Une nutrition et des compléments pour mieux gérer les douleurs (deuxième partie)

Cher ami, chère amie,

Quelle qu’en soit la cause, il est intolérable de laisser des personnes souffrir au XXIème siècle. La réponse médicamenteuse est heureusement devenue plus riche mais les médicaments proposés ont tous des contre-indications et effets secondaires qui en limitent l’usage. De plus, l’accoutumance conduit souvent à devoir augmenter les doses et donc les risques. Le scandale des opioïdes aux Etats Unis^[1] en est un exemple typique.

Nous avons vu dans les lettres précédentes que l’usage du CBD et/ou du PEA permettait de mieux gérer ces douleurs, mais il existe bien d’autres compléments alimentaires susceptibles de vous aider.

Afin de ne pas arrêter précocement ces supplémentations, vous devez savoir que, contrairement aux médicaments, elles mettent parfois plusieurs semaines à manifester leur efficacité.

Le GABA^[2]

Le GABA (ou acide gamma-amino-butyrique) est l’un des neuromodulateurs majeurs du système nerveux, c’est en quelque sorte son frein : il agit comme un anxiolytique naturel qui favorise le sommeil, la détente et la relaxation musculaire. Il calme aussi certaines douleurs, de la même manière que nos propres endorphines, ces molécules responsables de notre état de bien-être et d’euphorie après un effort musculaire ou une relation sexuelle.

Si, malgré la fatigue, vous rencontrez des difficultés d’endormissement et si vous êtes plus agité(e) en fin de journée, vous manquez sûrement de GABA.

Si vos douleurs sont liées à l’anxiété, vous avez des chances de les voir s’améliorer par la prise de GABA.

Les médicaments classiquement utilisés (les benzodiazépines qui agissent sur les récepteurs du GABA) peuvent conduire les personnes anxieuses vers un certain mieux-être. Mais ces médicaments anxiolytiques ne sont pas sans risques. Pour réduire leur prise, je recommande de prendre des compléments de GABA dosé à 250 mg^[3], à raison de 1 à 3 gélules par jour, en fin de journée ou deux heures après le dîner. Il existe si besoin des comprimés de GABA dosés à 750 milligrammes^[4]. Précisons que le GABA n’a pas de contre-indication à ces doses. J’ai rencontré un seul cas de céphalées provoquées par une prise de GABA.

L’Ashwagandha

L’ashwagandha^[5] occupe une place centrale dans la médecine ayurvédique. Communément appelée « ginseng indien », c’est une plante adaptogène : elle augmente la capacité d’un organisme à s’adapter aux facteurs environnementaux et à éviter les dommages causés par ces facteurs^[6].

Elle est indiquée en situation de stress^[7] et de douleur chronique. Elle améliore globalement tous les éléments du stress ainsi que les troubles anxieux et les troubles du sommeil. Elle est aussi indiquée pour augmenter la vivacité d’esprit^[8] et en cas de fatigue chronique^[9], chez les personnes âgées ou qui suivent un traitement chimiothérapique. L’extrait d’ashwagandha amoindrit l’effet des cytokines (les cellules inflammatoires^[10]), donc les douleurs en général.

Les Oméga-3

J’ai très largement abordé le sujet des oméga-3 dans plusieurs lettres :

–       https://www.lettre-docteur-rueff.fr/la-saga-des-omega-premiere-partie/

–       https://www.lettre-docteur-rueff.fr/la-saga-des-omega-deuxieme-partie/

–       https://www.lettre-docteur-rueff.fr/la-saga-des-omega/

Ce qu’il faut retenir, c’est qu’un apport optimisé en oméga-3 – ou plutôt un bon ratio oméga-6 (pro-inflammatoires) / oméga-3 (anti-inflammatoires)^[11] – constitue un véritable climat anti-inflammatoire de tout l’organisme. Les oméga-3 aident à compenser les risques personnels liés à l’obésité, aux maladies cardiovasculaires, aux maladies de dégénérescence neuro-cérébrales comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson et plus généralement au vieillissement. Pour assurer ce rapport, consommez deux à trois fois par semaine des petits poissons des mers froides comme les anchois, les sardines, le maquereau, la morue, la truite, le saumon. Consommez régulièrement les huiles de colza ou de noix, et évitez des apports excessifs en oméga-6 que l’on trouve dans les produits transformés, les viennoiseries, les pâtisseries.

