Déconfinement : n’oubliez pas votre immunité
Chère amie, cher ami,
Nous voici arrivés à cet instant que nous attendions tous : le déconfinement. Pardonnez-moi de faire comme tout le monde et d’utiliser ce barbarisme qui ne se trouve pas dans le dictionnaire.
Certains pays comme la Suisse et l’Italie nous ont précédés, avec des modalités différentes des nôtres. En France, des consignes très précises ont été données afin de réglementer cet instant tant attendu qui permettra, du moins en partie, à l’économie de redémarrer.
Sans rentrer dans les détails, j’aimerais ici attirer votre attention sur les quelques mesures qui me semblent essentielles :
- Le respect des distances de sécurité : au moins un mètre, mais parfois beaucoup plus si vous faites du vélo ou du jogging, et bien entendu si vous avez des symptômes comme la fièvre ou la toux, ce qui devrait vous amener à vous faire tester immédiatement en PCR.
- Si, comme moi, du fait de votre âge et de vos problèmes de santé, vous faites partie des populations à risque, vous devez manifester encore beaucoup plus de prudence. J’ai personnellement décidé d’éviter les lieux de rassemblement et au maximum les commerces, au moins jusqu’à la fin du mois de mai.
- Le problème des masques est plus complexe : les directives locales et les directives nationales ne sont pas toujours en harmonie. Certains maires ont voulu imposer le port du masque dans tout l’espace public, mais il est vrai que c’est une mesure difficile à contrôler. Personnellement, si je dois faire une course, je mettrai mon masque dans le magasin et à partir de cet instant je ne le quitterai plus jusqu’à mon retour à la maison. Si je marche dans un endroit où il y a peu de monde ou si je me promène au bord de la plage, je ne vois pas de raison de porter systématiquement un masque. Dans tous les cas, je pense que vous avez suffisamment entendu dans les grands médias comment il fallait mettre, enlever, laver et sécher votre masque pour ne pas m’y étendre.
- Bien entendu, l’usage permanent du gel hydroalcoolique dès que vous rentrez ou sortez d’un magasin est recommandé. Le lavage des mains à la maison a déjà fait l’objet de recommandations dans une lettre précédente[1].
Booster ses défenses : l’expérience de ces 7 semaines
Dans cette précédente lettre, j’insistais sur la qualité de l’alimentation qui reste le socle de toute bonne santé immunitaire.
Une alimentation saine et de bonne qualité est le premier bouclier anti-infectieux, parce qu’elle apporte les éléments de base dont notre système immunitaire a besoin :
- Des vitamines et minéraux que vous trouverez dans les fruits rouges, les fruits à coque (amandes, noix, etc.), les légumes verts et colorés en bonne quantité, les céréales complètes et les légumineuses que vous tolérez (à consommer plutôt au repas du soir), et deux à trois fois par semaine (plutôt le midi), une viande biologique de qualité, qui permet d’apporter le fer et la vitamine B12 que les régimes végétariens ont plus de mal à fournir.
- Des acides gras et des bonnes graisses afin de réguler les rapports en oméga-6 et oméga-3, de nourrir nos membranes cellulaires et de mieux maîtriser les réactions inflammatoires ponctuelles ou chroniques. Pour cela, consommez régulièrement des petits poissons gras (sardines, anchois, maquereaux, etc.), ainsi que des huiles d’olive et de colza de bonne qualité.
- Des acides aminés et des bonnes protéines, que vous trouverez en consommant régulièrement des œufs (le jaune en particulier) et un peu de viande et de poissons blancs, plutôt le midi.
Limitez vos apports en sucres, particulièrement en sucres raffinés (sucreries, gâteaux, sodas, sirops, etc.). C’est un des fondamentaux d’une bonne immunité, car l’excès de sucre altère les capacités de défense (phagocytose) de nos globules blancs vis-à-vis de tous les agents infectieux.
Les piliers nutritionnels de votre défense immunitaire
Certains nutriments sont indispensables à une bonne santé immunitaire. Essayez d’en consommer régulièrement ; vous pouvez également vérifier leur dosage sanguin lors d’un bilan.
