Dépression : les approches douces qui fonctionnent

Chère amie, cher ami,

En France il y aurait deux fois plus de prescriptions d’antidépresseurs que de dépressifs réellement diagnostiqués. C’est cette surconsommation, cette surprescription, qui a porté un discrédit compréhensible sur l’efficacité de ces médicaments. Contrairement à une idée bien répandue, la France est d’ailleurs loin d’être le premier pays du monde en nombre de prescriptions d’antidépresseurs. Elle est, selon une enquête publiée dans le « Panorama de Santé 2015 de l’OCDE » [1] sous la moyenne des 28 pays étudiés.

Ce n’est pas une raison pour ne pas essayer de mieux faire, d’autant qu’une autre étude [2] révèle une consommation en constante augmentation depuis les années 2000 et insiste sur le fait que ces prescriptions sont faites en majeure partie par les généralistes et représentent une manne financière beaucoup plus élevée en Europe qu’ailleurs.

Les vrais dangers des médicaments contre l’anxiété

Les Autorités de Santé ne cessent de le répéter : l’usage prolongé des anxiolytiques et somnifères (pour la plupart composés de benzodiazépines [3] ou molécules apparentées) représente un véritable risque, à terme, pour la santé. Elle est d’ailleurs et très officiellement limitée à 4 semaines pour les somnifères (ou hypnotiques) et à 12 semaines pour les anxiolytiques.

En pratique, il s’avère que ces recommandations ne sont pas respectées et trop s’en écarter peut conduire à de véritables dangers :

  • Amnésie, dite antérograde (une perte de la mémoire des faits récents, dont les effets sont proportionnels aux doses),
  • Etats de perte de contrôle de soi-même et de sa conscience après les prises,
  • Troubles divers de l’attention et de la mémoire,
  • Dépendance ou accoutumance qui va rendre difficile et douloureux le sevrage qui devra être « accompagné » par un médecin compétent et justifie donc une très grande prudence quant à l’utilisation prolongée de ces médicaments.

Par ailleurs de nombreuses études mettent en avant le risque de provoquer ou accélérer l’évolution d’une maladie d’Alzheimer quand ces médicaments sont pris pendant une durée supérieure à six mois.

Ce risque est d’autant plus grand que plusieurs médicaments sont associés, ce qui est malheureusement le cas de nombreuses personnes.

Dépression ou anxiété ? Ne faites pas la confusion

Même pour un médecin compétent, il n’est jamais facile de différencier anxiété et dépression car l’anxiété peut être une forme de manifestation de la dépression.

Le recours à des « anxiolytiques » médicamenteux ou plus « naturels » peut être justifié temporairement, mais, à terme, s’il sont la conséquence d’un trouble dépressif, c’est ce dernier qu’il faudra prendre en charge globalement.

De nombreuses « échelles » sont à disposition des praticiens comme la célèbre échelle d’Hamilton [4], l’échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression Scale) [5] ou l’échelle MDI (Major Depression Inventory) [6]. Elles aident à faire la différence, mais attention : si vous les trouvez sur internet, gardez-vous d’en faire, pour vous-même l’interprétation.

Je ne le répéterai jamais assez : en cas de maladie potentiellement grave et évolutive consacrez plutôt votre énergie à la recherche d’un professionnel considéré comme compétent par votre entourage qu’à faire de l’auto-prescription !

Le choix est souvent complexe :

  • Psychothérapie seule,
  • Psychothérapie, mesures nutritionnelles et traitements non médicamenteux,
  • Psychothérapie et traitement médicamenteux
  • Choix éventuel d’une psychothérapie et/ou d’un antidépresseur

Ne négligeons, ni pour nous-mêmes ou pour notre entourage, le risque suicidaire !

N’en soyons pas le complice direct ou indirect.

Faites confiance au thérapeute que vous aurez choisi : c’est la première des conditions pour avancer.

Faites-lui part de tous vos risques associés et surtout de vos premières réactions au traitement, sans l’arrêter précipitamment.

Puis évaluez ou faites évaluer vos progrès par votre proche entourage.

Croyez-moi, c’est en connaissance de cause que je vous l’affirme : j’ai vu souvent des traitements complémentaires, à priori sans danger, qui, en association avec des médicaments pouvaient provoquer des effets secondaires (heureusement réversibles).

N’abordez pas les états dépressifs légers par des médicaments !

En cas de dépression légère ou modérée, bien diagnostiquée, je vous conseille de commencer par les mesures nutritionnelles que nous avons abordées et de vous tourner, dans un premier temps vers une psychothérapie, même brève.

Elles sont de plusieurs types :

La thérapie comportementale et cognitive [7], ou (TCC) se déroule sur quelques mois, et a pour objectif de modifier les comportements, les événements et pensées négatives associées à l’épisode de dépression. Elle contribue à éviter les rechutes de la maladie.

