La santé : mieux se connaître et cultiver son jardin intime
Cher ami, chère amie
La santé n’est pas uniquement le reflet de notre alimentation et de nos exercices quotidiens. D’autres facteurs interviennent comme la volonté, la confiance en soi, la psycho-généalogie et la psychosomatique. Ces derniers représentent les piliers indissociables du « connais-toi toi-même », d’une culture de soi ainsi que d’un développement harmonieux et en bonne santé.
Commençons par la volonté !
Elle n’est pas uniquement notre propre et seule volonté, mais aussi la volonté de toute vie globale qui nous a précédée. Celle qui a poussé les organismes unicellulaires à se développer, celle qui a sorti les poissons de l’eau, celle qui a permis à l’homme de se redresser et de créer les outils lui permettant de dominer l’ensemble du monde vivant.
Celle dont nous devrions avoir conscience d’hériter et le bonheur de mériter.
Notre volonté personnelle n’est-elle pas la résultante de cette volonté globale ?
Si je me rappelle bien, je ne savais pas marcher avant d’apprendre…
– j’ai d’abord rampé sur le ventre
– je me suis mis à 4 pattes
– j’ai fait un nombre certain de tentatives de redressement sur mes jambes
– j’ai fait beaucoup de chutes
– j’ai finalement fait un pas, quelques pas
– puis, entraîné par l’euphorie de la réussite, j’ai marché (quelques pas supplémentaires)
– rassuré, je suis devenu plus hardi et confiant… la marche reste un exercice non exempt de risque de chutes
– j’ai osé l’inconnu : me mettre debout, même si je me sens bien assis et que j’aime avoir 4 appuis
– j’ai tenté l’aventure, un pied devant l’autre
Mon mental a posé directement les restrictions :
– tu ne sais pas faire
– tu vas tomber
– tu vas te faire mal
– tu es maladroit
Le plus difficile a été de penser :
– j’y vais !
Oh l’angoisse ! Je chavire, tente un redressement anarchique, tangue de nouveau, frôle de justesse la chute et stabilise la position in extremis.
Je me redresse un peu, un peu plus, un peu plus droit. Ah ça y est ! Je suis droit. Enfin presque, un peu momifié dans ma posture… raide !
Quand je pense à cette grande aventure de la marche, je constate que j’ai mis en œuvre tous les grands principes de la volonté :
Oser – persévérer – avoir confiance, en moi et en ceux qui ont initié mes premiers petits pas : mes parents, mes amis. J’avais bâti sans le savoir mes premières relations.
C’est ainsi que j’ai semé les graines de l’échange, de l’altérité et de ma confiance en l’autre. Elles m’accompagneront longtemps je l’espère ! Elles sont riches en espoirs, déceptions, joie, tristesse, incompréhensions, et révélations.
Ces révélations ne sont pas qu’intellectuelles. Les plus fortes sont viscérales car elles se relient à mon être intérieure, tant physique et psychique que spirituel.
La psycho-généalogie
Il nous faut maintenant comprendre qu’une grande partie de ce comportement est liée à notre clan (la famille au sens large, nos arrière-grands-parents, grands-parents, parents), que nous en ayons conscience ou non.
C’est la psycho-généalogie[1] qui nous aide à mieux comprendre notre présent à partir et à travers l’histoire de nos familles.
Nous portons les résidus de leurs histoires non réglées. Je vous invite à lire « Aïe mes aïeux »[2] de Anne Ancelin Schützenberger, psychothérapeute et universitaire qui a enseigné le transgénérationnel, ainsi que : « Ces enfants malades de leurs parents[3] » coécrit avec Ghislain Devroede qui nous donne la définition du transgénérationnel.
Je vous garantis que votre histoire familiale est bien souvent l’écho du clan, le pourquoi des mésententes voire des haines fratricides, et même de certains comportements (radin, flambeur, Don Juan, etc…) qui nous éclatent au visage.
Les secrets de famille ne résistent pas au transgénérationnel qui bâtit, sans le savoir, les premières relations.
La psycho-généalogie a ses excès et peut entraîner des dérives sectaires, mais je peux vous dire que, par expérience personnelle et par connaissance de certains cas, on relève des faits bien troublants où les mêmes événements se répètent de génération en génération, parfois jour pour jour…
Madame Christina Ruiz[4], à qui j’adresse parfois des personnes ayant un problème existentiel, m’a donné quelques exemples personnels que je partage avec vous. Vous en trouverez bien d’autres dans les ouvrages que je viens de citer.
Le premier, c’est l’histoire de Madame Exacompta, qui était dans le contrôle permanent de son porte-monnaie : elle souffrait de radinisme. Par exemple elle se plaignait constamment des 50 centimes de retenue par boîte de médicaments effectué par la caisse maladie… Au cours du travail transgénérationnel, elle a mis en lumière une histoire de spoliation des droits de propriétés intellectuelles entre son grand père et son associé. Ayant pris conscience du problème, Madame Exacompta a changé son comportement, s’est assouplie dans son rapport à l’argent et s’est sentie beaucoup mieux.
