Les bourgeons peuvent vous faire du bien, utilisez-les ! (deuxième partie)
Je vous ai raconté l’histoire de la gemmothérapie, cette « branche » de la phytothérapie.
Vous pouvez l’utiliser avec succès dans de nombreuses situations, en lieu et place de certains médicaments porteurs d’effets secondaires (corticoïdes antihistaminiques, antidépresseurs, antibiotiques…) ou en complément.
J’ai particulièrement insisté sur leurs vertus antalgiques et anti-inflammatoires, leurs possibilités en cardiologie, en rhumatologie ainsi que pour améliorer la circulation veineuse.
Ne nous arrêtons pas là.
Je voudrais insister sur le bourgeon de Ribes nigrum (cassis).
Son action « cortisone like » lui confère sans aucune contre-indication une action antihistaminique qui vous permettra de résoudre bien des manifestations allergiques, chroniques (œdèmes, eczémas, rhinites, rhumes des foins) ou aiguës (piqûres d’insectes, allergies de contact ou d’ingestion).
En cas de chronicité et plus particulièrement de problèmes cutanés n’oubliez pas d’adjoindre du zinc (10 à 30 milligrammes de zinc « élément ») et de bonnes doses d’huile d’onagre (1 à 3 grammes par jour).
Pour ces mêmes problèmes cutanés vous pouvez compléter son action :
- Avec des bourgeons Cedrus libani (cèdre) en cas d’eczémas secs, ichtyose[1], prurits et démangeaisons ;
- Avec des bourgeons d’Ulmus campestris (Orme) en cas d’acné, d’eczéma suintant, d’impétigo. N’hésitez pas, dans ce cas, à compléter avec du zinc, et des infusions ou teintures mères de bardane et d’échinacée, tout en traitant bien la barrière intestinale, en réduisant les intolérances alimentaires (en commençant par le lactose et le gluten) et en détoxiquant l’appareil digestif par des jeûnes courts ou intermittents ou des préparations phytothérapiques spécifiques.
- Avec des bourgeons de Juglans regia (noyer) pour les eczémas infectés, les impétigos[2] et les ulcères variqueux. Dans ce dernier cas n’hésitez pas à prendre une plante merveilleuse que l’on trouve en extraits ou en compléments alimentaires qui fait des merveilles même en cas de problèmes périphériques liés au diabète : le Chrysanthellum americanum.
- Avec des bourgeons de Platanus orientalis (platane d’Asie) pour les urticaires pigmentaires[3].
Vous pouvez vous attendre à d’excellents résultats dans de multiples pathologies digestives.
Le bourgeon de romarin, et comment le compléter
Le plus « grand » des bourgeons à visée digestive est bien entendu le bourgeon de Rosmarinus officinalis (romarin) dont l’action est à la fois cicatrisante sur le tissu hépatique (par exemple après une infection virale) et antispasmodique sur la vésicule biliaire dont il régule la motricité. Il est donc conseillé en cas de cholécystite[4], de colites hépatiques et de dyskinésies biliaires[5]. N’oublions pas que le romarin est un tonique. Je le conseille donc plutôt en début de journée (on peut le prendre aussi en infusion à la place du café) et je l’associe souvent avec une deux gouttes d’huile essentielle biologique de romarin bio à verbénone de Corse[6], sur la peau, au niveau du foie.
L’action des bourgeons de romarin peut être complétée par :
- Les radicelles de Secale cereale (seigle) qui favorisent la cicatrisation du tissu hépatique et stimulent la cellule hépatique (hépatocyte) notamment après une infection ictérique (jaunisse) d’origine virale ;
- Les bourgeons de Corylus Avellana (noyer) qui s’opposent à la sclérose hépatique et relancent l’activité de l’hépatocyte après une affection ou une intoxication (chimiothérapie) ;
- Les bourgeons de Juniperus communis (noyer) qui sont conseillés en cas d’infection hépatique avec perturbations biologiques importantes, risques de décompensation (alcoolisme), ictères, avec évolution cirrhotique. Ces bourgeons sont également très efficaces en cas d’aérophagie. N’oubliez pas, dans toutes ces situations, le Desmodium ascendens (en décoctions, extraits fluides, ou poudre) et particulièrement en post-chimiothérapie avec le chardon-marie en compléments alimentaires.
