Quel est le plus dangereux : le virus ou la peur du virus ?
Chère amie, cher ami,
Nos parents ont trop connu la peur.
Cette génération qui a vécu la guerre se souvient très bien de ce qu’est le danger, le danger de perdre sa liberté, mais surtout sa vie. Elle a connu des restrictions bien plus sévères que celles que nous pourrions envisager aujourd’hui.
Les conditions de vie n’avaient rien à voir avec les conditions actuelles.
Les moins de 60 ans n’ont aucune idée de ce qu’ont vécu leurs parents. Ils doivent affronter aujourd’hui des restrictions de vie et de liberté qu’ils n’envisageaient même pas il y a quelques semaines : le confinement, puis les diverses façons de se « déconfiner », comme le port du masque ou les gestes barrières.
Dans notre société moderne hyper protégée, nous ne sommes habituellement pas confrontés aux menaces réelles ou extrêmes qui affectent directement notre qualité de vie.
Pourtant, dès notre plus jeune âge, la peur fait partie intégrante de la vie. Le bébé est stressé par tout bruit inhabituel ou choc violent. Plus tard, ce sont les visages inconnus qui bouleversent le petit enfant. La peur de s’endormir est fréquente. Françoise Dolto l’appelle « l’angoisse de la petite mort ».
Normalement, nous apprenons en grandissant à mieux gérer nos peurs et à les surmonter. L’enfant et l’adolescent jouent à se faire peur et par ce jeu, ils comprennent et maîtrisent progressivement leur peur.
Les peurs des adultes sont très différentes : après la peur liée au stress de la scolarité et des études, c’est la peur des relations avec l’autre sexe, la peur du ridicule, la peur de ne pas être aimé, la peur de ne pas être apprécié, la peur de ne pas trouver un emploi ou de le perdre, la peur de ne pas trouver l’amour de sa vie ou de le perdre trop vite et trop tôt.
Lorsqu’apparaissent anxiété et angoisse, de nombreux désordres physiologiques et psychologiques surviennent. Mais tout n’est pas négatif : nous sécrétons alors de l’adrénaline, et c’est cette hormone qui donnera à certains un moteur d’action et une joie existentielle.
Nous ne gérons pas tous le stress et la peur de la même façon. Chez certains, il survient des phobies, plus ou moins handicapantes : phobie des araignées, claustrophobie, phobie des ascenseurs, phobies sociales…
D’autres manifestent physiquement leur peur : transpiration du visage ou des mains, troubles obsessionnels compulsifs (TOC), conduites inappropriées de fuite, etc.
Les traumatismes de la vie peuvent conduire à de véritables paralysies physiques ou psychiques. Les « cellules de crise » mises en place après un accident ou un attentat sont là pour mettre en contact les personnes traumatisées avec des spécialistes du traitement du traumatisme.
Dans la situation que nous vivons avec la pandémie, nous savons tous que nous n’aurons pas « de cellule de crise » à notre disposition. Dans l’immédiat, nous ne savons même pas si nous serons vraiment « libérés », quand et de quelle façon.
Les hésitations et contradictions successives de la communication gouvernementale qui ont conduit à ce manque de confiance ne font finalement qu’augmenter le niveau habituel de défiance de la population envers les hommes et femmes « politiques ».
Un humoriste a justement écrit : « Avons-nous un manque de masque ou un masque de manque ? »
Ce masque, je l’observe chaque jour sur chaque personne que je croise. C’est une angoisse visible et permanente. Elle est relayée et augmentée par les discours sanitaires et politiques des médias.
Ce masque exprime un profond désarroi et un sentiment mêlant crainte, précarité, angoisse face à un danger très mal identifié. Rien ne nous rassure car, entre « fake news » et réalités, la vérité nous échappe.
Les cabinets médicaux et les services hospitaliers qui traitent d’autres maladies que l’infection au Covid-19 sont quasiment déserts actuellement. La peur est plus forte que le danger, mais la peur n’a jamais été une bonne conseillère. Comment la dépasser ?