L’inconscient du clan pour atténuer les effets dévastateurs du manque d’argent avait mis en place un hyper-contrôle financier.
Le second, c’est l’histoire d’Edwige, femme célibataire de 50 ans, qui a fait le lien entre son propre comportement et l’histoire de sa grand-mère, qui a eu 7 enfants mais aussi des avortements à répétition. Pour éviter que cette situation ne se reproduise, le système psychique de protection d’Edwige a fait en sorte d’inclure le célibat des femmes (dans la famille, elles étaient 3 sœurs célibataires) pour ne pas avoir d’enfant, car dans l’inconscient il faut un mari pour procréer ! De tels raccourcis permettent souvent de survivre à des tensions internes fortes.
Une fois libéré(e) de vos chaînes invisibles de l’inconscient, de la culpabilité (comme Edwige) de ne pas être en lien avec votre famille proche, vous aurez accès au chemin de la liberté intérieure.
La psychosomatique
Nous avons un allié incontournable dans cette aventure : notre corps. Il est souvent, avec ses douleurs et ses tensions, le révélateur de nos tensions psychiques.
Prêtons l’oreille à tous ces symptômes, messages, signes, émotions, pour leur donner un sens, celui du mieux-être.
C’est bien l’idée de la psychosomatique[5], une approche complète de l’être dans sa prise en charge physique, psychique et spirituelle. Je ne parle pas de l’aspect religieux, mais de la puissance de l’esprit dans la démarche de guérison.
Ce fait est très bien illustré par l’histoire de Mme Lavocat.
Elle se présentait avec une sciatique très douloureuse et une difficulté à se plier et à avancer, comme un blocage !
Elle traversait une période familiale difficile, avec une mère en excès de perfectionnisme qui disait « ne plus y arriver » et demandait sans cesse l’aide d’une personne extérieure.
A cause d’un manque de confiance, on peut se sentir obligé de prévoir et de pourvoir à tous les détails de sa vie et de son environnement. La sciatique est un appel au lâcher-prise, une demande de l’univers de lui faire confiance, comme le dit très bien Luc Bigé[6] dans son « Petit dictionnaire en langue des oiseaux »[7].
Mme Lavocat a demandé une aide juridique pour sa maman, lui permettant ainsi de lâcher-prise. Alors, la sciatique a disparu.
Avant ces événements, j’avais bien entendu recommandé à Mme Lavocat de consulter un rhumatologue… qui n’avait rien trouvé. Il est absolument fondamental de consulter un médecin avant de proposer une approche psychothérapique. Mais dès qu’examens et analyses se révèlent négatifs, cette approche devient vite la seule voie d’avenir.
Le « syndrome du gisant »[8] de Salomon Sellam, qui consiste à ne plus vivre sa vie à cause d’un deuil insoupçonné, en est une parfaite illustration. Une approche psychothérapeutique pourrait permettre de le révéler et ainsi ouvrir des portes à nos esprits cartésiens sur ce que nous constatons ou pensons intellectuellement guéri.
Pour « mieux se cultiver », aiguisons nos outils !
En ces temps de bouleversements, il me semble important de nous préserver et d’optimiser notre confiance en soi, en la vie et en les autres. La joie et l’amour sont contagieux et créatifs.
Cultivons-nous dans le jardin de l’impermanence du « ici et maintenant » pour assouplir notre mental. Travaillons dans la joie sur soi, la joie de soi et des autres.
Rien n’est grave, tout se répare : cœurs blessés, meurtris, inconsolables, incompris…
Devenons le « in (un) conscient » de notre vie.
Tentons cette seule et ultime aventure du « connais-toi toi-même ».
Tenter de se connaître, dans un premier temps, c’est tenter de se comprendre, de comprendre son propre fonctionnement interne et ses liens avec notre psychisme. Les poumons me servent à respirer, mais à quoi d’autres peuvent-ils servir[9]? Mon psychisme, c’est quoi ? ma conscience ? mon mental ? ma raison ? mon intériorité ?
Supposons que notre intériorité soit en expansion permanente, comme le cosmos, et libère la lumière dans de nouvelles galaxies.
Vivons pleinement dans le partage de notre compréhension en devenir. Ne nous limitons pas, et ne nous jugeons pas, n’ayons jamais le regret de ne pas avoir commencé plus tôt.
Non, il n’y a qu’un temps et c’est le nôtre. C’est le temps de notre maturité et certainement pas celui de notre âge.
Peu importe à quel moment nous actionnons le bouton de la conscience. L’essentiel est de le faire.
Donc, mettons-nous au travail, ici et maintenant, avant d’y être contraint.
Bonne culture et surtout, bonne récolte !
Surveillez bien votre boîte mail,
Docteur Dominique Rueff
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