Prenez soin de vous et de votre santé, grâce à la médecine mitochondriale
Cher ami, chère amie,
Si vous me lisez depuis longtemps, vous savez déjà que vous pouvez espérer rester en bonne santé pendant de longues années, à deux conditions :
- Vous y prendre suffisamment tôt, dès que la première ride apparaît, souvent vers la quarantaine… même si ce n’est jamais trop tard pour commencer ;
- Revoir entièrement et le plus précocement possible votre façon de vivre :
o Par une alimentation « revisitée », plus riche en fruits et légumes colorés, moins riche en sucres et en graisses saturées et industrielles, enrichie en bons acides gras (huiles végétales d’olive et de noix, produits de la mer). J’ai traité ce sujet dans de nombreuses lettres ;
o Mettre en place et maintenir un exercice physique régulier ;
o Vous préserver des temps de repos, de relaxation, de yoga, de méditation ;
o Vous abstenir de fumer et de consommer de l’alcool en excès.
Tout cela, vous le savez… mais savez-vous pourquoi cela fonctionne ?
Le concept de « médecine mitochondriale » !
Le corps humain serait composé d’environ 37 billions de cellules, chacune contenant des milliers de mitochondries. Ces dernières sont les centrales énergétiques des cellules et leurs propriétés s’étendent bien au-delà. On les nomme parfois « les poumons des cellules » car leur bon fonctionnement est dépendant de notre oxygénation, d’où l’importance d’une bonne et profonde respiration liée à l’exercice régulier.
Ces mitochondries jouent un rôle crucial dans la survie et la mort des cellules, mais également dans les capacités cognitives (mémoire, attention…), les performances physiques et le vieillissement.
Avec les années, leur taux et leur rendement ont tendance à diminuer. Elles sont alors moins efficaces pour produire de l’énergie et elles génèrent plus de déchets.
La biogenèse mitochondriale (synthèse de nouvelles mitochondries à partir des anciennes) est en étroite relation avec la mitophagie (élimination des mitochondries endommagées). Ces deux processus sont nécessaires au bon équilibre de toutes cellules.
C’est pour cette raison que nous avons constamment besoin « d’éboueurs » comme la fisétine que j’aborderai dans ma prochaine lettre.
Pour accroître la biogenèse mitochondriale dans les cellules jeunes et sénescentes, il faudrait pouvoir suivre régulièrement une restriction calorique, par exemple un jeûne intermittent. Il faudrait aussi pratiquer des exercices respiratoires, au moins trois fois par semaine, avec un entrainement fractionné de haute intensité (HIIT)[1], ce qui n’est pas forcément facile à mettre en place ni compatible avec les modes de vie actuels ou avec l’âge.
Des cures de PQQ pourraient-elle nous dispenser de ces efforts ?
La PQQ (Pyrroloquinone Quinone Disodique) appartient à la famille des Vitamines B, naturellement présentes dans l’organisme, en particulier dans les mitochondries.
La PQQ aurait été retrouvée dans la poussière de comète et serait une brique essentielle à l’apparition de la vie sur terre. Elle est présente dans divers aliments : fèves de soya fermentées, persil, kiwis, tofu, natto (un aliment japonais à base de soja fermenté).
Dans les compléments alimentaires, elle provient de la fermentation de ces mêmes substrats végétaux et est essentiellement produite au Japon.
La PQQ est bien plus qu’un antioxydant : c’est une vitamine essentielle pour la santé et la prévention des maladies », un cofacteur[2] de certaines enzymes comme les oxydases et les déshydrogénases, notamment celles qui oxydent le NADH en NAD+[3].
L’organisme humain n’étant pas capable de synthétiser la PQQ, pas plus que les bactéries qui colonisent l’intestin, elle est donc une substance essentielle à la vie.
Cela dit, ne considérons pas la PQQ comme une invitation à ne pas prendre soin de nous, mais comme une aide essentielle pour tous les efforts que nous mettons en place par notre façon de vivre.
La PQQ : un anti-inflammatoire et un anti-oxydant puissant !
Elle limite l’impact du stress oxydant[4] sur l’ADN mitochondrial, notamment au niveau du cœur et du cerveau, deux organes qui ont un grand besoin d’énergie.
La prise journalière de PQQ va donc régénérer le potentiel énergétique des cellules, améliorer la santé, ralentir le vieillissement et retarder l’apparition des maladies chroniques qui lui sont liées[5].
Selon deux études cliniques[6], la prise de PQQ à raison de 0,2 à 0,3 mg par kilo de poids corporel pendant 3 jours augmente le taux d’antioxydants de l’organisme et diminue le niveau d’inflammation, visible par la baisse des taux plasmatiques de CRP[7] et d’IL-6[8] .
La PQQ améliore les fonctions cognitives
Les différentes études réalisées avec la PQQ montrent que sa prise quotidienne augmente la production d’énergie au niveau du cerveau en augmentant le nombre et l’efficacité des mitochondries dans les cellules cérébrales.
En 2023, une étude menée[9] chez des adultes pendant 12 semaines a mis en évidence que la prise de PQQ (20 mg par jour) améliore les fonctions cérébrales et cognitives, et notamment la mémoire, la vitesse de traitement des informations et la vitesse d’exécution. Chez les adultes plus jeunes (âgés de 20 à 40 ans), cela s’est produit dès la 8ème semaine et chez les adultes plus âgés (âgés de 41 à 65 ans), après 12 semaines.
