Comment stimuler notre télomérase ?
Chère amie, cher ami,
Dans ma précédente lettre, je vous ai expliqué que plus nos télomères étaient longs, plus notre longévité était assurée. Une enzyme exceptionnelle, la télomérase, permettrait de ralentir le raccourcissement de nos télomères, et par là même de ralentir notre vieillissement.
Voyons à présent quels sont les moyens de protéger et de stimuler l’allongement de nos télomères.
Mais d’abord : pouvons-nous faire mesurer nos télomères pour prédire notre avenir ?
À ce propos, Elizabeth Blackburn, la co-auteure du livre L’effet Télomère, nous met en garde, et je suis de son avis[1].
La mesure des télomères, dit-elle, n’est pas, aujourd’hui, un test dont la validité est contrôlée ni validée scientifiquement : « Cela peut être intéressant d’avoir le résultat d’un tel test, mais rappelez-vous que les télomères ne prédisent pas nécessairement l’avenir ». Elle fait ensuite une comparaison avec le tabagisme : il ne fait pas mourir tous les fumeurs d’un cancer du poumon, et à l’inverse, ce dernier atteint des personnes n’ayant jamais fumé. En fait, explique-t-elle, plutôt qu’une mesure ponctuelle, ce serait la mesure de la variation de la taille de nos télomères, dans un sens ou un autre, qui serait une information précieuse sur la future qualité de notre longévité.
Pour cette raison, Elizabeth Blackburn propose dans son livre un auto-questionnaire qui, selon elle, vous donnera bien plus d’indications qu’un test biologique coûteux[2]. Ce test consiste à évaluer la longueur de vos télomères en fonction de votre mode de vie :
- Votre exposition et votre résistance au stress ;
- Votre niveau de détresse émotionnelle (dépression, anxiété, humeur) ;
- Votre intégration sociale ;
- Votre activité physique, votre capacité à vous relaxer et à méditer correctement et surtout régulièrement[3];
- La qualité et la durée de votre sommeil ;
- Vos habitudes alimentaires (+ l’éviction de l’alcool et du tabac) ;
- Votre exposition à des substances polluantes, chimiques, aux rayons UV ou ionisants (excès d’imageries médicales).
En plus de toutes ces mesures, certaines substances seraient en mesures d’allonger nos télomères. Elizabeth Blackburn les cite, dans l’ordre :
- L’alimentation anti-inflammatoire[4], avec un maximum de baies rouges (flavonoïdes et caroténoïdes), des noix, des fruits à coque, des légumes à feuilles vertes et colorés, des graines et de l’huile de lin, des oméga-3 de provenance végétale et marine[5]-[6], des légumineuses… Bref une alimentation de type méditerranéen.
- Les vitamines B et notamment B6, B9 et B12 afin d’abaisser les taux d’homocystéine[7].
- Tous les nutriments apportant les antioxydants dont on peut manquer : les vitamines C et E, des aliments comme les citrons, les pommes, les abricots, les carottes, les tomates, les légumineuses, le thé vert, le café, les algues… Elizabeth Blackburn nous met cependant en garde contre les excès de supplémentation qui pourraient avoir un effet contraire. Ce dernier point me réjouit personnellement : c’est celui que j’ai toujours soutenu et que je développe tout au long de mon programme de vidéos sur la supplémentation nutritionnelle.
- La vitamine D, en fonction de notre taux sanguin personnel, qui doit être établi au maximum de la fourchette proposée par les laboratoires biologiques.
- La lutte contre la résistance à l’insuline, ou insulino-résistance, par l’exercice régulier (même une demi-heure de marche rapide par jour) et la réduction du périmètre abdominal.
- Le jeûne partiel ou de quelques jours, à condition d’être bien indiqué[8].
À l’inverse, certaines substances sont associées à des télomères courts :
- La viande rouge et surtout les viandes transformées, fumées, salées, saumurées (saucisses, corned-beef, charcuterie, certains jambons, viandes hachées) ;
- Le pain blanc ;
- Les boissons et sodas sucrés ;
- Les graisses saturées et polyinsaturées (excès d’oméga-6) ;
- De fortes consommations d’alcool (plus de 4 verres par jour)
- Une supplémentation inutile ou excessive en fer.