Prendre de la distance avec sa peur
Des solutions existent pour évacuer cette peur qui nous taraude.
J’ai souvent traité dans mes différentes lettres de la méditation et de ses avantages[1]. Je n’y reviendrai pas ici, de même pour la pratique de la cohérence cardiaque[2] qui, en 15 minutes par jour, nous permet de retrouver un équilibre entre notre système nerveux sympathique et notre système nerveux parasympathique, entre l’accélération cardiaque propice à la fuite et le calme retrouvé.
Nous allons bientôt pouvoir sortir de chez nous : quoi de mieux qu’une bonne marche soutenue de type « nordique » pour à la fois diminuer notre peur et affiner notre silhouette ?
Que nous méditions, que nous respirions « en cohérence » ou que nous marchions d’un bon pas en respirant, il est essentiel de rythmer notre journée d’une ou plusieurs de ces pratiques apaisantes et structurantes. Nous pouvons aussi prendre une grande inspiration et cesser de nous plaindre, pour penser un instant à tous ceux qui doivent vivre ces événements dans de beaucoup moins bonnes conditions que les nôtres : ceux qui vont devoir supporter des transports en commun compliqués, des conditions de travail à risque, ou télétravailler avec des enfants agités ou angoissés…
Je ne prendrai pas parti dans cette lettre sur la nature du risque épidémique. Je m’en garderai bien car les informations dans ce domaine sont variées et contradictoires. Dans mes deux précédentes lettres[3], je vous ai donné les moyens de mieux vous protéger. C’est cela que vous devez faire en premier. Il est probable que votre peur en sera atténuée, ce qui ne doit faire oublier aucun des gestes barrières que l’on nous recommande.
Pour Boris Cyrulnik, le penseur de la résilience, cette pandémie est le révélateur de « peurs archaïques » : peur de mourir ou de voir ses proches mourir, peur de contaminer, peur d’être un mauvais citoyen, peur de ne pas être ce héros suivant à la lettre le discours gouvernemental, ou plus simplement de ne pas être l’humain que l’on salue pour sa citoyenneté exemplaire.
Aucune peur ne résout nos problèmes, et je ne pourrai que conseiller aux plus jeunes d’écouter l’expérience des plus âgés, dont la peur était en rapport avec des conditions et des dangers plus immédiats.
Nutrition pro-inflammatoire contre la peur
De même que nous observons que les infections virales semblent être en phase avec l’exposition à la pollution atmosphérique (Italie du Nord, région parisienne, Wuhan, etc.), l’alimentation joue certainement un grand rôle.
L’alimentation pro-inflammatoire (steak haché, frites et sucreries…) n’est ni bonne pour le développement du système nerveux des enfants, ni pour bonne protéger les adultes des maladies de dégénérescence comme Alzheimer ou Parkinson.
Trop de graisses saturées, trop de sucre, trop d’additifs et de conservateurs, trop de sel, pas assez de légumes et donc de vitamines et d’antioxydants, trop de fruits sucrés, pas assez de poissons (surtout de petits poissons gras des mers froides), ne contribue pas à un équilibre psychologique et cérébral. N’oublions pas que notre cerveau, plus que tout autre organe, est constitué majoritairement d’eau. Le déficit d’hydratation vieillit donc prématurément le cerveau, et durcit la pensée. La qualité de l’eau que nous buvons chaque jour est tout aussi importante que sa quantité.
Comme pour le risque cardiovasculaire, le régime méditerranéen est le meilleur protecteur du risque de psychose et de maladie neurologique.
L’exercice physique
Sans même parler de son influence sur la santé ou le poids, l’exercice physique est en soi un facteur d’équilibre. Marcher 30 minutes par jour, bouder les escalators et les ascenseurs, cultiver son jardin comme disait Voltaire, sont autant d’éléments essentiels qui permettent d’oublier les agressions des chaînes d’information continues et des rumeurs plus ou moins vraies qui jaillissent sur les réseaux sociaux.