La thérapie interpersonnelle (TIP) [8] est de plus courte durée (12 à 16 séances d’une heure). Ce nouveau type de thérapie s’appuie sur le constat que de nombreuses dépressions trouvent leur source dans les difficultés relationnelles comme le manque de relations sociales, les deuils, les conflits personnels, familiaux ou professionnels.

Mais d’autres voies ont démontré, aussi, leurs effets que vous pouvez facilement mesurer :

La sophrologie est l’une d’entre elles. Elle peut accompagner, même prévenir et vous évitez de vous laisser glisser du « burn-out » à la dépression vraie.

Je ne résiste pas à vous confier quelques extraits de ce petit texte que vous trouverez sur le site d’un sophrologue grenoblois. [9]

« Dans la dépression, il y a quelque chose de mystérieux, d’inexplicable, comme un accident physique, chimique, un virus mortel qui s’abat sur nous sans crier gare. Et puis, il y a de façon plus claire toutes sortes d’explications possibles. Certaines remontent à des circonstances précises et présentes et d’autres à bien plus loin que le passé immédiat. Les anglo-saxons appellent ça le «Burn-out » : nous sommes brûlés, cramés, épuisés.(…).

Nous sommes l’otage de notre travail, notre famille, nos obligations, nos ambitions, notre peur de manquer, nos remords…

Et puis, un évènement vient créer la dépression (…).

Il termine par une citation que je vous livre dans son intégralité :

Exister est un fait. Vivre est un art.

Le chemin de la vie consiste à passer de l’ignorance à la connaissance, De la peur à l’amour. Frédéric Lenoir [10]

Les réflexologies et thérapies corporelles sont diverses.

Elles peuvent aussi accompagner et prévenir toute approche dépressive dès les premiers signes :

La microkinésithérapie [11] n’est pas encore assez connue en France.

J’en ai personnellement bénéficié.

Après avoir noté vos symptômes, le thérapeute va tenter de repérer les cicatrices corporelles de vos tensions et dépressions, puis de mesurer leurs « vibrations » et de les traiter.

Certains penseront que ce n’est absolument pas scientifique, mais plus d’une trentaine d’évaluations [12] ont validé cette méthode qui peut vous transformer en quelques séances, souvent espacées de plusieurs semaines.

De plus elle n’est logiquement réalisée (hors de tout remboursement par la Sécurité sociale) que par des kinésithérapeutes diplômés d’Etat.

La méthode Tomatis [13] est une réflexologie cérébrale à partir de l’écoute de sons particuliers. N’oublions pas que les sons sont des ondes et qu’il est très possible que leur harmonie agisse comme un modèle.

On a souvent cité les effets positifs de l’écoute de la musique de Mozart sur la croissance des plantes et la production laitière [14] !

C’est un peu la même idée.

On pourrait résumer le principe en écrivant « de la juste oreille à la juste émotion».

De nombreuses personnalités témoignent [15] des effets positifs de cette méthode, et je les ai personnellement constatés.

De l’hyperactivité de l’enfant et l’adolescent, des vertiges, de l’épilepsie à la dépression, les indications sont très larges.

Choisissez bien un thérapeute reconnu par ses pairs.

La « musicothérapie » fait aussi partie des « antidépresseurs non-médicamenteux », souligne Jean-Marc Dupuis dans une de ses lettres récentes publiées sur le site « Santé Nature Innovation » dont je vous recommande la lecture. Il y précise qu’elle est en mesure de soulager un bon nombre de souffrances physiques et psychiques et nous rappelle que le castrat Farinelli avait pu, par ce moyen, guérir le roi Philippe V d’Espagne de ses accès invalidants de mélancolie. Il ajoute que des chercheurs [16] avaient même constaté que « que les enfants qui passaient un test de QI après avoir écouté une sonate de Mozart avaient un meilleur score. La musique les avait rendus plus intelligents ».

La méthode Quertant [17] ou Neuropédagogie Quertant existe depuis plus de 70 ans. Je l’ai conseillée à de nombreux enfants et la pratique moi-même.

C’est une véritable réflexologie cérébrale qui consiste à rééduquer sa vision par un travail régulier sur des appareils qui ressemblent un peu à ceux que tout le monde a vu chez son ophtalmologue. Il ne s’agit pas, ici, d’améliorer la vision mais de rééquilibrer le cerveau par ces exercices qui vont mobiliser le système oculomoteur, la coordination de la vision binoculaire et agir directement, par voie réflexe, sur votre cerveau, votre hypersensibilité neuro-affective ou votre « nervosisme » pour employer ce mot qui fait partie du vocabulaire des thérapeutes de cette méthode.