La vitamine D
Elle joue un rôle essentiel pour activer l’immunité, éviter les rhumes et la grippe ou en diminuer la durée. Elle accroît l’activité des macrophages (ces globules blancs qui « digèrent » les bactéries) et favorise la production de peptides anti-infectieux et de cytokines anti-inflammatoires[2].
En cette période de risque de contamination, je vous conseille d’avoir pendant quelques mois un apport minimum de 2000 UI par jour. En fin d’épidémie, il est recommandé de vérifier votre dosage sanguin pour adapter les doses et ne pas dépasser le taux sanguin de 100 nanogrammes/ml.
Le zinc
Il est considéré comme essentiel au maintien de l’immunité, qu’il s’agisse d’immunité humorale (il joue alors un rôle dans la régulation de l’inflammation), ou d’immunité cellulaire, liée à la synthèse des lymphocytes T (les « soldats » des systèmes de défense de notre organisme).
La vitamine C
La vitamine C, qu’elle soit hydro ou liposoluble, devrait faire partie, en cette période de pandémie, de vos apports nutritionnels quotidiens. Pour plus de détails, je vous invite à relire ma précédente lettre[3].
La vitamine A
Elle contribue à augmenter le nombre de globules blancs et la production d’anticorps par les lymphocytes[4].
N’oubliez pas non plus les champignons thérapeutiques (shiitaké, reishi, chaga, cordyceps), et si besoin les huiles essentielles : quelques gouttes sur votre poignet et autour du nez, diluées auparavant dans une cuillère à café d’huile végétale (vous pouvez très bien utiliser de l’huile d’olive). Mettez par exemple 2 gouttes d’huiles essentielles de ravintsara, de niaouli et d’eucalyptus radié.
Le nutriment oublié de la protection antivirale
Le glutathion réduit (ou glutathion R) est la forme optimisée d’absorption du glutathion telle que la préconise le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine.
On a longtemps cru que l’absorption du glutathion ne pouvait se faire que par voie intraveineuse. Il existe maintenant deux autres formes : le glutathion en gélules associé à la vitamine C, et le glutathion à croquer, par voie perlinguale[5].
Le glutathion « optimise » les effets de tous les autres antioxydants et est un puissant détoxiquant de l’organisme. Pour en savoir plus, je vous propose de vous reporter à ma lettre[6] publiée le 13 janvier 2020.
Je vous recommande, afin de mieux booster votre immunité tout en protégeant votre foie, de prendre matin et soir, par cures de trois mois espacées de deux mois, une gélule de glutathion-R, où ce dernier est associé à la vitamine C, qui permet une meilleure absorption du glutathion. Vous pouvez aussi opter pour la forme sublinguale[7], à raison d’un comprimé de 100 milligrammes de glutathion Vit’all+, matin et soir, à distance des repas.
La surprise de ce joli mois de mai : l’Artemisia annua
Cette plante, qui a été officiellement promulguée contre le Covid-19 par Madagascar le 19 avril, puis le 9 mai par le Sénégal, contre l’avis de l’OMS, est pourtant interdite en France.
Mais comme elle a fait l’objet d’une double page dans le journal « Paris-Match », pour le numéro 3705 du 7 au 13 mai 2020, il me semble difficile de la passer sous silence.
Avec ses cinquante variétés, l’armoise forme une famille nombreuse aux propriétés vermifuges et antispasmodiques. En Afrique et en Asie, cette plante médicinale est aussi très utilisée contre les formes graves de paludisme, quand le parasite devient résistant aux médicaments. Rappelons que le paludisme est à l’origine de 400 000 morts par an !
Réputée pour ses pouvoirs magiques, l’armoise s’est fait connaître très tôt, car elle était dédiée au culte d’Artémis, l’une des divinités grecques les plus vénérées, déesse de la chasse et protectrice des naissances, à l’origine de son nom savant d’Artemisia.
