Pour vous rebooster pendant l’hiver, prenez soin de vos capillaires
Dans une lettre récente, je vous décrivais les effets bénéfiques de la cryothérapie « corps entier ». L’un d’entre eux consiste à améliorer le débit sanguin. Après une séance de cryothérapie, la peau se réchauffe du fait d’une augmentation de la circulation sanguine dans les capillaires, ces microscopiques vaisseaux aussi fins qu’un cheveu.
Ces très nombreux capillaires relient tous les réseaux sanguins, en formant des lits capillaires complexes. Les capillaires reliés aux veines et aux artères transportent les nutriments – notamment le glucose –, ainsi que l’oxygène. Ils permettent des échanges métaboliques permanents au niveau des muscles, du foie, des poumons, des reins et du système nerveux.
Avec l’ensemble des vaisseaux sanguins, leur longueur est estimée à plus de 100 000 kilomètres.
En vieillissant, notre circulation capillaire se détériore : nous avons plus fréquemment les extrémités froides, nous devenons plus frileux et notre circulation devient de plus en plus sensible aux changements de temps.
La cryothérapie « corps entier » est considérée, hors indications précises, comme un bon moyen d’augmenter la circulation : l’augmentation du débit sanguin permet au corps de mieux éliminer l’acide lactique produit lors de l’effort, un métabolite qui apparaît lorsque les cellules sont privées d’oxygène, et qui est responsable de nombreuses douleurs, notamment musculaires. La cryothérapie, en favorisant le drainage et l’élimination de l’acide lactique, va avoir des effets antalgiques et anti-inflammatoires. À ce titre, elle peut être proposée comme une véritable « thérapie anti-vieillissement ».
Mais son effet peut être accompagné et prolongé de multiples façons.
La chaleur après le froid
Mais pas avant ! Car transpirer avant une séance de « cryo » est formellement déconseillé. En revanche, s’exposer à la chaleur après la séance est très bénéfique.
Les bains hyperthermiques, dits « bains de Salmanoff », restent l’un des meilleurs moyens de tonifier sa circulation capillaire. Je vous propose de vous reporter à la lettre que j’ai écrite sur ce sujet[1].
Si vous avez une baignoire, n’hésitez pas à prendre un bain hyperthermique le soir même de votre séance de « cryo », et à faire des cures de 2 ou 3 mois, au printemps et en automne, de Taxifolin ou Dihydroquercétine.
Le Taxifolin ou Dihydroquercétine
Il s’agit d’un extrait du bois de mélèze sibérien sauvage. C’est un bio-flavonoïde[2] puissamment antioxydant, dont la structure moléculaire ressemble à celle de la quercétine, un autre flavonoïde que je vous conseille de consommer régulièrement en croquant dans au moins une bonne pomme « bio » par jour.
Le produit le plus connu se nomme « Capillar »[3], mais vous en trouverez sous d’autres noms chez différents distributeurs de compléments alimentaires. Il contribue à une meilleure vascularisation et oxygénation de tout l’organisme, ce qui explique ses effets bénéfiques sur le système cardio-vasculaire.
Personnellement, j’ai constaté son action de régulation sur la tension artérielle, les arythmies cardiaques, les troubles de la circulation veineuse ou artérielle comme les fourmillements (paresthésies), les troubles veineux comme les varices, et la récupération musculaire après le sport.
J’ai également remarqué, au bout d’une utilisation d’un peu plus d’une semaine, une plus grande clarté d’esprit et une amélioration de la mémoire, ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait que le cerveau est l’organe qui consomme le plus d’oxygène.
Le Chrysanthellum americanum
Cette plante africaine est préconisée en médecine traditionnelle et donc bien connue des phytothérapeutes.
Lorsque j’étais jeune médecin, je la conseillais systématiquement en cas de troubles de la microcirculation, et plus particulièrement chez les diabétiques qui sont les plus exposés.
Elle est également très efficace en cas de crevasses des extrémités et de syndrome de Raynaud.
Elle réduit la perméabilité des vaisseaux et permet de contribuer autant aux troubles de la circulation veineuse (jambes lourdes, micro-varices) que de la circulation artérielle et micro-artérielle (artérite, couperose). L’amélioration de la circulation au niveau de l’œil (choroïde[4]) peut contribuer à une augmentation du champ visuel.
Le Chrysanthellum americanum complète parfaitement l’activité détox de la « cryo », contribue à réguler la tension artérielle et à détoxiquer le foie, plus particulièrement après des excès alimentaires, de consommation alcoolique et ou des hépatites virales.
Il facilite l’évacuation des calculs rénaux et salivaires et contribue à faire baisser les taux de triglycérides[5] sanguins.
On trouve le Chrysanthellum sous forme d’extraits standardisés chez de nombreux distributeurs. Je le conseille à la dose de 1 000 à 1 500 mg par jour, en deux à trois prises.
