Pouvons-nous rêver d’un monde meilleur ?
Chère amie, cher ami,
Sommes-nous en train de basculer vers un monde sans rêve ? Difficile d’y croire ! Nous aurons beau éteindre télévision et radio à l’heure des journaux d’infos, nul n’échappe plus à cette avalanche d’informations déprimantes.
Je vous écris donc cette lettre, que je conçois plutôt comme un partage ou un questionnement vers des amis qui font les mêmes expériences que moi.
Avant-hier, un ami et collègue me racontait l’histoire suivante : « Ma grand-mère est née en 1897. Elle a donc connu « l’avant-guerre », période Oh combien fastueuse où les gens riaient, chantaient, échangeaient, voyageaient… et surtout avaient devant eux l’idée que le progrès scientifique allait apporter à l’ensemble de l’humanité de quoi vivre, être heureux et ne plus manquer de rien. Puis il y eut « l’après-Grande-Guerre », qui fut une période terrible où il fallait tout reconstruire et travailler d’arrache-pied, y compris les enfants. »
Au bout de notre marche, en arrivant près de chez moi, il m’a demandé : « Dominique, comment vois-tu le monde d’aujourd’hui ? » Et sans me laisser le temps de répondre, il a ajouté : « Nous sommes vraiment très loin de cette époque du début du XXe siècle que me racontait ma grand-mère. Nos enfants peuvent-ils encore rêver, quand on leur demande de ne plus se réunir, de ne plus se serrer la main, de ne plus faire la bise, que l’on ferme l’ensemble des lieux culturels, les bars après 21 heures et que l’on sent la menace d’un nouveau confinement ? »
J’aurai bientôt 72 ans (et je fais donc très largement partie des personnes dites « à risque » – il y a même des journalistes qui pensent que l’on est « senior » quand on a dépassé 60 ans. Bon… Si ça leur fait plaisir !).
J’ai envie d’essayer de raisonner comme nos enfants. Qu’allons-nous devenir dans ce monde distancié, sans sourires et sans expressions, sans contact (comme les cartes de crédit), sans touchers, sans baisers ? À cet instant de ma réflexion, je vous propose une citation d’Edmond Rostand que m’a envoyée un ami il y a peu, et que j’ai partagée sur ma page Facebook :
« Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ?
Un serment fait d’un peu plus près, une promesse
plus précise, un aveu qui veut se confirmer,
un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ;
c’est un secret qui prend la bouche pour oreille,
un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille,
une communion ayant un goût de fleur,
une façon d’un peu se respirer le cœur,
et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme ! »[1]
Qu’allons-nous devenir, et que vont devenir le lien social et l’humanisme si l’on ne change pas radicalement de point de vue ? Je connais un jeune couple qui avait tout préparé pour quitter son appartement et partir étudier à l’étranger. Tout est à l’eau ! À cause de la Covid, ils n’ont plus ni logis, ni projets. Je connais aussi de nombreux adolescents qui ont été privés de travaux d’été : ils servaient dans des restaurants, sur des plages, dans des hôtels (dont beaucoup sont au bord du dépôt de bilan) ou dans des fast-foods. Ils seront obligés de demander des subsides à leurs parents pour assumer leurs études, alors que jusqu’ici, ils se faisaient honneur de se débrouiller tout seuls.
Nos enfants et nos adolescents ont peur !
J’ai assisté l’autre jour, chez des amis, aux jeux de jeunes enfants. Lorsque l’un d’eux s’est emparé d’un jouet qui appartenait à son copain, celui-ci a fondu en larmes. Les adultes se sont précipités et ont alors entendu : « Ma mère m’interdit de toucher les jouets qu’un autre a touché ! »
C’est un problème que connaissent bien les enseignants des classes élémentaires : les enfants ont, encore plus que nous, besoin de se toucher, d’échanger, d’être en collectivité… Les pédopsychiatres savent qu’ils ne sont pas vraiment conscients du danger avant l’âge de 10-12 ans, et encore moins des conséquences sociales que l’on essaye d’imposer. Que deviendront-ils, nourris de ce stress qu’ils ne peuvent comprendre ?
Quant aux adolescents, ils ne savent même plus quoi penser. Ils sentent autour d’eux le sentiment de danger, voire de mort, et grandissent avec un sentiment permanent d’incertitude et de fragilité.