Dans l’Antiquité, porter un bouquet d’armoise à la ceinture protégeait des mauvais esprits, et en accrocher aux portes des maisons chassait les épidémies. Au Moyen Âge, lors des feux de la Saint-Jean, on portait une couronne d’armoise pour danser avant de la jeter aux flammes pour s’assurer une bonne santé toute l’année. La trouver sur son chemin portait bonheur. Aujourd’hui, si on ne lui attribue plus de don magique, elle continue à être brûlée, notamment dans la tradition amérindienne, pour se purifier spirituellement et favoriser les rêves.
Un prix Nobel contre le paludisme
En 2015, l’armoise annuelle (Artemisia annua) est mise en avant lorsqu’une scientifique chinoise de 84 ans, Youyou Tu, reçoit le prix Nobel de médecine[8] pour sa découverte de l’artémisinine, une molécule de cette variété d’armoise efficace contre le paludisme. Cette maladie chronique, qui fait des ravages dans les zones tropicales en Asie et en Afrique, est particulièrement difficile à soigner, car les parasites qui en sont les vecteurs développent rapidement des résistances aux médicaments de synthèse.
Les recherches de Youyou Tu commencèrent en 1967 sur l’ordre de Mao, qui voulait éradiquer le paludisme dans son pays. L’article de Paris-Match[9] « révèle que les Chinois doivent à cette plante une victoire militaire… contre les Américains. Dans les années 1960, les soldats Viêt-Cong sont décimés par la fièvre tandis que grâce à leur traitement à base de chloroquine, les G.I. résistent. Mao fait alors glisser dans les stocks de munitions destinées à ses alliés son arme de destruction massive contre « Plasmodium falciparum », ce parasite transmis par les piqûres de moustiques. Les cargaisons d’Artemisia vont permettre à Ho Chi Minh de soigner ses troupes et de renverser le rapport de force. »
La scientifique Youyou Tu, ayant épluché les vieux traités de médecine chinoise durant des dizaines d’années, effectue des tests, tâtonne et finit par identifier l’artémisinine, la principale molécule active de l’Artemisia annua.
Un traitement polémique
Actuellement, la plupart des médicaments de synthèse antipaludéens peuvent provoquer des effets indésirables.
Pourquoi ne pas préférer l’armoise, dénuée d’effets secondaires ?
Les études ne seraient pas encore tout à fait suffisantes pour convaincre tout le monde. En premier lieu, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui ne recommande pas l’usage de la plante seule, car les extraits naturels d’artémisinine ne sont pas standardisés et ne répondraient pas aux normes requises[10].
Quelle que soit cette polémique et cette opposition de l’OMS, peut-être trop sensible à la pression des lobbys pharmaceutiques, on est bien forcés de constater que les pays d’Afrique comme le Bénin, le Togo et la RDC, qui cultivent l’Artemisia annua et la recommandent en décoction, sont beaucoup moins touchés que nous par la pandémie du coronavirus…
En Éthiopie, la guérison spectaculaire de son ami Alexandre Poussin d’un neuropaludisme avec une tisane d’Artemisia annua a amené le Dr Lucile Cornet-Vernet à rechercher les preuves scientifiques de son efficacité. Ainsi est née l’aventure de la Maison de l’Artemisia, près d’Adzopé en Côte-d’Ivoire.
Depuis 2013, cette association n’a eu de cesse de créer un réseau mondial de médecins, chercheurs, agronomes, agriculteurs, ONG, bénévoles, qui travaillent en synergie pour prouver que cette plante et d’autres soignent efficacement des maladies aussi graves que le paludisme, la bilharziose, la tuberculose, l’ulcère de Buruli[11]. La Maison de l’Artemisia a donc financé six études cliniques[12] en Afrique.
Utile ou pas utile, l’Artemisia ? Je vous laisse juge de trancher, mais je peux vous dire que si besoin, accompagnée des autres mesures que je vous ai détaillées dans cette lettre et la précédente[13], je n’hésiterai pas à l’utiliser pour ma protection personnelle.
Je vous souhaite à toutes et à tous un bon début de déconfinement dans la paix et la sérénité.
Docteur Dominique Rueff
Le docteur Dominique Rueff, diplômé Universitaire de Cancérologie, est, depuis des années un fervent défenseur de la prévention et de l'accompagnement nutritionnel et environnemental des maladies liées à l'âge.
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