Nervosité, anxiété, dépression : les grands atouts de la gemmothérapie
Je recommande très souvent la gemmothérapie en cas de problèmes de nervosité, d’insomnie, d’anxiété ou de dépression[7]. Les bourgeons constituent un excellent complément aux conseils nutritionnels, (la nutrition anti-inflammatoire[8]), la tyrosine, le 5-HTP-Tryptophane, le pois Mascate, les vitamines du groupe B et bien entendu le magnésium pris régulièrement trois fois par jour, de préférence sous forme de bisglycinates ou de glycérophosphates.
Le bourgeon que je conseille le plus souvent est celui de Ficus carica (figuier) que je recommande d’emblée en cas d’anxiété et d’obsessions. Il est également très actif pour améliorer les somatisations de ces états anxieux, notamment les brûlures, douleurs et reflux gastriques qui peuvent conduire à l’ulcère gastrique ou duodénal. Ce bourgeon est un excellent complément d’une souche homéopathique bien connue : Argentum nitricum que l’on conseille souvent en dilution « 9CH » deux à trois fois par jour avant les repas.
En cas de nervosité excessive ou d’insomnie chronique je l’associe souvent avec les bourgeons de Tillia tomentosa (tilleul). Faites un jour l’expérience de vous asseoir sous un tilleul en fleur… je vous souhaite une bonne sieste.
Les bourgeons de Prunus amygdalus (Amandier) possèdent également des vertus calmantes ainsi que les bourgeons d’Acer Campestris (erable).
Avec les bourgeons de Crataegus oxyacantha (aubépine) dont j’ai décrit l’action dans ma première lettre sur ce sujet, ils permettent de régulariser le rythme cardiaque et de diminuer les sensations de palpitations.
Tous ces bourgeons peuvent être conseillés chez l’enfant qui ne tient pas en place et manifeste des troubles d’attention, ou des « peurs du noir », la « peur des monstres sous le lit », des cauchemars et en cas de tics, de bégaiements, de phobies, de crampes et de tensions au niveau des vertèbres cervicales.
Arthrose et douleurs articulaires : plusieurs solutions
En matière de pathologie ostéoarticulaire, j’ai déjà mentionné (première lettre) l’efficacité des bourgeons de Pinus montana (pin) en particulier en cas d’arthroses de la hanche, du genou, arthroses vertébrales associés aux bourgeons de betula verrucosa (bouleau verruqueux), à la sève de bouleau ou aux bourgeons d’alnus glutinosa (aulne) et bien entendu au silicium organique . En cas de poussées inflammatoires et/ou d’oedèmes et rougeurs articulaires, je conseille d’ajouter immédiatement de fortes doses de bourgeons de Ribes nigrum (cassis).
En cas d’arthrose chronique[9] n’oubliez pas de compléter l’action de ces bourgeons avec du soufre ou du méthyl-sulfo-méthane (MSM) 1 à 2 comprimés par jour à 1000 milligrammes, de l’harpagophytum (en teintures mère ou compléments nutritionnels), et en cas de douleurs, des cures de glucosamine et de chondroïtine pour aider le cartilage à se reconstituer.
Il existe deux spécifiés en matière de douleurs articulaires pour lesquelles j’ai pu mesurer l’efficacité de deux bourgeons :
- Le bourgeon de Vitis vinifera (la vigne) en cas de douleur, inflammation et déformation des petites articulations, notamment des doigts chez les personnes âgées. Il est conseillé en cas de douleurs conséquences d’arthrose rachidienne où l’on observe sur les radiographies ce que l’on nomme des « becs de perroquet ».
- Et le bourgeon d’Ampelopsis weitchii (la vigne vierge) en cas d’articulations dont la douleur et l’inflammation évoluent très rapidement. C’est le cas des périarthrites scapulo-humérales (douleurs de l’épaule) des spondylarthrites et des polyarthrites. Il contribue à la reconstruction des cartilages.
En cas d’augmentation du taux sanguin d’acide urique qui peut conduire à des manifestations douloureuses chroniques ou aiguës (goutte) le bourgeon de Fraxinus excelsior (frêne) est très efficace. Ce bourgeon permet d’éviter ou de retarder la prescription de médicaments proposés dans cette indication dont aucun n’est dénué d’effets secondaires.