Le magnésium^[12]

Le magnésium est impliqué dans d’innombrables réactions enzymatiques : production d’énergie pour la cellule, transmission nerveuse, stockage et libération de neuromédiateurs (notamment la sérotonine ou le GABA). Il participe au maintien du capital osseux normal en gardant le phosphore et le calcium au niveau des os.

Un déficit en magnésium peut entraîner des conséquences sur l’humeur ou la fatigue, par son action au niveau de la libération de sérotonine (neuromédiateur de la bonne humeur) et des corticosurrénales (qui peuvent engendrer de la fatigue chronique).

Une carence en magnésium peut aussi entraîner une hyperexcitabilité des muscles qui, en se contractant, induisent des crampes ou le tressautement des paupières.

Le magnésium (en association avec d’autres compléments) peut soulager des maux de tête, un spasme musculaire comme un torticolis ou des règles douloureuses. Pensez-y !

Tournez-vous vers un sel de magnésium qui n’a pas de répercussions sur le transit intestinal et qui a une biodisponibilité maximale. Pensez à le prendre en deux ou trois prises dans la journée car sa durée d’action ne dépasse pas quelques heures. Je vous conseille 5 formes :

–       Le D-stress^[13]  du laboratoire Synergia que vous trouvez en pharmacie. Ce sont des comprimés qui associent du glycérophosphate de magnésium, de l’arginine, de la taurine et de la vitamine B. Prenez trois à six comprimés par jour ;

–       La Vegecardine^[14] que vous trouvez aussi en pharmacie, qui associe au magnésium l’aubépine (une plante relaxante) et les vitamines B1 et B6 pour mieux régulariser le rythme cardiaque. Le laboratoire en conseille deux par jour.

–       Le bisglycinate de magnésium de Vitall+ (ou Complexe Magnésium)^[15], qui associe également au magnésium la vitamine B6. J’en conseille deux à trois par jour.

–       Le Magtorine^[16] de Copmed (que vous ne trouverez que sur leur site), qui associe bisglycinate de magnésium, vitamine B et taurine (un acide aminé qui augmente l’assimilation du magnésium). J’en conseille trois par jour.

–       Le malate de magnésium^[17], qui est riche en acide malique, ce qui lui donne un effet antalgique dans le cadre des douleurs musculaires et tendineuses, comme celles de la fibromyalgie^[18]. Dans ce cas, je conseille deux à trois comprimés par jour.

La « Grande Camomille Complexe » de Vit’all +^[19]

La Grande Camomille Complexe Vit’all+ est une association unique de saule blanc, grande camomille, ginkgo biloba, vitamine B, bisglycinate de magnésium et ubiquinol :

–       La Grande Camomille est traditionnellement reconnue pour aider à soulager les maux de tête ;

–       Le ginkgo biloba favorise la circulation cérébrale ;

–       La vitamine B3 contribue au maintien du bon fonctionnement du système nerveux ;

–       Les Vitamines B2, B3 et le Magnésium contribuent à réduire la fatigue.

La Boswellia serrata^[20]

La boswellia serrata, une des plantes les plus précieuses dans l’Ayurvéda, peut être très utile en cas de douleurs articulaires (arthrose et/ou arthrite). Les acides boswelliques qu’elle contient présentent une activité anti-inflammatoire^[21] et antiallergique. La boswellia a également un effet analgésique : une étude réalisée avec des personnes en bonne santé a rapporté une augmentation du seuil de la douleur et de sa tolérance après l’ingestion d’extrait de boswellia serrata^[22].

