Des boucliers naturels au quotidien

Seconde partie

Chère amie, cher ami,

Dans ma précédente lettre, j’ai commencé à vous informer des propriétés extraordinaires du resvératrol, ce nutriment que je prends au quotidien.

Cet antioxydant et anti-inflammatoire naturel[1], en plus de ses propriétés fondamentales dans l’accompagnement du vieillissement et dans la prévention et des maladies cardiovasculaires, est également connu et documenté en cancérologie.

Resvératrol et cancer

Des études réalisées sur des souris ont montré que le resvératrol pouvait inhiber la formation et le développement de certaines tumeurs (notamment les mélanomes), en agissant à la fois sur les mécanismes d’initiation (lésion et mauvaise réparation de l’ADN) et de promotion (développement des cellules malignes).

Des expérimentations sur des cultures cellulaires humaines ont confirmé un effet positif de cette substance chez l’homme. Le resvératrol, qui agirait de manière dose-dépendante, pourrait réduire l’impact de toxiques environnementaux et inhiber l’expression des gènes de détoxication au sein des cellules bronchiques.

Le resvératrol pourrait ainsi être conseillé comme un adjuvant aux traitements chimiothérapiques. S’appuyant sur une recherche antérieure qui avait montré que la protéine N-Kappa B[2] permettait à des cellules cancéreuses de survivre à la chimiothérapie, deux chercheurs américains[3] ont montré que le resvératrol inhibait l’action de la protéine N-Kappa B et permettait à la chimiothérapie d’être plus efficace.

Une autre équipe de chercheurs[4] a également démontré qu’une association de resvératrol et de propolis pouvait aider à mieux contrôler le développement de tumeurs de la prostate, et également améliorer l’efficacité d’un traitement par Navelbine®, une chimiothérapie anti-cancéreuse.

Les limites du resvératrol

À la fin des années 1990, cette molécule fut parée de toutes les vertus : antioxydant capable de faire régresser le vieillissement, de « mimer » la restriction calorique, de contribuer au contrôle du poids, de prévenir toutes les affections cardiovasculaires, neuro-cérébrales et le diabète… Mais, après les années 2000, les chercheurs se sont rendu compte que cette molécule était peu ou mal absorbée par l’organisme et nécessitait de ce fait des apports importants (et donc un coût élevé pour le patient), de l’ordre de 200 à 300 milligrammes par jour, pour prétendre à ces effets.

Il faut cependant faire la part des choses : le resvératrol n’est peut-être pas le seul responsable du « French paradox », pas plus que les oméga-3 ne le seraient sur la longévité des Crétois – il semble que des mutations génétiques soient aussi en cause –, mais cela n’enlève rien à l’intérêt, du moins en « prévention active »[5], du resvératrol, tout comme des oméga-3.

Pour toutes ces raisons, depuis plus d’une dizaine d’années, on a cherché un substitut plus efficace au resvératrol… et on l’a trouvé !

Le ptérostilbène, sept fois plus puissant que le resvératrol !

Ce fameux substitut, appelé ptérostilbène, est synthétisé par certains végétaux comme la myrtille, le bleuet (grosse myrtille d’Amérique du Nord)[6], la rhubarbe chinoise (Rheum palmatum), l’écorce du Kino de Malabar[7] ou encore le bois de santal rouge (Pterocarus santalinus).

Comme le resvératrol, il permet à ces végétaux de mieux se protéger des infections, des agressions polluantes de l’environnement et du rayonnement solaire.

Le ptérostilbène est un antioxydant de la même famille pharmacologique que celle du resvératrol, mais sa double méthylation[8] lui confère :

  • une plus grande biodisponibilité (environ 80 %, contre seulement 20 % pour le resvératrol) ;
  • une absorption cellulaire deux à quatre fois supérieure à celle du resvératrol ;
  • une plus lente élimination par l’organisme, donc une demi-vie[9] environ sept fois plus longue que celle du resvératrol.

La naturopathe Bénédicte Moulin[10] a signé un excellent article, avec de nombreuses références, sur le site « Doctonat »[11]. Je vais tenter d’en résumer les points forts et de le documenter en attendant de pouvoir vous transmettre ma propre expérience.

Des propriétés semblables à celles du resvératrol, mais à confirmer

Il y a beaucoup moins d’études en cours sur le ptérostilbène que sur le resvératrol, que l’on étudie depuis des dizaines d’années, et elles sont quasiment toutes réalisées sur la souris ou le hamster. Donc, ne nous emballons pas trop vite !

