitamine D dans le sang est exprimé en nanogrammes de vitamine D par millilitre de sang.

Beaucoup pensent encore qu’un taux de vitamine D supérieur à 30 nanogrammes par millilitre est suffisant, mais de nombreux médecins recommandent des taux supérieurs à 50 ou même 70 nanogrammes par millilitre. Dans tous les cas, il est prudent de rester au-dessous de 100 nanogrammes de vitamine D par millilitre afin d’éviter, à long terme, une toxicité chronique[11] qui, rassurez-vous, n’arrivera qu’avec des doses prises de façon prolongée, non contrôlées et très largement supérieures aux doses que je conseille.

Un taux de vitamine D trop bas en automne doit conduire à une supplémentation.

Mais attention, cette supplémentation, le plus souvent en gouttes ou en gélules, doit être quotidienne. Méfiez-vous de certaines prescriptions médicales qui proposent de prendre à intervalles réguliers des « mégadoses » de vitamine D. Ces doses qui vont de 50.000 à 200.000 UI saturent le fonctionnement du foie et risquent de ne pas aboutir, à terme, au résultat escompté – je l’ai souvent observé. Elles ne se justifient que dans l’urgence, et une seule fois avant de passer aux doses quotidiennes.

Pour connaître le taux de vitamine D avec lequel vous allez devoir vous supplémenter, il existe une règle très simple : soustrayez du taux que vous désirez atteindre, votre taux actuel (en nanogrammes par millilitres, ou ng/ml) et multipliez par 100 pour obtenir la quantité journalière en UI. Par exemple : si vous avez un taux de 20 ng/ml et que vous souhaitez obtenir un taux de 60, la différence fait 40, donc vous devrez prendre 4000 UI par jour.

Répétez cette supplémentation quotidiennement pendant tout l’hiver de mi-septembre à mi-mai !

Si vous ne connaissez pas vos taux sanguins ou ne souhaitez pas réaliser d’analyses de sang (ces analyses ne sont pas remboursées), considérez qu’une supplémentation de 2000 à 4000 UI par jour pendant cette période est correcte et ne présente pas de risques. De nombreuses études et métanalyses indiquent qu’au-dessous d’apports de 10.000 UI par jour, il n’existe pas de dangers[12].

Il faut savoir que s’exposer 15 minutes au soleil, en été et en maillot de bain, produit, pour une peau claire, entre 10.000 et 20.000 UI de vitamine D !

Les deux seules contre-indications à la prise de vitamine D sont l’insuffisance rénale grave et des taux de calcium trop élevés dans le sang, que l’on appelle hypercalcémie. Mais ce risque peut être évité par une administration concomitante de la vitamine K2.

 

Pourquoi associer la vitamine K2 et la vitamine D ?

La vitamine K est une vitamine liposoluble (soluble dans les graisses) qui a une action sur la coagulation sanguine. Découverte en 1936, elle tire son de l’allemand : « koagulation ». On distingue deux types de vitamine K :

  • la vitamine K1 ou phylloquinone, que l’on trouve dans de nombreux légumes verts ;
  • la vitamine K2 ou ménaquinone, d’origine naturelle, dont les sources sont principalement notre flore intestinale et certains aliments fermentés comme le natto[13], que l’on utilise couramment dans la cuisine japonaise. C’est la vitamine K2 que l’on retrouve dans la plupart des compléments alimentaires, car elle est mieux assimilable.

La vitamine K est stockée dans notre foie.

Plusieurs études ont démontré que les apports en vitamine K2 amélioraient la santé osseuse[14], mais ce qui reste le plus important à retenir, c’est que la vitamine K2 possède aussi une action préventive sur les maladies cardiovasculaires.

Il existe une hypothèse que l’on appelle « paradoxe de la calcification ». Selon elle, les maladies cardiovasculaires liées à la calcification des vaisseaux sanguins sont indissociables de la maladie d’ostéoporose[15]. Pour faire simple, on pense que la vitamine K2 permet au corps de se calcifier au bon endroit. On recommande donc d’associer systématiquement la vitamine K2 à la vitamine D pour diminuer encore plus ce risque de calcification artérielle, chez des personnes considérées à risque du fait de leurs antécédents personnels ou familiaux.

Dans les autres cas, cela n’est pas systématiquement nécessaire.

Une carence en vitamine K, en modifiant la coagulation sanguine, peut cependant entraîner des hémorragies spontanées avec des signes de contusions et, à la longue, une anémie, qui peut fragiliser la santé osseuse.

Des études[16] ont montré que la vitamine K2 s’opposait aux phénomènes liés à l’inflammation, en inhibant les marqueurs pro-inflammatoires produits par les monocytes. Ainsi, la vitamine K2 est également l’une des meilleures préventions contre l’inflammation chronique, qui peut endommager silencieusement nos tissus pendant des années, et contribuer ainsi au développement de maladies qui lui sont intimement liées : cancers, obésité, maladies cardiaques.