Les bourgeons d’Abies pectinata (sapin) sont conseillés en cas de fragilité osseuse, de décalcification, chez les adultes (ostéoporose[10]) ou chez les enfants (rachitisme, ostéochondrose[11] ). Je les conseille également en cas de caries dentaires récidivantes. N’hésitez pas à faire vérifier votre statut en vitamine D et à complémenter pour atteindre biologiquement des taux adéquats. Dans cette situation, je recommande l’association vitamines D et K2 avec du silicium organique. Faites attention aux prescriptions excessives de calcium qui ne sont ni nécessaires ni sans danger cardiovasculaire.
Respiration et ORL : 3 bourgeons
Au plan respiratoire, je préconise trois bourgeons, en fonction de la symptomatologie :
- Le bourgeon de Carpinus betulus (charme) qui agit sur le rhinopharynx et la trachée et que je conseille pour les rhinopharyngites chez l’enfant, les spasmes du pharynx, les trachéites. Il a aussi une action antitussive sur les toux sèches.
- En cas d’emphysème ou de sclérose pulmonaire le bourgeon de Coryllus avellana (noisetier) est préconisé alors que le bourgeon de Viburnum lantana (viorne) exerce une action calmante sur le système neurovégétatif pulmonaire. J’ai constaté qu’il contribuait à calmer des crises d’asthme ou de dyspnées (essoufflements) d’origine asthmatique. N’oubliez pas d’associer des quantités importantes de vitamine C[12], tout au long de la journée, par doses répétées de 100 milligrammes et du zinc (10 à 30 milligrammes par jour de zinc « élément »).
Fonctions urinaires : deux bourgeons ont une action spécifique
- Le bourgeon de Fagus sylvatica (hêtre) qui stimule le fonctionnement du rein, la diurèse, l’élimination rénale et peut constituer un appoint en cas d’insuffisance rénale légère.
- Le bourgeon de Sequoia gigantea (sequoia) qui stimule l’humeur et l’énergie des personnes âgées (penser à associer les bourgeons de Quercus (chêne) et la teinture mère de Gingko) et qui surtout, je l’ai vérifié maintes fois, aide à diminuer le volume prostatique en cas d’hypertrophie prostatique bénigne (adénome). Je l’associe souvent avec la souche homéopathique du même nom (sequoia gigantea) en dilution 4 CH ou en « complexes » et, également dans cette indication (d’après les indications de Maria Treben[13]) avec la Teinture Mère (TM) d’Epilobium Hirsutum (Epilobe hirsute), ces belles fleurs mauves que l’on trouve dans les Alpes en milieu d’été : une trentaine de gouttes de TM pour un litre d’eau à boire dans la journée.
Pour équilibrer votre sang
Si vous rencontrez des problèmes d’équilibre sanguin (anémie, excès de globules blancs etc.) vous pouvez (sous réserve d’une consultation en hématologie) et avant d’avoir recours à des traitements comportant plus de risques, essayer deux bourgeons :
- Le bourgeon de Tamaris gallica (tamaris) qui agit bien sur les anémies hypochromes, par manque de fer, du fait de problème de nutrition, d’absorption ou de saignements chroniques (règles trop fréquentes et/ou abondantes). Ce bourgeon stimule au niveau de la moelle osseuse ce que l’on appelle la lignée rouge. Attention : il stimule aussi la formation de plaquettes et, de ce fait, peut être hypercoagulant. Il ne faut donc pas le conseiller en cas de risque cardiovasculaire. N’oubliez pas de faire doser le fer et de compléter si besoin avec du fer chélaté, de l’ortie (en teinture mère ou complément alimentaire) et/ou (pour celles et ceux qui ne supportent pas le fer) de la lactoferrine.
- Les radicelles de Vitis vinifera (vigne) régularisent la lignée blanche c’est-à-dire (sans présumer de leur origine) les excès de globules blancs que l’on nomme leucocytoses et plus précisément les lymphocytoses. Ce peut être une aide précieuse en cas de maladie auto-immune.
Les « complexes » en gemmothérapie
Les « complexes » associent 3 ou 4 bourgeons ayant des actions synergiques ou complémentaires.