L’extrait d’écorce de pin maritime des Landes, ou Pycnogenol®
Dans le passé, on le nommait « vitamine P », mais ce terme est aujourd’hui désuet.
Le Pycnogenol®, substance active du pin des Landes (Pinus Pinaster), est un flavonoïde, comme ceux que l’on trouve dans de multiples fruits et légumes colorés, dans le thé vert et le cacao (entre autres).
Il est, en fait, bien plus qu’un simple flavonoïde : sa particularité est de contenir des mélanges complexes de flavonoïdes, les oligo-proanthocyanidines (dits OPC).
En 1534, lorsque le bateau de Jacques Cartier resta coincé dans les glaces du fleuve Saint-Laurent, plusieurs des membres de l’équipage furent guéris du scorbut par un Amérindien qui leur prépara une infusion à base d’aiguilles et d’écorce d’un pin local. Quatre cents ans plus tard, Jacques Masquellier, de l’Université de Bordeaux, identifia la substance active présente dans l’écorce de cet arbre : l’OPC.
Les autorités des États-Unis ont accordé à une entreprise suisse un brevet exclusif pour la marque Pycnogenol®, qui désigne désormais un extrait spécifique d’écorce de pin maritime.
Le Pycnogenol® est un des compléments alimentaires les mieux documentés. Il apporte de nombreux bénéfices, mais l’essentiel réside dans son effet microcirculatoire. Il améliore la résistance et la perméabilité des capillaires (y compris ceux de l’œil) et a un effet antiœdémateux.
Il permet de contribuer à calmer certaines douleurs au moment des règles (syndromes prémenstruels).
Comme la vitamine C, il renforce la cohésion des fibres de collagènes et d’élastine, donc l’ensemble du métabolisme tissulaire.
Le Professeur Lester Packer[6] a montré que son activité antioxydante est vingt fois supérieure à celle de la vitamine C et cinquante fois supérieure à celle de la vitamine E. Une étude in vivo a montré une augmentation de 40 % du pouvoir antioxydant dans le sang après trois semaines de supplémentation avec 150 mg par jour de Pycnogenol®.
Cinq études incluant plus de 1 000 patients[7] ont montré que le Pycnogenol® permet, en réparant les capillaires perméables dans le cadre de l’évolution de la maladie diabétique, de ralentir la perte visuelle et, dans certains cas, d’améliorer l’acuité visuelle chez les diabétiques.
C’est un anti-inflammatoire naturel utile dans la résolution de toutes les douleurs articulaires (arthrose), mais les doses préconisées d’au moins 150 milligrammes par jour en trois prises ont un coût relativement élevé[8].
Il améliore la trophicité[9] et l’élasticité de la peau (fibres d’élastine) dans le cadre des problèmes de trophicité cutanée, de mauvaise cicatrisation et aussi dans la protection solaire et la récupération après brûlure.
Son effet de « protection cardiovasculaire » est à la fois une conséquence de sa puissance antioxydante, de l’action de renforcement des structures collagéniques et d’un ralentissement de l’adhésion plaquettaire qui augmente la fluidité du sang.
Il est également, comme la vitamine C, antihistaminique, antiallergique, il normalise l’activité de l’histidine décarboxylase, une enzyme impliquée dans le phénomène allergique, dont il renforce les effets. Il peut donc être conseillé dans tous types d’allergies, y compris l’asthme.
Le Ginkgo biloba
Après le coup de froid, le coup de chaud et la prise par cures alternées de Dihydroquercétine, de Chrysanthellum americanum et d’extraits d’écorce de pin maritime des Andes, le Ginkgo biloba est le dernier trépied de cette « capillarothérapie » essentielle au maintien de notre santé en général, et plus particulièrement de notre santé vasculaire, donc cardiaque et cérébrale, ces deux organes étant les plus forts consommateurs d’oxygène de notre organisme…
L’arbre aux quarante écus, comme il est également surnommé, est l’une des plus anciennes espèces d’arbres présentes sur Terre. Il a survécu inchangé pendant 300 millions d’années. Pouvant vivre jusqu’à 1 000 ans, « l’arbre de la longévité » est capable de résister à un environnement très hostile.
Puissant antioxydant, il protège le cerveau du stress oxydatif[10] et de l’agression par excès de radicaux libres.
Il a, de ce fait, une action à la fois sur la mémoire, les bourdonnements d’oreille et les acouphènes, car ces derniers peuvent être causés par des difficultés circulatoires au niveau de l’oreille interne. La prise de Ginkgo peut s’avérer efficace dans ce domaine.
Lors d’études effectuées chez les personnes âgées, on a constaté des améliorations significatives de l’humeur, du bien-être émotionnel et de la fatigue.