Des nutriments contre la peur ?
Pour ma part, je conseille à raison de deux gélules matin et soir, un produit remarquable et peu onéreux que l’on trouve (ou peut commander) dans toutes les pharmacies : la Végécardine®. Il associe du glycérophosphate de magnésium, des vitamine B et de l’aubépine connue pour calmer et régulariser le rythme cardiaque.
La L-théanine (gamma-glutamylethylamide) est quant à elle un acide aminé présent uniquement dans le thé vert (Camellia sinensis). Elle stimule dans le cerveau la formation des ondes alpha, directement impliquées dans la relaxation, et augmente la production de GABA, un neurotransmetteur capable de régulariser l’humeur.
La taurine est un dérivé d’un acide aminé soufré : la cystéine. C’est un « épargneur de magnésium » qui possède une action relaxante, car elle favorise l’action du GABA. Le complexe Magtorine de Copmed associe taurine, bisglycinate de magnésium et vitamines B.
Certains aliments d’origine animale apportent un peu de taurine, mais aucun produit végétal. On en trouve également dans les muscles et surtout dans le cœur, où elle contribue à maintenir l’équilibre entre calcium et potassium.
L’association de L-théanine, de taurine et de magnésium chélaté aux protéines, va vous permettre de retrouver un état de relaxation complète sans somnolence. Vous pouvez en prendre une gélule le matin pour « pacifier » votre esprit pour la journée, ou 3 le soir une demi-heure avant d’aller au lit, pour augmenter la qualité de votre sommeil.
Je recommande également l’association « Complexe Sérénité », qui rassemble trois bourgeons, de tilleul, de figuier et d’amandier. Présenté sous forme de capsules, vous pourrez facilement l’emporter avec vous dans la journée. Prenez une capsule avant chaque repas. Je vous conseille de prendre en même temps (trois fois par jour) une gélule du « Complexe Détente Serenzo », qui apporte du limonène™, de l’orange douce, de la valériane et du safran.
Enfin, n’oubliez pas la rhodiole, cette plante adaptogène que l’on trouve dans différents complexes, que je vous conseille de prendre plutôt le matin.
La peur n’évite pas le danger
Je le répète, il est rare que la panique soit bonne conseillère.
Dans la situation qui nous préoccupe aujourd’hui, nous parlons d’un virus qui a tué dans le monde certainement beaucoup moins de personnes que les accidents cardiovasculaires, la pollution, la pauvreté et le cancer.
Les consultations médicales et les hôpitaux sont désertés par peur du virus, mais tout cela changera d’ici peu et l’on pourra alors compter les « morts de peur ».
Même si cette épidémie n’est pas encore terminée, essayons de relativiser. Pouvons-nous contrôler notre peur ? Oui, certainement en structurant mieux notre journée, en bougeant régulièrement, en respirant mieux, en mangeant « méditerranéen » et, si besoin, en prenant quelques compléments nutritionnels.
Bon courage et soyez « sans peur et sans reproche »[4].
Docteur Dominique Rueff
Les fleurs du dr .BACH
38 quintessences.
Les tisanes anti stress.
Tilleul oranger, mélisse…
Gelsenium 9ch.
Je suis nulle, j’ai peur et n’arrive plus ni à méditer, ni faire du qi gong. La peur me ronge. Je passe mes journées à ne rien faire et pleurer. Je suis faible, nulle, incapable, ma vie la plus aucun intérêt. Je n’intéresse plus personne . Aucun coup de fil, mon mari me laisse pleurer dans mon coin. Oui la peur va faire des morts !
