Auriez-vous une intolérance à l’histamine ?
Chère amie, cher ami,
Savez-vous qu’environ 15 % de la population (surtout des femmes) souffre d’une intolérance à l’histamine ? Il s’agit en réalité d’une hypersensibilité à l’histamine, je vous expliquerai pourquoi.
Mais qu’est-ce que l’histamine ?
L’histamine est une molécule dérivée d’un acide aminé essentiel : l’histidine.
Cette molécule est naturellement produite par l’organisme, mais on la retrouve également dans de nombreux aliments du quotidien.
L’histamine est une substance dite « messagère », largement impliquée dans la physiopathologie de nombreux phénomènes inflammatoires et allergiques (intolérance alimentaire[1],[2], allergie, atopie…). Toutefois, à faibles doses, elle contribue à réguler la sécrétion d’acide gastrique, la neurotransmission, la défense immunitaire ou encore la microcirculation.
Ainsi, ces fonctions lui confèrent tantôt des propriétés pharmacologiques bénéfiques, tantôt une certaine toxicité pour l’organisme.
Dans certains cas, le corps contient trop d’histamine, ce qui peut provoquer des effets néfastes. Les symptômes de l’intolérance à l’histamine étant très variés, ils sont souvent confondus avec des troubles digestifs comme la sensibilité au gluten ou le syndrome du côlon irritable.
Souffrez-vous d’intolérance à l’histamine ?
L’équilibre entre l’histamine que vous consommez, l’histamine qui se trouve déjà dans votre corps et la capacité de dégradation de l’histamine peut parfois être rompu.
Plus de 15 années de recherches cliniques et scientifiques ont montré que cette dernière pouvait être impliquée dans de nombreuses pathologies, comme :
– la fibromyalgie ;
– la migraine, les maux de tête et les acouphènes, certains vertiges ;
– des problèmes cardiovasculaires comme l’hypotension, l’hypertension, l’arythmie ;
– le syndrome de l’intestin irritable, les troubles du transit, les gastrites, les nausées ;
– le TDA/H (troubles de l’attention et de l’humeur, avec ou sans hyperactivité) ;
– la veisalgie (ou plus simplement la « gueule de bois ») ;
– l’eczéma, le psoriasis, l’urticaire ;
– la fatigue chronique ;
– Les troubles respiratoires comme l’asthme bronchique.
La dégradation de l’histamine dans l’organisme et le DAO
Dans un organisme sain, l’histamine alimentaire est décomposée par l’enzyme diamine oxydase (DAO), naturellement présente au niveau de la muqueuse intestinale et du duodénum. Toutefois, certaines personnes ne disposent pas suffisamment de DAO pour dégrader la quantité nécessaire d’histamine dans l’intestin grêle après le repas. On parle alors de syndrome de déficience en DAO. Il en résulte un excédent d’histamine dans le sang à l’origine de symptômes que j’ai décrits ci-dessus.
Ces taux sanguins peuvent être augmentés par une libération d’histamine endogène accrue en cas de réponse allergique.
Le syndrome d’intolérance à l’histamine ou plus exactement d’hypersensibilité à l’histamine a donc plusieurs origines :
– Une altération de la muqueuse de l’intestin grêle liée à de trop importantes intolérances alimentaires ;
– Une quantité d’histamine endogène accrue par certaines bactéries intestinales, particulièrement dans le cas de consommation excessive de féculents ;
– Une augmentation de l’apport externe d’histamine par l’alimentation[3] ;
– Une déficience en DAO que l’on retrouve dans 15% de la population, plus souvent chez la femme et qui peut avoir plusieurs origines :
o Des prédispositions génétiques ;
o Des maladies intestinales chroniques (MICI) : hyperperméabilité, dysbiose… ;
o La consommation régulière de boissons alcoolisées ;
o La consommation d’additifs comme le nitrite de sodium qu’on trouve dans la plupart des charcuteries, mais aussi d’autres acides aminés comme la tyramine ;
o Un processus tumoral ;
o La chimiothérapie ;
o Certaines pathologies telles que l’insuffisance rénale, l’hépatite virale, la cirrhose hépatique ou l’urticaire chronique ;
o Des médicaments comme les benzodiazépines, les antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS), l’aspirine, la codéine, certaines vitamines et antibiotiques.