J’ai personnellement observé l’efficacité de cet extrait sur des articulations très douloureuses et inflammatoires, mais il faut attendre 6 semaines pour en observer les effets.

Le curcuma

Appelé « safran des Indes »^[23], le curcuma permet de soulager les douleurs articulaires ou musculaires causées par l’âge (arthrite, arthrose, arthrite rhumatoïde, tendinite), mais aussi par le sport intensif. À la dose de 500 milligrammes par jour, il contribue à soulager les douleurs d’estomac, d’intestin ou de côlon, avec des ballonnements plus ou moins prononcés, ou même le syndrome de l’intestin irritable. Sachez cependant qu’il est contre-indiqué en cas de problèmes hépatiques^[24].

L’Harpagophytum

L’harpagophytum^[25], ou griffe du diable, est traditionnellement reconnue pour soulager les douleurs articulaires et musculaires attribuables le plus souvent à l’arthrite inflammatoire. Cette plante permet ainsi d’améliorer la mobilité et surtout de réduire la douleur en inhibant des enzymes impliquées dans les processus inflammatoires.

Son activité n’est pas immédiate, soyez patient et pensez à l’associer à d’autres substances comme le curcuma et la boswellia, ainsi qu’aux bourgeons de plantes que j’aborde ci-dessous.

Les vertus des bourgeons de plante, ou la Gemmothérapie

La Gemmothérapie a pour particularité d’utiliser les propriétés des bourgeons et des jeunes pousses. Cette thérapie portait à l’origine le nom de « Phytoembryothérapie ». Les bourgeons et les jeunes pousses contiennent tous les principes actifs et l’énergie vitale concentrés nécessaires à la croissance de la future plante. La gemmothérapie va donc apporter toutes les vertus de la plante (et même davantage).

La Gemmothérapie utilise des macérats-mère concentrés de bourgeons. Cette technique consiste à mettre en macération des bourgeons et jeunes pousses fraîches dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine, pendant plusieurs semaines. Le concentré obtenu ne subit aucune dilution, c’est pour cela qu’il se nomme macérat-mère.

Pour tous ces types de macérats, la dose quotidienne est en général de 5 gouttes trois fois par jour, mais elle peut être doublée ou triplée sans inconvénients, pour augmenter ses effets.

Vous trouvez facilement ces macérats en pharmacies et sur de nombreux sites :

–       Le bourgeon de cassis (ribes nigrum) a un effet anti-inflammatoire et antalgique contre toutes les douleurs et allergie. En raison de cette action, il remplace avec succès les anti-inflammatoires classiques (cortisone) sans en présenter les effets secondaires néfastes. Il agit aussi efficacement par voie interne contre les suites de piqûres d’insectes et en cas de douleurs articulaires inflammatoires.

–       Le bourgeon de pin (pinus montana) est un remarquable antalgique des grosses articulations (genoux, hanches), en cas d’arthrose non-(ou peu) inflammatoire.

–       Le bourgeon de vigne (vitis vinifera) est un très bon antalgique des petites articulations, en particulier des doigts lors d’arthroses déformantes.

–       Le macérât de bourgeons de Sapin pectiné (abies pectinata) favorise la croissance ainsi que la calcification osseuse. Il est très utile en cas de fracture.

Tous ces bourgeons peuvent bien entendu être associés.

La douleur chronique ou aigüe ne nous condamne donc pas obligatoirement à la prise d’antalgiques ou d’anti-inflammatoires classiques, dont les effets secondaires et les contre-indications peuvent poser bien des problèmes. Certains comportent par exemple un risque hémorragique, à commencer par l’aspirine.

Mais les effets antalgiques de ces antidouleurs et anti-inflammatoires naturels ne sont souvent pas aussi immédiats. Vous devez donc parfois vous armer de patience et bien connaître les indications et les meilleures associations. Pensez au PEA et au cannabidiol, dont j’ai largement parlé dans de précédentes lettres.

Surveillez bien votre boîte mail,

Docteur Dominique Rueff