merci docteur
Une lettre précieuse, merci docteur, je me suis souvent demandé combien de vies auraient pu être épargnées si au lieu d’intuber immédiatement et placer en réa, on avait cherché à « calmer » les patients ? le stress étant un facteur terriblement aggravant dans la symptômatologie du covid à type difficultés respiratoires, la pratique ne serait-ce que de la cohérence cardiaque, même en stress aigu est d’un secours vital. Le lien avec une « parole médicale » est également capitale, car un médecin qui vous explique que vous pouvez vous calmer, et vous en sortir a un effet presque magique également, les gens se sentent tellement seuls et en panique avec leurs symptômes… Pour la peur résiduelle et l’anxiété chronique liée à cette situation, il y a aussi la solution de se concentrer sur un objectif précis dans sa vie pour après, en évitant les pensées morbides et récurrentes liées à son contexte personnel par exemple, au lieu de se répéter en boucle des pensées obsédantes et négatives, on se choisit un objectif de vie sur lequel on peut agir même en confinement.
Bonjour et merci pour ces commentaires, qui ne pourront , je le crains, rassurer que les individus déjà « bien » avec eux-mêmes, avec la vie, avec le monde et notamment dans ce subtil et indispensable lien qu’est l’altérité. Vous décrivez en partie les peurs susceptibles de se faire nuit en nous (je ne peux pas dire « se faire jour », ce serait une sorte d’oxymore!), et des comportements symptomatiques par lesquels elles peuvent s’exprimer en cette période de grand trouble. Or, n’y a-t-il pas en chaque humain quelque névrose qui sommeille, dont nous voyons, mieux que jamais, actuellement cette expression? Les psy vont avoir du travail, il me semble, et ce n’est guère réjouissant; mais pour certains (beaucoup peut-être) d’entre nous ça pourra aussi amener d’inespérées catharsis. Peut-être…
Cependant, je suis plus optimiste que vous, car ma pratique médicale me montre des signes très encourageants. En voici quelques uns:
– d’après pas mal de mes patients, leurs médecins ont fermé leur cabinet (plus souvent par peur pour leur propre santé que pour raison de maladie, semble-t-il). Cela peut se comprendre, mais enfin leurs patients espèrent leur retour! Et se soucient de la santé de leur médecin. Un nombre conséquent de mes propres patients m’ont appelé, sachant que j’avais été malade du fameux virus, rien que pour prendre de mes nouvelles, me dire de bien prendre soin de moi, et je ne crois pas ce geste réalisé avec des arrière-pensées;
– dès que j’ai repris mon travail, j’ai vu, à mon cabinet, un certain nombre de personnes en état de sidération, sous l’effet beaucoup plus des « informations » (mais sont-ce des informations?) souvent contradictoires que des événements survenus dans leur vie et celle des cercles sociaux dans lesquels ils évoluent; mais j’ai vu bien davantage de personnes attachées à la vie, et pourtant suffisamment philosophes ou fatalistes (mais non pas négligentes) pour exprimer ainsi leur pensée et leur vécu: « arrivera ce qui doit arriver, et je mourrai si mon heure est venue ». C’est également ma façon de voir les choses…
– mais surtout ce petit détail qui n’en est pas un: aux premiers temps de l »épidémie », lorsque je me déplaçais et croisais d’autres personnes, et là je mentionne des gens peu ou pas connues de moi, et que je les saluaient, souvent même avec un sourire (c’est ainsi que je vis), même étant sur des trottoirs opposés, la plupart non seulement ne me répondaient pas, mais baissaient la tête et, je vous l’assure, leurs yeux avaient l’apparence de ceux de poissons morts. Or depuis 3 ou 4 semaines, les choses ont changé : non seulement tous ou presque me répondent, mais beaucoup me précèdent dans le bonjour, et le sourire d’échange n’est pas rare. Et c’est çà qui me rend optimiste, avec plein d’autres « détails » que je ne narrerai pas ici, car j’ai déjà bien assez encombré.
Après, faisons de notre mieux, pour notre santé, avec ou sans vos compléments alimentaires (que j’utilise volontiers) mais surtout avec cet ingrédient essentiel: la foi dans la Vie.
Avec toutes mes pensées d’amour pour chaque humain, et pour toutes les formes de vie. Même les virus!