Il a été estimé qu’environ 20 % de la population européenne prendrait régulièrement des médicaments inhibiteurs de DAO, ce qui augmente considérablement le nombre de personnes sensibles aux effets indésirables de l’histamine alimentaire[4].
Les aliments susceptibles de déclencher le syndrome d’intolérance à l’histamine
Il faut distinguer les aliments riches en histamine (conserves de poissons, poissons fumés, fruits de mer, charcuterie, petits pois, choucroute, fromages fermentés, chocolat, levure de bière, tomate, chou, épinard, avocat, figue, raisin, vin), des aliments histamino-libérateurs :
– L’alcool ;
– Les crustacés, poissons à chair rouge (thon, maquereau, saumon), sardines, anchois, hareng ;
– Charcuterie (saucisson) ;
– Gibier faisandés, abats ;
– Choucroute ;
– Fromages à pâte cuite (gruyère, beaufort, gouda) ;
– Chocolat ;
– Tomate et sauce tomate, lentille, haricot, fève, petits pois, fraise, agrumes, banane, ananas, fruits exotiques ;
– Cacahuète, noix, noisette ;
– Blanc d’œuf en quantité importante ;
– Épices fortes ;
– Abus de caféine ou de thé ;
Mais certains aliments riches en tyramine peuvent conduire au même résultat. Par exemple le vin blanc, le champagne, la saucisse, le salami, les conserves de poisson, les raisins secs, les figues, les avocats, les choux, les épinards, les tomates, les fromages fermentés comme le brie, le camembert au lait cru, le gruyère, l’emmental, le parmesan…
Comment établir un diagnostic d’intolérance à l’histamine ?
Le dosage de l’histamine plasmatique constitue l’un des éléments du diagnostic d’intolérance à l’histamine et de déficience en DAO. Toutefois, les conditions de prélèvement sont difficilement réalisables en urgence (son effet étant temporaire) et les résultats s’avèrent souvent peu fiables lors d’une réaction modérée.
Certains laboratoires[5],[6] spécialisés proposent également d’effectuer la mesure du taux sanguin d’enzyme DAO afin d’aider à identifier un trouble du métabolisme de l’histamine.
Dans tous les cas, un simple questionnaire permet déjà de suspecter le syndrome. Vous pouvez suspecter une intolérance si vous répondez oui à plusieurs de ces questions :
– Souffrez-vous de crises de migraine ou de maux de tête au moins deux fois par mois ?
– Souffrez-vous régulièrement de douleurs musculaires, articulaires, ou de contractures ?
– Souffrez-vous parfois de troubles du transit (constipation, diarrhées, alternances de l’un ou de l’autre) sans en connaître la cause ?
– Êtes-vous souvent fatigué(e) ou endormi(e) après des repas même légers alors que vous ne manquez pas de sommeil ?
– Ressentez-vous souvent des ballonnements, des douleurs digestives ou des sensations de digestion difficile même après un repas peu abondant ?
– Souffrez-vous de troubles cutanés (peau sèche, éruption…) ou vous a-ton dit que vous aviez une peau atopique ?
– Vous a-t-on suggéré ou diagnostiqué une fibromyalgie ?
L’élimination totale de l’histamine ou des aliments induisant sa libération ne doit pas être systématique et il est bon qu’elle soit surveillée par un professionnel de santé. Toutefois vous trouverez ici les premiers éléments d’un programme alimentaire[7] permettant de mieux la gérer. Je vous propose un site de recettes sans histamine[8]. Sachez qu’il en existe d’autres.
Que faire en cas de suspicion d’intolérance à l’histamine ?