Prévention cardiovasculaire 

Des tests effectués sur des souris et des cellules humaines ont montré que l’administration de cette molécule permettait d’éviter l’accumulation du LDL-cholestérol (le « mauvais cholestérol ») et, plus intéressant encore, de lutter contre le stress oxydatif à l’origine de la formation du « LDL oxydé[12] », qui entraîne des maladies et accidents cardiovasculaires, particulièrement chez les personnes âgées : infarctus, AVC…

Chez l’humain, une étude a montré que le ptérostilbène abaissait la tension artérielle[13], et chez le rat, il protégerait le foie de certaines substances toxiques[14] et réduirait la stéatose hépatique[15]. 

Glycémie, sensibilité à l’insuline, diabète, perte de poids et immunité

Lors d’études effectuées sur des rats, des chercheurs ont démontré que le ptérostilbène pouvait réduire significativement la glycémie et le stress oxydatif qui l’accompagne[16], tout en diminuant les taux d’insuline et d’hémoglobine glyquée, qui sont augmentés en situation de diabète et même de résistance à l’insuline – cette dernière pouvant précéder le diabète pendant de longues années.

Le ptérostilbène assure également un meilleur métabolisme glucidique et « mime » la restriction calorique ; de ce fait, il pourrait être utilisé dans une démarche de perte de poids, seul ou associé au resvératrol. Il entraîne également :

  • une diminution de l’activité des cellules graisseuses[17];
  • une diminution de l’inflammation de la graisse abdominale qui participe à la genèse des maladies cardiovasculaires ;
  • une augmentation de la dépense énergétique provenant des graisses. 

Le ptérostilbène peut être considéré comme une substance antioxydante, anti-inflammatoire, anti-infectieuse et boostant l’immunité.

Le ptérostilbène a été testé sur les macrophages et neutrophiles humains[18], ces cellules qui, engagées dans les défenses immunitaires, nous permettent de nous défendre contre les infections virales, bactériennes et fongiques. Cet effet est d’ailleurs augmenté lorsqu’il est associé au resvératrol.

Il diminue également la production de la plupart des oxydants endogènes[19], et piège les radicaux libres. Il améliore enfin la concentration et la mémoire à court et à long termes, et produit un effet antistress qui diminue les états d’anxiété et de tension nerveuse.

Du fait de cette activité antioxydante, le ptérostilbène pourrait devenir l’un des principaux nutriments à proposer pour ralentir le vieillissement et les maladies qui lui sont liées, comme les troubles cognitifs et les maladies neurodégénératives.

Alzheimer et Parkinson 

L’apparition de démence et de troubles cognitifs chez les personnes vieillissantes – bien qu’elle soit encore mal comprise – semble liée à la conséquence d’une pathologie vasculaire généralisée : les vaisseaux sanguins sont endommagés.

Or, les jus et extraits de myrtille, de fraise, de mûre, de raisin et de prune ont été testés avec succès chez des rongeurs présentant des déficiences cognitives[20]. De récents essais ont montré les bienfaits du jus de raisin et de bleuet dans le traitement d’un petit nombre de personnes souffrant de troubles cognitifs ; ils résulteraient très certainement de leur teneur en polyphénols[21]. C’est pourquoi je recommande de consommer des fruits rouges ou des jus purs quasiment quotidiennement en prévention[22].

Ainsi, les propriétés du ptérostilbène pourraient aller beaucoup plus loin et cibler des maladies graves comme Parkinson ou Alzheimer.  

L’origine exacte de la maladie d’Alzheimer[23]-[24] est encore mal connue, mais elle semble être liée à une inflammation des neurones et au stress oxydatif dans le cerveau, entraînant une perte neuronale et antioxydante. Il en est de même pour la maladie de Parkinson[25], le traitement médicamenteux actuel étant seulement symptomatique et parfois accompagné d’effets secondaires mal supportés. 

Au cours de recherches sur de nouveaux agents thérapeutiques pour la maladie de Parkinson, il a été montré que les flavonoïdes naturels exercent des effets neuroprotecteurs importants. Je l’ai constaté personnellement depuis plusieurs années, et c’est pour cette raison que je conseille régulièrement dans mes lettres, de consommer des antioxydants comme le resvératrol, les vitamines A, C et E, les extraits de thé vert ou l’acide lipoïque. J’ai vu de nombreux patients, en parallèle de leurs traitements médicamenteux, voir leur santé s’améliorer à tel point qu’ils pouvaient diminuer les doses de leurs médicaments et… les effets secondaires qui vont avec.

Et le cancer ? 

Les propriétés antioxydantes du ptérostilbène sont non seulement prometteuses dans la genèse et l’évolution des cancers, mais aussi dans la meilleure maîtrise des effets secondaires des radio ou chimiothérapies.