D’après une récente étude espagnole menée sur plus de 7 000 participants suivis pendant presque 5 ans[17], les personnes ayant augmenté leur consommation de vitamine K (phylloquinone et ménaquinone) ont eu un risque plus faible de cancer et de mortalité, toutes causes confondues.

Le taux de vitamine K dans le sang est très dépendant des apports en légumes verts, comme le chou, le navet, le brocoli, les épinards, la salade. Le dosage est, de ce fait, peu pratiqué. Le taux est considéré comme normal entre 0,2 et 10 nanogrammes par millilitres de sang chez une personne en bonne santé et consommant suffisamment de légumes verts.

Il faut bien savoir que l’on ne doit jamais supplémenter avec de la vitamine K des personnes prenant des anticoagulants de type « antivitamine K », afin de ne pas modifier leur activité.

 

Pourquoi associer vitamines C, D et K ?

Je vous ai expliqué dans les deux premières lettres sur la vitamine C[18] pourquoi celle-ci était absolument indispensable à la construction de nos tissus de soutien, à l’immunité et à la « prévention active » des maladies chroniques.

Nous venons de voir que vitamines D et K agissent sur les mêmes cibles.

Alors comment associer les vitamines C, D et K pour optimiser notre santé ?

C’est ce que je développerai dans la prochaine lettre, en vous proposant quelques suppléments associant vitamine D et vitamine K2, et un produit révolutionnaire qui vous permettra en une prise d’associer ces trois vitamines essentielles à la santé.

Ne manquez donc pas cette prochaine lettre dans votre boîte mail,

Docteur Dominique Rueff


[1] La calcification correspond à une accumulation anormale de dépôts de calcium dans un tissu de l’organisme (muscle, tendon, articulation), ainsi responsable de son durcissement.

[2] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/vitamine-d-21-raisons/

[3] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/covid-rhino-et-autres-virus/

[4] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/deconfinement-noubliez-pas-votre-immunite/

[5] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/ami-soleil-2/

[6] https://www.elsevier.com/fr-fr/connect/nutrition/vitamine-d-et-risque-des-infections-respiratoires-aigues-grippe-et-covid-19

[7] https://www.sfmpl.fr/vitamine-d-et-immunit%C3%A9

[8] https://www.lemonde.fr/blog/realitesbiomedicales/2021/02/10/pneumonie-covid-19-une-inflammation-qui-tourne-en-boucle/

[9] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7357462/

[10] En thérapie du Covid, on donne dans « anti-interleukine 6 » pour tempérer cette tempête immunitaire.

[11] https://www.msdmanuals.com/fr/professional/troubles-nutritionnels/carence-d%C3%A9pendance-et-toxicit%C3%A9-des-vitamines/hypervitaminose-intoxication-par-la-vitamine-d

[12] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17209171/

[13] https://www.finedininglovers.fr/article/natto-aliment-japonais

[14] https://extenso.org/article/la-vitamine-k2-et-son-role-sur-la-sante-osseuse/

[15] https://www.em-consulte.com/article/219271/osteoporose-et-risque-cardiovasculairec-role-de-lo#:~:text=L’augmentation%20du%20risque%20cardiovasculaire,de%20mortalit%C3%A9%20par%20maladie%20cardiovasculaire

[16] Shea M.K. Vitamin K and Vitamin D Status: Associations with Inflammatory Markers in the Framingham Offspring Study » American Journal of Epidemiology. 2007 Published on-line ahead of print, doi:10.1093/aje/kwm306

[17] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24647393/

[18] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/la-vitamine-c-et-ses-allies-pour-une-super-sante-premiere-partie/ et https://www.lettre-docteur-rueff.fr/rueff-daily-vitamine-c-deuxieme-partie/



N'hésitez pas à commenter la lettre de ce jour ci-dessous. Veuillez cependant noter que, en raison du très grand nombre de commentaires, le Dr Rueff ne pourra pas vous répondre individuellement.


2 réponses à “La vitamine C et ses alliés pour une « super-santé » – Troisième partie”

  1. FISCHER dit :

    Bonjour Dr Rueff,
    Comme toujours vos articles sont très intéressants et informatifs.
    J’aimerai savoir si cela est possible d’avoir votre avis pour une pris de vitamine K2 et D3 avec un anticoagulant de type Kardegic dosé à 160mg prescrit jusqu’à ce jour par mon cardiologue et dosé à partir de maintenant par mon cardiologue à 75mg.
    Merci pour votreréponse et je réitère mes compliments pour vos éditos.
    Bien à vous.
    Mr Fischer

  2. Maflor dit :

    Un vif merci pour votre soin à nous exposer cet ensemble de vitamines!

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