Comme dans les autres méthodes, le thérapeute va réaliser avec vous un bilan de votre déséquilibre personnel, de son histoire et de sa manifestation sous forme d’un interrogatoire précis qui peut durer une heure trente.

A la suite de ce bilan il va proposer un travail adapté à votre problème.

Un dérèglement des centres nerveux autonomes peut être à l’origine des troubles de l’attention, du sommeil mais aussi hormonaux. Par stimulation optique, la méthode vise à rétablir leur bon fonctionnement.

Georges Quertant [18] a été le premier à s’intéresser à des troubles nerveux tels que problèmes de concentration, hyperémotivité, hyperactivité, dyslexie, TOC, problèmes d’insomnie, dépression, problèmes hormonaux etc.. et à faire le lien entre l’équilibre visuel et l’équilibre émotionnel. Sa méthode s’adresse avant tout aux enfants pour lesquels d’autres propositions thérapeutiques sont délicates.

Là encore choisissez bien vos thérapeutes et référez-vous aux listes proposées par le site officiel : www.quertant.org.

Pour terminer cette liste (non exhaustive) d’énumération des principales réflexologies, je vous parlerai de l’EMDR qui a été popularisée par David Servan Schreiber. Dans son livre « Guérir, le stress, l’anxiété, la dépression sans médicament ni psychanalyse » dont la première édition date de 2003.

Qu’est-ce que la thérapie EMDR ?

Vous trouverez sur le site officiel « EMDR » [19] que cette « thérapie a été créée à la fin des années 80 dans la Baie de San Francisco. En moins de 10 ans, elle est devenue un des modes de traitement psychothérapeutique de l’état de Stress Post-Traumatique (ESPT). Ses initiales viennent de son appellation anglo-saxonne : Eye-Movement Desensitization and Reprocessing, ou Désensibilisation et Retraitement par les Mouvements Oculaires, même si la méthode ne se limite désormais plus à l’utilisation des mouvements oculaires. (…)

Plusieurs études contrôlées ont démontré la remarquable efficacité de la thérapie EMDR pour la résolution de ces états de stress post-traumatiques,autant chez les victimes de traumatismes civils (viols, accidents, deuils) que chez les vétérans de la guerre du Vietnam ou les victimes de conflits dans les pays en voie de développement. De fait, à ce jour, la thérapie EMDR est une des méthodes de traitement des états de stress post-traumatiques les mieux documentées par la littérature scientifique».

On pourrait allonger cette liste des réflexologies en mesure de renforcer votre équilibre psychocorporel et de vous aider à prévenir ou accompagner les traitements de la dépression.

Vous avez encore le choix de nombreuses autres méthodes : depuis les massages relaxants aux différentes méthodes d’ostéopathie [20] dont l’ostéopathie crânienne [21].

Les différentes méthodes d’ostéopathie et même de massage ont toutes leurs ardents défenseurs et détracteurs [22]. Plus important que toute polémique, le résultat sera dépendant de la qualité du thérapeute et de votre réceptivité.

Une façon d’éviter les risques (s’il y en avait !) consiste à choisir un ostéopathe ou un kinésithérapeute ayant fait une formation reconnue et validée par l’Etat [23] et finalement de faire votre choix personnel en fonction des méthodes qui vous conviennent et surtout… vous soulagent.

Je terminerai ce propos avec ma prochaine « lettre » en tentant de vous décrire quels sont, selon moi, les meilleurs supplémentations spécifiques, nutritionnelles et botaniques des états dépressifs, comment les comprendre, leur trouver une place, les aborder et quelles précautions prendre avec beaucoup d’entre elles.

Surveillez bien votre boîte aux lettres !

Docteur Dominique Rueff




N'hésitez pas à commenter la lettre de ce jour ci-dessous. Veuillez cependant noter que, en raison du très grand nombre de commentaires, le Dr Rueff ne pourra pas vous répondre individuellement.


3 réponses à “Dépression : les approches douces qui fonctionnent”

  1. JACQUES GREFFE dit :

    Et la luminothérapie, qui fonctionne au moins dans les dépressions saisonnières ?

  2. salvaja dit :

    bonjour,
    vôtre mise en garde relative aux antidepresseurs aux anxiolytiques et somnifères m’inquiète car âgé de 80 ans cela fait 25 ans que j’y suis soumis. derniers en date: pregabaline ventiva 200 mg un comprimé le soir,mirtazapine 15 mg même posologie.je suis inquiet d’une perte de mémoire immédiate .comment y remédier ?
    cordialement

  3. salvaja dit :

    bonjour,
    j’ai 80 ans , traumatisme crânien à 10 ans .suis depuis 25 ans sous antideprésseurs,anxiolythiques .actuellement pregabaline zentiva 200 mg 1 le soir, mirtazapine 15 mg idem.perte de mémoire immédiate.comment y remédier ?
    cordialement

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