L’extrait normalisé de feuilles de ginkgo est reconnu par la Commission E et par l’Organisation mondiale de la Santé comme traitement adjuvant des symptômes de démences d’origine vasculaire ou dégénérative, incluant les pertes de mémoire, les troubles de l’attention et la dépression[11], et des troubles liés à la résistance artérielle périphérique, dont la claudication intermittente fait partie.
Je conseille, quotidiennement, en cures de deux mois, 500 à 1 000 milligrammes par jour d’extraits standardisés de Gingko biloba (ne pas confondre avec 500 milligrammes de poudre de plante qui n’apportent qu’entre un quart à un sixième de principe actif).
Encore quelques petits conseils pour dorloter vos capillaires ?
Il est possible que vous n’ayez pas de baignoire ou simplement pas le temps de prendre de vrais bains hyperthermiques, ou de pratiquer la cryothérapie « corps entier ».
Dans ce cas, suivez ces deux petits conseils :
- Le matin, au lever, et avant le petit déjeuner, prenez d’abord une douche chaude, puis diminuez progressivement la température pour arriver de tiède à froid (pas en dessous de 12°C). Commencez par les pieds, puis remontez progressivement en vous arrêtant un peu sur le pelvis et les lombes (certains affirment que cela stimule la sexualité). Arrêtez-vous en haut des épaules sans vous obliger à mouiller la tête. Commencez par une minute en essayant d’atteindre les 3 minutes. Cette « douche écossaise » va vous stimuler pour un très bon début de journée.
- Pratiquez au moins 3 fois par semaine et le soir avant de vous coucher un « bain dérivatif ». Il suffit d’avoir un bidet ou une bassine, et de se couvrir chaudement le haut du corps pour éviter toute sensation de froid. Trempez pendant au moins 10 minutes un gant de toilette dans l’eau froide ou tiède et frictionnez pendant au moins 10 minutes vos plis de l’aine jusqu’à l’anus. Ces bains ont été inventés à la fin du XIXème siècle par Louis Kuhne, dont vous pouvez lire un de ses ouvrages en ligne[12]. Ils furent popularisés en France par France Guillain[13]. D’après elle et selon Thierry Souccar[14], ils auraient pour effet « un remodelage progressif de la silhouette, une régulation du poids ainsi qu’une repigmentation progressive des cheveux qui pourraient retrouver partiellement ou totalement leur couleur d’origine. Globalement, les bains dérivatifs participeraient à la vitalité, à la régulation thermique et à l’immunité tout en favorisant la résorption de surcharges diverses, y compris les excroissances de peau et les lipomes ». Simples à pratiquer, ils peuvent vous apporter de réels bienfaits.
Chère amie, cher ami, voici donc quelques méthodes simples pour drainer votre organisme (après les excès des fêtes) et retrouver plus rapidement votre tonus et votre ligne.
Je vous remercie de m’avoir lu jusqu’ici.
Docteur Dominique Rueff
Gratitude Dr Rueff
Vous donner vos précieux
conseils gratuitement ,alors que pour d autres il faut payer une revue pour avoir les reponses..
Merci infiniment a vous .
je vous lis avec grand interet et ne pouvant me payer toutes ces revues.
bonjour Docteur,
Comment doit-on prendre ces compléments : tous ensembles ou une cure de l’un puis une cure de l’autre?
Cdt,
Nathalie
Bonjour Dr
Un grand merci pour tout vos judicieux conseils!
Honnêtement je ne les applique pas tous car j’arriverai certainement à 200 ans?
Cependant, depuis plus d’une année je prends des bains de « Salmanoff » que je commande à la pharmacie La Croix Blanche à Dijon. Je prends ceux-ci par cure 2 fois par année.
Je dois dire qu’il est difficile de d’écrire les effets mais il faut y croire! car la cryogénie me semble réservée à une élite et plutôt jeune.
Philippe
Merci, pour ces conseils. A propos de CAPILLAR, peut-on prendre ce produit, si l’on a eu 3 cancers. 05/2014 endomètre, 11/2014 sein et 06/2017 rechute sein (cancer hormonodépendant). J’ai 71 ans.
Michel DOGNA a écrit un article concernant le CAPILLAR, il y a environ 10 ans, il le conseillait aussi pour les vaisseaux sanguins des yeux.
Evelyne BADET TUILLAS
Merci encore Dr RUEFF pour toutes vos bonnes idées.
Juste une petite remarque si vojus voulez bien;
Le bain dérivatif de Louis KHune, c’est exactement ;:au dessus d’une bassine ou récipient rempli d’eau froide ,se mette audessus sans toucher l’eau; prendre un gant de toilette, le tremper dans l’eau froide du récipient et faire couler cette eau froide à partir du pubis et laisser .couler sur le sexe et recommencer. surtout pas sur l’aisne .