Selon d’autres auteurs, certaines substances auraient également un effet positif sur la longueur de nos télomères :
- L’aspirine (à faible dose) du fait de son action anti-inflammatoire ;
- La DHEA, et plus particulièrement l’optimisation de son taux sanguin de sulfate de DHEA[9];
- Le Chardon-Marie (silymarine) qui, en outre, est un puissant détoxifiant hépatique ;
- Le resvératrol, un antioxydant puissant issu du raisin, utilisé pour lutter contre le vieillissement et diminuer le risque cardio-vasculaire, est également un activateur de la télomérase[10] ;
- Le Ginkgo Biloba qui améliore la circulation et l’oxygénation cérébrale ;
- La L-Carnosine, un acide aminé antioxydant et anti-glycation[11], qui a des propriétés particulières sur la protection de l’œil et de la vision.
- Le pourpier, riche en oméga-3, que l’on retrouve dans le régime crétois.
L’astragale : LA plante qui allonge les télomères
La plante la plus connue et la plus conseillée pour allonger les télomères est sans nulle doute l’astragale et ses dérivés.
Il s’agit d’une plante asiatique utilisée depuis fort longtemps en médecine traditionnelle chinoise et ayurvédique, en particulier pour revitaliser les sujets affaiblis.
En effet, l’astragale a des propriétés :
- immunostimulantes : elle augmente le nombre de cellules souches dans la moelle épinière et les tissus lymphatiques et favorise leur développement en cellules immunitaires actives. Elle stimule la production d’immunoglobulines et de macrophages, active et transforme les lymphocytes T en cellules naturelles tueuses (NK) ;
- anti-inflammatoires, qui ont été démontrées sur certains modèles animaux ;
- antibactériennes : sur les bactéries Shigella dysenteriae, Streptococcus haemolyticus, Diplococcus pneumoniae et Staphylococcus aureus ;
- antivirales : elle inhibe la réplication de certains virus comme Coxsackie, responsable de myocardites. Chez l’homme et l’animal, elle induit la production endogène d’interférons et agit sur les infections virales ;
- antioxydantes, cardioprotectrices, neuroprotectrices : une étude a montré sa capacité à protéger les neurones dopaminergiques (la dégénérescence progressive des neurones dopaminergiques étant à l’origine du développement de la maladie de Parkinson) ;
- protectrices contre la toxicité des chimiothérapies : l’extrait d’astragale renforce la résistance aux effets immunosuppresseurs de certaines chimiothérapies en incitant les macrophages à produire des cytokines (interleukines 6 et facteurs de nécrose tumorale). Elle est donc déconseillée en cas de traitement immuno-suppresseur ou à la suite de greffes ;
- inhibitrices de la formation des AGEs (produits de glycation avancée) impliqués dans les complications neuropathiques des diabétiques.
Enfin, l’astragale et l’un de ses concentrés (Astragaloside IV) ont surtout la propriété de se métaboliser en Cycloastragénol (CA), un activateur exclusif de la télomérase[12].
Pour terminer, il faut noter l’apparition récente sur le marché d’un complexe appelé « Formule Télomère », qui associe un extrait d’astragale titré en Cycloastragénol, des extraits de thé vert, de la carnosine et des vitamines B9 et B12.
Vous pouvez suivre des cures de quelques mois (2 à 3 mois), à répéter 1 ou 2 fois dans l’année.
Quel que soit finalement vos choix et vos possibilités financières (car ces inhibiteurs ont un prix), surtout, ne négligez pas de vous poser des questions et de mettre en œuvre toutes les modifications positives de votre mode de vie (exercice physique, alimentation, méditation, respiration …) que nous avons énumérées.
C’est certainement, selon moi, ce que vous pouvez faire de mieux pour une « maxi-longévité » en espérant partir, comme le Grand Charles, à 94 ans… en bonne santé !
C’est en tous cas ce que je nous souhaite à tous !
Docteur Dominique Rueff
Merci pour cette lettre intéressante
Si à la fin de la lettre vous faites allusion à De Gaulle ( le grand Charles), sachez qu ‘il est mort à 80 ans et non 94
Rivaud Claude: Charlez Aznavour
merci docteur je vous souhaite une tres bonne année