J’ai ainsi souvent conseillé en cas d’ostéoporose (avec la vitamine D) le complexe gemmo-porose de « La royale »[14].
Il associe aux jeunes pousses d’airelle les bourgeons de pin et ceux de ronces. On en conseille 15 gouttes par jour soit en trois prises soit dans un litre d’eau avec du silicium organique et bien entendu… de la vitamine D, si besoin.
Le laboratoire Copmed propose une gamme complète de bourgeons « unitaires » et non dilués et un certain nombre de « complexes » comme le « gemmophytol artère » qui associe aubépine, olivier, semences de maïs et aulne, le « gemmophytol postate » qui associe les bourgeons de bouleau, cassis, chêne, marronnier d’Inde et sequoia ou encore le « gemmophytol detox » avec l’assocation des bourgeons bouleau, frêne, orme, romarin et genévrier.
On peut aussi préférer la forme « capsule » comme les « gemmo-complexes » de Vit’all + en capsules bio et sans alcool comme, par exemple le « gemmo complexe articulaire » qui associe les bourgeons de bouleau, cassis et aulne. Pour tous ces complexes comme le « gemmo complexe sérénité » (bourgeons de tilleul, figuier, amandier) ou le « gemmo complexe hépatique » qui associe les bourgeons de romarin, genévrier, frêne, citronnier, on conseille en général deux à trois capsules par jour. Il existe sous cette forme quelques autres associations synergiques intéressantes en cas de problème d’hyperglycémie, de fatigue chronique ou de troubles du transit intestinal.
Le laboratoire HerbalGem propose de nombreuses associations sous forme liquide et le site « La vie naturelle » propose, lui-aussi de nombreux unitaires et associations de bourgeons.
On ne peut que se féliciter que la « phytoembryothérapie »[15] du docteur Pol Henry, non diluée et sans ou avec une très faible présence d’alcool, ait retrouvé aujourd’hui les mêmes procédés de fabrications que ceux qu’il préconisait et soit, par le biais de l’internet, accessible au plus grand nombre d’entre nous.
Attention, cela ne devrait pas vous dispenser de prendre, le cas échéant, les conseils d’un thérapeute averti afin de mieux cibler les meilleures associations pour votre situation personnelle.
Je défends en tous cas fortement cette forme de phytothérapie, qui peut être considérée comme exceptionnellement efficace et globalement sans contre-indications. Elle pourra vous sortir de nombreux mauvais pas, surtout si elle est associée avec l’homéopathie ou la nutrithérapie.
Docteur Dominique Rueff
Bonjour,
Merci pour tous ces renseignements sur les bourgeons, mais où et comment se les procurer ?
Merci pour votre réponse
Bonsoir,
Lettre magnifique comme d’habitude, mais une relecture serait la bienvenue : à propos du chapître Romarin il semblerait que le noyer aurait plusieurs noms latins … labsus linguae 🙂
2 erreurs dans les noms latins :
Corylus avellana est le noisetier et non le noyer
Juniperus comunis est le genévrier et non le noyer
Fautes de frappe sans doute (plutôt qu’un lapsus linguae ) mais à corriger une prochaine fois
Sur internet de préférence, les réponses et les liens sont dans le texte
Indiquer que Juniperus communis est le noyer alors que c’est le genévrier, ce n’est pas fort pour un docteur qui se dit spécialiste du sujet ; en d’autres termes, vous n’êtes pas crédible sinon de n’avoir pas non plus de respect pour vos lecteurs en ne vous relisant pas avant de publier
Bonjour, en effet, le Ficus Carica est efficace pour les problèmes nerveux, acidité de l’estomac, etc…mais il serait judicieux de mentionner un effet indésirable qui n’est pas des moindres : si vous allez au soleil, 20 mn suffisent pour que vous ayez des brulûres sur la peau ! J’en ai fait l’expérience, mon homéopathe l’ignorait et le labo qui fabrique ce produit s’est enfin décidé à le noter sur l’emballage. Il s’agit d’un labo homéopathique que je ne nommerai pas…
Alors vanter les vertus d’une plante c’est bien mais mettre en garde contre les dangers c’est encore mieux !
Merci pour les utilisateurs.