Une autre étude clinique réalisée en 2021 sur 58 hommes et femmes en bonne santé (40-80 ans)[10] a démontré que la prise de 21,5 mg/jour de PQQ pendant 12 semaines a amélioré les fonctions cognitives (mémoire, temps de réaction, vitesse motrice, attention, jugement, fonction exécutive) par rapport au placebo.
Des études antérieures avaient également mis en avant sa capacité à améliorer la mémoire immédiate, la durée d’attention et les fonctions cérébrales supérieures comme la conscience spatiale en association avec du Coenzyme Q10[11]. Elle aurait également, sur le plan cognitif, un effet similaire à la vitamine E[12].
La PQQ est un neuro-protecteur essentiel.
- Elle est parfaitement complémentaire de tous les nutriments et complexes nutritionnels que j’ai décrits dans ma précédente lettre sur la neuro-inflammation[13]. Elle améliore la survie et la régénération des neurones et prévient la neurodégénérescence induite par le stress oxydatif[14].
- Elle augmente la production du facteur de croissance nerveuse (NGF). Ce dernier est impliqué dans la croissance, la prolifération et la survie d’un certain nombre de neurones. La PQQ pourrait donc jouer un rôle capital dans les maladies neurodégénératives, notamment en inhibant la formation de plaques bêta-amyloïdes associées à la maladie d’Alzheimer[15], et en empêchant la formation d’agrégats d’alpha-synucléine[16] reliés à la maladie de Parkinson[17].
- Elle devrait être conseillée en complément des nutriments et complexes nutritionnels (déjà cités) qui luttent contre l’inflammation car elle protège les cellules endommagées à la suite d’ischémies[18] à l’origine d’accidents cardiaques (crises angineuses, infarctus) ou d’accidents vasculaires cérébraux (AVC)[19].
Il existe bien des études sur d’autres cibles :
- Une étude réalisée sur 29 adultes (40 à 57 ans) pendant 6 à 12 semaines à raison de 20 mg par jour a diminué le taux de LDL-cholestérol (le cholestérol dit « mauvais »). Cette action de protection vis-à-vis du risque cardiovasculaire est d’ailleurs renforcée par son activité anti-inflammatoire qui se traduit par une baisse de la CRP[20].
- La prise de PQQ a amélioré l’hydratation de la peau et serait donc indiquée en cas de peau à tendance sèche[21].
- Un petit essai réalisé sur 17 adultes a aussi mis en avant ses possibles effets sur le sommeil, la fatigue, le stress et globalement la qualité de vie, à raison de 20 mg par jour pendant 8 semaines[22].
- La PQQ préviendrait l’ostéoporose reliée à la carence oestrogénique en période de ménopause. Elle inhiberait le stress oxydatif et la sénescence des ostéocytes, et favoriserait la formation osseuse en inhibant les ostéoclastes et en améliorant l’activité des ostéoblastes[23].
Qui pourrait bénéficier d’une supplémentation en PQQ ?
- Chacun de nous dès la quarantaine, pour prévenir l’altération de nos mitochondries, surtout si nous avons un risque cardio-vasculaire personnel et/ou familial. Dans ce cas il faudrait l’associer au coenzyme Q10 sous forme réduite c’est-à-dire d’Ubiquinol[24], à raison de 100 mg par jour, 3 à 5 jours par semaine.
- Toutes celles et ceux qui se plaignent de fatigue chronique, en l’associant à la prise de NADH à raison de 10 à 20 milligrammes par jour[25] ;
- En cas de pratique d’un sport d’endurance, pour mieux tolérer l’effort, comme l’a démontré une étude réalisée sur 23 hommes ayant reçu 20 mg/jour de PQQ pendant 6 semaines d’entraînements en endurance[26] ;
- En cas de de troubles cognitifs débutants avec les nutriments et complexes proposés dans la lettre sur la neuro-inflammation[27].
Quelles doses journalières et quelles formes de supplémentation ?
Personnellement, je conseille souvent 20 milligrammes par jour, au cours d’un repas, de PQQ Vitall+[28] qui apporte du Bio PQQ®, un actif innovant obtenu selon un procédé naturel de fermentation sur substrat végétal.
Il existe de nombreuses autres marques, notamment chez Nutrixeal ou Therascience, dont je n’ai pas l’expérience.
Il n’y a pas d’effets secondaires répertoriés, à ma connaissance. Par prudence on la déconseille chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 18 ans. Il faut être vigilant en cas de prises multiples de médicaments car on ne connaît pas, à ce jour, les interactions possibles.
En conclusion, la PQQ est un complément nutritionnel d’apparition récente dont on ne connaît pas encore toutes les potentialités. Ce que nous en savons devrait vous inciter à l’essayer dans les diverses situations que j’ai évoquées ci-dessus, et plus généralement en cures de quelques mois par an (avec la coenzyme Q10 ou Ubiquinol, et toutes les améliorations du mode de vie), pour tenter de ralentir votre vieillissement.
C’est ce que je vous propose…
Surveillez bien votre boîte mail,
Docteur Dominique Rueff
Bonjour,
Qu’en est t’il du PQQ dans le cacao ? Dans certains articles il n’est pas cité et dans d’autres c’est l’aliment qui en contient le plus.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0022316622139775?via%3Dihub