1. Notez les détails de votre alimentation, établissez un programme alimentaire sur une semaine, puis éliminez un à un certains aliments suspects que vous consommez régulièrement. Écoutez votre corps ! Cette phase de restriction doit durer 15 jours. Soyez attentifs à la lecture des étiquettes car de nombreux additifs peuvent favoriser la libération de l’histamine. Évitez les plats préparés et industriels. Soyez attentifs à la conservation des aliments car les fruits trop mûrs sont histamino-libérateurs. Vérifiez également que vous ne prenez pas régulièrement des médicaments favorisant cette libération ;
2. Réintroduisez un à un les aliments supprimés et notez vos réactions ;
3. Trouvez votre propre alimentation de maintien en tenant compte des deux premières phases sans être trop exigeant (comme avec les intolérances alimentaires) ;
4. Tournez-vous vers des compléments alimentaires riches en DAO, comme l’histamine DAO complexe du laboratoire Copmed[9], une solution 100% française qui associe à un DAO extrait du pois (pisum sativum) des éléments naturels renforçant son action (comme des extraits de feuilles de thé vert, de la quercétine issue de sophora du Japon, des extraits de feuilles de grand plantain, des parties aériennes de reine des prés, du bisglycinate de cuivre, vitamines B6 et B12 qui contribuent à la décomposition de l’histamine). Le laboratoire recommande 1 comprimé et 1 gélule le matin, ainsi qu’1 comprimé le midi et le soir à prendre 20 minutes avant les repas, avec un verre d’eau en cures de 30 jours. Les effets sont souvent visibles dès les premières prises. Ce complément est déconseillé chez les enfants. Je vous propose de ne le prendre qu’après avoir éliminé de votre alimentation les aliments potentiellement histamino-libérateurs ;
5. Vous pouvez aussi vous tourner vers la souche homéopathique « poumon histamine », en particulier en cas d’allergies des voies respiratoires : asthme, rhinites allergiques (écoulement nasal et éternuements qui engendrent une gêne respiratoire), conjonctivite, rhume des foins, ou allergies cutanées comme les inflammations œdémateuses de la peau (urticaires, eczémas ou encore prurits). En cas de manifestation allergique aigüe, il est conseillé de prendre 5 granules de Poumon Histamine 9 CH toutes les heures ou demi-heures selon la gravité des symptômes, puis d’espacer les prises au fil de l’amélioration. La posologie peut être adaptée selon le type d’allergie et en fonction du dosage des granules.
En cas de terrain histamino-allergique, je vous conseille 10 granules de Poumon histamine 15 CH, deux à quatre fois par mois.
Un soulagement pour un grand nombre d’entre nous !
Je vous le confirme : nous sommes beaucoup à être concernés par cette démarche complémentaire de l’éviction des intolérances alimentaires[10] et du traitement des infections chroniques du tube digestif (dont l’hyperperméabilité).
Personnellement, j’ai observé de nombreuses améliorations avec la seule DAO, notamment au niveau des douleurs digestives.
N’ayez aucune crainte de tenter avec rationalité et modération un programme de réduction de ce syndrome.
Je tiens ici à remercier le laboratoire COPMED qui m’a donné accès à sa documentation technique, ce qui m’a facilité la rédaction de cette lettre.
Surveillez bien votre boîte mail,
Docteur Dominique Rueff
Cet article est très intéressant, ceci il me paraît compliqué de suivre ces méthodes seule et comment diagnostiquer l’intolérance aux histamines. Je pense être dans ce cas je souffre beaucoup de plusieurs symptômes décrits dans la lettre. A quel type de médecin peut on demander conseil et accompagnement ? Généraliste, homéopathe?
Merci
Natacha
Cette lettre est très intéressante. Mais il semble compliqué de mettre en oeuvre ces indications seule. Je souffre de plusieurs de ces symptômes, de pire en pire et cela me rend la vie très difficile. On me dit souvent que c’est le stress mais là ce n’est plus possible. Peut on trouver conseils et surtout accompagnement ? Quel type de médecin peut nous aider, généraliste homéopathe ou autre?
Merci.
Natacha
Cet article est très intéressant, comme celui sur le safran. il me paraît compliqué de suivre ces méthodes seule et comment diagnostiquer l’intolérance aux histamines. Je pense être dans ce cas je souffre beaucoup de plusieurs symptômes décrits dans la lettre, et actuellement en « crise » depuis 2 mois. Y aurait-il un ou des aliments ou plantes même en infusion qui peuvent atténuer les effets ? L’aerius n’est pas efficace. En effet il y a un changement alimentaire à faire mais ce n’est pas facile. A quel type de médecin peut on demander conseil et accompagnement ? Généraliste, homéopathe ou autre ?
Merci
Natacha