D’ailleurs, si on parle du danger de la maladie chez les personnes âgées et surtout chez celles porteuses de ce que l’on appelle des comorbidités (comme des problèmes cardiaques, pulmonaires, rénaux, etc.), on a noté également, et même plus souvent, des formes extrêmement graves et surtout « post-Covid » chez des personnes plus jeunes : problèmes respiratoires, nerveux, cognitifs, fatigue chronique…
Je ne parle pas des femmes enceintes craignant pour leur progéniture, ou des personnes âgées que l’on recommence à isoler, du moins partiellement. Vous avez peut-être entendu cette conversation de notre cher président avec une personne très âgée dans un EHPAD :
« Comment vous sentez-vous, Madame ?
Oh, à mon âge, vous savez, Monsieur le président, ça va toujours ! »
Ce qui veut dire, à mon avis, « je m’en fiche un peu de votre virus »… Entre nous, vaut-il mieux mourir du virus que de tristesse, de solitude et de dépression ?
La balance bénéfices-risques
A-t-on parlé, dans la presse, de toutes ces faillites présentes et en devenir ?
De tous ceux qui ne dorment plus, sachant très bien que, même avec les aides de l’État, ils n’arriveront pas à s’en sortir ?
De ces consultations d’urgences psychiatriques avec des personnes devenant quasiment schizophrènes, ou de ces ados qui, ne s’entendant déjà pas très bien avec leurs parents avant le confinement, se sont mis à fuguer ou à déprimer ?
En médecine, il y a une règle incontournable pour décider de l’apparition d’un nouveau médicament sur le marché : il faut que les bénéfices soient largement supérieurs aux risques. C’est ce que l’on appelle la balance bénéfices/risques. Tous les médicaments comportent des risques – c’est d’ailleurs cette opinion largement répandue qui donne du grain à moudre aux ayatollahs de « l’anti-homéopathie », prétendant qu’un médicament qui ne présente pas de risque ne peut pas être un vrai médicament… Mais alors, quelle est la balance bénéfices/risques quand on soigne la crise sanitaire à coup de port du masque obligatoire, mesures de distanciation, fermeture des lieux de sociabilisation, etc. ? Vaut-il mieux, à présent, soigner la crise sanitaire ou la crise économique, dont nous ne voyons que les prémices ? Faut-il accepter de sacrifier de « probables ou improbables » victimes (ça, c’est vraiment le problème) à une sauvegarde de l’économie ? Faut-il traiter maintenant une possible nouvelle vague, ou bien le tsunami économique que nous voyons se profiler à l’horizon ?
Y a-t-il vraiment un complot ?
Je fréquente quotidiennement des complotistes – enfin, faut-il vraiment les appeler comme cela ? Je pense qu’il y a complot et complot. Nous sommes quand même en droit de nous poser certaines questions, surtout lorsqu’on entend un député de la majorité déclarer, sans savoir qu’il est enregistré et filmé : « De toute façon, on ne peut pas leur parler, ce sont des c…, du niveau de CE1 ou CE2, il faut donc leur donner des informations très simplifiées. »
Cette phrase a fait la une des journaux télévisés, et elle ne va probablement pas arranger l’impression que les Français ont du monde politique.
Nous sommes également en droit de nous poser des questions quand, juste avant le confinement, le professeur Montagnier[2] expliquait : « Le génome de ce virus ne peut pas être naturel : il y a trois brins provenant d’un virus HIV (le virus du sida) qui sont stratégiquement bien placés. » Cette information a été relayée par quelques journalistes (qui n’ont pas dû se faire féliciter), et totalement ignorée de la grande majorité d’entre eux. Elle a été relayée et approuvée par un professeur italien, le professeur Tritto[3], et par une virologie chinoise qui a dû s’exiler aux États-Unis[4], le docteur Yan Li-Meng.
J’ai aussi relayé sur ma page Facebook le point de vue du professeur Christian Perronne, chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches, qui a écrit un véritable best-seller à propos de la gestion de la crise sanitaire : Y a-t-il une erreur qu’ILS n’ont pas commise ? Covid-19 : l’union sacrée de l’incompétence et l’arrogance (Albin Michel, juin 2020), dont je vous recommande la lecture[5]. Il y dénonce en particulier les conflits d’intérêt de nombreux scientifiques. Je vous recommande également l’écoute du passionnant débat qui vient de se tenir à Strasbourg, dans le cadre des « Bibliothèques Idéales », avec la participation de la députée-maire du Bas-Rhin et psychiatre, Martine Wonner[6], le professeur Perronne et le professeur Jean Sibilia, chef de service de Rhumatologie du CHU de Strasbourg. Vous y accéderez en cliquant sur ce lien : https://www.facebook.com/watch/?v=683686605558975
Vous vous attendez certainement à ce que je vous parle du professeur Didier Raoult ? Eh bien vous allez être déçu(e). Je n’ai rien à dire à son propos, sinon qu’il me semble être hors de portée de beaucoup d’entre nous, par son intelligence et son savoir. Mais même les gens intelligents peuvent se tromper. D’ailleurs, il ne le dément pas. Je pense que vous trouverez par vous-même de nombreuses sources d’information à son propos.