Le ptérostilbène a une activité dans la prévention des cancers, notamment du cancer du côlon, ainsi que dans les maladies neurovégétatives[26]. Il augmente l’apoptose, c’est-à-dire la « mort programmée » des cellules cancéreuses[27], en particulier pour les métastases. Cet effet peut être renforcé[28] en associant le ptérostilbène à la mélatonine, qui a aussi une action anti-cancer.

C’est pourquoi il me semble désormais possible de proposer le ptérostilbène en accompagnement des traitements de cancers, afin de mieux protéger les patients de leurs effets secondaires. 

Comment se supplémenter ?  

Les gélules de ptérostilbène « pTeroPure® » de SuperSmart[29] contiennent 100 mg de ptérostilbène ; celles de Dynveo[30] en apportent 50 mg. Les doses utiles pourraient être, selon Bénédicte Moulin, de 100 à 400 mg pour améliorer la santé cardiovasculaire d’un homme d’âge moyen, mais ne seraient que de quelques dizaines de milligrammes pour améliorer les performances cognitives dans le cadre de l’accompagnement du vieillissement.

À noter que je ne connais pas d’effets secondaires liés à la prise de ptérostilbène, et n’ai rien relevé à ce sujet dans les publications scientifiques. 

Voici donc une bonne nouvelle pour toutes celles et ceux qui souhaitent « mieux vieillir », en faisant un peu plus que « manger mieux » et « bouger plus ». Peut-être s’épargneront-ils des maladies invalidantes liées à la prolongation de la durée de vie. 

Docteur Dominique Rueff


[1] Voir la précédente lettre : https://www.lettre-docteur-rueff.fr/des-boucliers-naturels-au-quotidien-premiere-partie/

[2] Protéine intervenant dans la régulation de l’immunité et de l’inflammation

[3] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?term=Minnie+Holmes-McNary

[4] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15490973

[5] Voir la précédente lettre : https://www.lettre-docteur-rueff.fr/des-boucliers-naturels-au-quotidien-premiere-partie/

[6] Pour bien comprendre la différence entre myrtille et bleuet : https://jardinierparesseux.com/tag/difference-entre-myrtille-et-bleuet/

[7] Rien à voir avec le célèbre « Malabar® » de notre enfance : il s’agit d’une région du sud-ouest de l’Inde où pousse le Kino (Pterocarpus marsupium). De son duramen (bois de cœur) est extrait le ptérostilbène, qui est utilisé traditionnellement en médecine ayurvédique comme antidiabétique.

[8] Je traiterai en détail le processus de méthylation dans une prochaine lettre. https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/biologie-methylation-6567/

[9] https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/physique-demi-vie-2507/

[10] Naturopathe et nutritionniste spécialisée en diététique, phytothérapie et compléments alimentaires.

[11] https://doctonat.com/pterostilbene-bienfaits-et-posologie/

[12] http://www.saging.com/articles/les-ldl-oxydes-permettraient-didentifier-les-sujets-ages-a-haut-risque-cardiovasculaire

[13] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25057276

[14] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25201704

[15] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31035507

[16] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/vous-proteger-pollution/

[17] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/28627722

[18] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3485656/

[19] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/stress-oxydant/

[20] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22475317

[21] https://www.futura-sciences.com/sante/definitions/medecine-polyphenol-6212/

[22] https://www.lettre-docteur-rueff.fr/coup-de-rouge-petit-dejeuner/

[23] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29625269

[24] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29168580

[25] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31785348

[26] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21355597

[27] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5796233/

[28] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31671847

[29] https://www.supersmart.com/fr–anti-age–pterostilbene–0654

[30] https://www.la-vie-naturelle.com/2/pterostilbene



N'hésitez pas à commenter la lettre de ce jour ci-dessous. Veuillez cependant noter que, en raison du très grand nombre de commentaires, le Dr Rueff ne pourra pas vous répondre individuellement.


3 réponses à “Des boucliers naturels au quotidien”

  1. R-L dit :

    toujours merci docteur

  2. Johanne dit :

    Merci de partager vos connaissances . J ai commandé hier le
    pterostilbene et l acide lipoique.
    Je lis toujours vos e mails qui me renseignent tellement.
    Merci encore

  3. Françoise MILLION dit :

    Merci Docteur de ces informations toujours précieuses.
    Si on veut se supplémenter en ptérostlybène à titre préventif, y a t-il un inconvénient à prendre le produit que vous indiquez qui en apporte 100mg par gélule, alors qu’apparemment quelques dizaines de grammes suffiraient pour se protéger ?
    Merci de votre réponse
    F.Million

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