Des boucliers naturels au quotidien – Première partie
Chère amie, cher ami,
Avant de commencer cette lettre qui fait suite à une précédente sur les fruits rouges[1] et leur intégration dans notre alimentation[2], je voudrais remercier les centaines de lecteurs fidèles qui, à propos de ma lettre concernant la disparition brutale de ma fille Valentine[3], m’ont témoigné des messages de sympathie et d’encouragement qui me sont allés droit au cœur.
Depuis que j’ai arrêté l’exercice de la médecine, au sens strict du terme, je me suis consacré à la « prévention active », notamment par l’intermédiaire de ces lettres. Je constate que beaucoup d’entre vous me suivent avec attention. J’espère qu’ils y trouvent des informations en mesure de les aider à mieux prendre leur santé en main et, encore une fois, je les remercie de leur fidélité et de leurs témoignages.
Depuis des années, je dis autour de moi que si nous voulons tous profiter d’une vraie santé, il faut, tôt ou tard – et le plus tôt sera le mieux –, nous tourner vers la « prévention active ». Que signifie ce terme ?
« Prévention active »
Chacun de nous, avec nos moyens, pouvons intervenir activement sur notre alimentation, notre façon de vivre, de respirer, de bouger, d’écouter, d’entendre et de dormir. C’est cela, la « prévention active » !
Je viens d’écouter une conférence passionnante de Pascal Bruckner à propos de son dernier livre au titre sciemment paradoxal, Une brève éternité [4], que je vous conseille de lire. Je partage pleinement la philosophie de cet auteur né deux mois après moi, qui se félicite « de ne pas vivre à l’époque de Louis XIV où la moyenne de vie était de 25 ans et où le cimetière qui trônait au milieu du village rappelait à tous, comme un symbole, cette brièveté de la vie. »
Oui, notre espérance de vie ne cesse de s’allonger et on peut prédire qu’une fille qui naît en 2019 a une chance sur deux de devenir centenaire. Dans quelques années, les sexagénaires seront largement majoritaires dans notre société occidentale, ce qui pose de nouveaux problèmes auxquels nous sommes mal préparés, d’où la crise des hôpitaux et des maisons de retraite.
En fait, c’est « l’espérance de vie en bonne santé »[5] qui pose problème. Nous vivons, en France, dans un pays où toutes les grosses interventions médicales sont prises en charge sans que nous ne mettions la main au porte-monnaie : savez-vous combien coûte une banale prothèse de hanche ou de genoux ? Combien coûte le stent que l’on vous place dans les coronaires ?[6]. Le philosophe P. Bruckner insiste sur cette chance que nous avons, en France, d’être tous « réparés » presque gratuitement, quelle que soit notre condition sociale.
Mais jusqu’où tiendra matériellement ce système ? Personne ne sait. Aucune chance n’est définitivement acquise.
La « prévention active », même à notre charge, nous permettra de mieux éviter de tomber malade et, in fine, de réaliser d’indispensables économies d’argent, de temps, de vie… En effet :
- nous résisterons mieux aux infections virales et bactériennes, par exemple en optimisant notre taux de vitamine D[7];
- nous résisterons mieux à certains cancers ;
- nous aurons moins de douleurs d’arthrose ou de douleurs inflammatoires[8], et nous les aurons le plus tard possible ;
- nous aurons moins de risques de déficits immunitaires et d’allergies, en surveillant notre taux de zinc [9];
- nous souffrirons moins de dépressions[10];
- nous aurons moins de risques de diabète ou de maladies cardiovasculaires[11].
La liste pourrait être bien plus longue…
Aujourd’hui, nous vivons plus longtemps, nous sommes réparés, soulagés, parfois augmentés, grâce aux progrès de la médecine et de la chirurgie. Mais bientôt, il nous faudra nous engager personnellement dans notre santé. Et plus nous commencerons tôt, plus cette participation sera facile et efficace.