Pour continuer sur les complots, certains accusent l’OMS, d’autres Bill Gates, le fondateur de Microsoft, qui semblerait vouloir vacciner l’ensemble de la planète avec des vaccins contenant des puces permettant de savoir si vous êtes vacciné(e) et où vous vous trouvez…
Je n’ai aucun moyen de me prononcer définitivement sur ces questions et de donner un avis compétent. Et même si je le voulais, je sais très bien que je ne convaincrai pas les convaincus.
Il me paraît évident qu’il existe un flou (ou une raison ?) politique, pas seulement à l’échelle française, mais mondiale. Est-ce parce que les politiques de toute la planète prennent le peuple pour des idiots et de ce fait, nous cachent des réalités biologiques ou scientifiques ? Ou tout simplement parce qu’ils pilotent à vue la crise, comme un capitaine dont les instruments seraient tombés en panne ?
Quant au vaccin…
Je suis comme tout le monde, et j’ai quelques doutes sur la faisabilité d’un vaccin en un temps si court. Je ne suis absolument pas anti-vaccinaliste, mais j’aimerais, le jour où il sera « prêt », être certain de son efficacité ainsi que de son innocuité à court et à long terme. C’est-à-dire que la balance bénéfices/risques penche du côté des bénéfices.
J’ajoute que je ne me ferai vacciner que quand tous les membres du gouvernement, ainsi que leurs familles, se seront fait aussi vacciner, en direct, à la télé et sous contrôle d’huissier. J’attendrai quand même quelques mois pour être certain qu’ils n’aient pas eu d’effets secondaires…
Fin de partie ?
Lorsque nous sommes arrivés devant chez moi, avec l’ami dont je vous parlais au début de cette lettre, nous avons évoqué nos enfants. Certains d’entre eux pressentent un effondrement, d’autres essayent de continuer comme s’il ne se passait rien. Pour reprendre les propos de sa grand-mère, « Comment se projeter à cinq ou dix ans dans le monde actuel ? ». Les théories de l’effondrement sont certes possibles, mais comment imaginer que les plus fragiles résisteront à la pression de ceux qui seront affamés, armés et prêts à tout pour se nourrir ou se protéger du froid ?
Se réfugier dans une île paradisiaque ou dans un bunker blindé est probablement le rêve de quelques milliardaires illuminés. Mais je ne pense pas que ce soit le vôtre ou le mien. Alors ?
Alors le mieux est de vivre au jour le jour, en essayant de faire la paix en soi et avec les autres. Comme le dit très bien le professeur Raoult (vous voyez que je finis bien par y arriver !) dans son livre Arrêtons d’avoir peur ![7] : « Quant à l’avenir de la planète et des êtres humains, je me bats contre toutes les modélisations mathématiques prédictives. Scientifiquement, il est impossible de prévoir l’avenir. D’où l’inutilité de pronostiquer des lendemains abominables ! Face aux prophéties apocalyptiques sur les changements climatiques et les nouvelles épidémies, l’Homme ne devrait pas tant s’inquiéter. D’une part parce que l’anxiété et le pessimisme font notre malheur. D’autre part parce que la remarquable inventivité humaine et la créativité du vivant lui-même, comme l’attestent de récentes études sur l’ARN, nous réservent de belles surprises pour remédier aux problèmes à venir. Nous sommes à l’aube de découvertes exceptionnelles. Cependant, tout est en mutation permanente, et nous pourrions peut-être même – un jour – subir le sort des dinosaures ! »
En conclusion, je reviens à la question que je me pose, personnellement, et ce depuis le début de la pandémie : est-ce que ceux qui savent cachent quelque chose, pour différentes raisons que j’ai évoquées, ou est-ce que, tout simplement, ils ne savent pas ?
Dans l’un ou l’autre cas, ce n’est rassurant pour personne. Je reviendrai dans une prochaine lettre sur les mesures que nous pouvons prendre personnellement, tant sur le plan psychologique qu’immunitaire.
Je terminerai sur une citation du philosophe indien Jiddu Krishnamurti :
« Ce n’est pas un signe de bonne santé mentale
d’être bien adapté à une société malade. »
Surveillez bien votre boîte mail,
Docteur Dominique Rueff
Merci beaucoup Dr Rueff pour vos messages et de très bonne informations qui me rejoint 🥰
Je vous remercie beaucoup pour tout 💫🌟💜🕊