Le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, n’avait-il pas écrit que la médecine de demain ne pourrait être que préventive et participative[12] ? J’ai d’ailleurs repris ce message dans l’un de mes derniers livres[13].
Cette prévention active, dont l’alimentation et l’exercice physique restent le socle, passe par une utilisation de « boucliers » nutritionnels dès l’âge de 40-50 ans, et varie en fonction de nos lieux et conditions de vie (pollution, stress), de nos antécédents familiaux et donc de nos « fragilités génétiques ».
C’est bien pour cette raison qu’on ne peut bénéficier d’un conseil individuel à la seule lecture d’un livre ou d’une lettre car, étant tous différents, seul un thérapeute averti connaissant vos habitudes de vie et vos antécédents familiaux, est en mesure de vous apporter un conseil personnalisé.
Les boucliers nutritionnels
Le premier est, sans contexte, l’alimentation que je vous conseille au quotidien[14], qui inclue, en fonction des tolérances de chacun ou chacune : œufs, fruits rouges, fruits à coque, thé ou café, chocolat noir, de nombreux fruits et légumes « colorés », des céréales complètes, des légumineuses, certaines protéines maigres et riches en acides gras oméga-3 (petits poissons gras des mers froides), ainsi qu’une constante régulation vis-à-vis du sucre et une éviction des aliments transformés.
Les autres boucliers nutritionnels sont principalement : le magnésium, la vitamine D, le zinc, la coenzyme Q10, les oméga-3.
Je voudrais traiter dans cette lettre d’un bouclier en particulier : le resvératrol, que je prends chaque jour depuis de nombreuses années.
Qu’est-ce que le resvératrol ?
Appelé autrefois « tanin végétal », le resvératrol est un polyphénol antioxydant, antimicrobien, antifongique et anti-inflammatoire de la famille des stilbènes. Il est produit naturellement par les plantes, pour se protéger des infections et des agressions environnementales comme l’ozone. On le trouve dans les raisins, les myrtilles, les mûres, les arachides, l’huile d’olive et le vin rouge. Mais seuls les vins rouges de bonne qualité cultivés sans pesticides en contiennent de façon significative, et il est totalement absent des vins blancs.
Il existe dans la nature sous deux formes moléculaires : le cis-resvératrol et le trans-resvératrol. C’est ce dernier, sept fois plus actif que le premier, qui est considéré comme le plus efficace.
On en trouve significativement dans les bons vins rouges, mais pour en avoir une quantité efficace, il faudrait consommer environ 7 litres de vin par jour ! Il n’explique donc pas, à lui tout seul, ce que l’on a appelé, dans les années 1960-1970, le « French paradox[15] ».
Mais il est possible d’en obtenir sous forme concentrée, grâce à un procédé de fermentation naturelle, unique et breveté, qui permet d’obtenir un ingrédient garanti sans contaminant provenant de l’environnement extérieur à partir de la souche saccharomyces cerevisiae, traditionnellement employée pour la vinification. Les gélules[16] que j’utilise contiennent ainsi 100 milligrammes de trans-resvératrol actif, et j’en prends une à deux par jours.
Les bénéfices du resvératrol
Prévention des maladies chroniques inflammatoires
Le resvératrol stimule certaines enzymes qui aident les cellules à se défendre contre les effets néfastes du vieillissement. C’est un puissant antioxydant naturel qui permet d’aider les cellules sanguines à lutter contre l’excès de radicaux libres ; son activité antioxydante serait plus particulièrement dirigée vers notre système nerveux et cérébral. Comme la quercétine, la curcumine et le pycnogénol (extrait breveté de pin des Landes), le resvératrol se comporte dans l’organisme comme un anti-inflammatoire naturel permettant de mieux prévenir le vieillissement et certaines affections comme l’asthme, l’emphysème et la bronchite chronique. Il peut être, à ce titre, préconisé pour parer à l’évolution des grandes maladies de notre civilisation moderne qui affectent notre système nerveux et notre cerveau comme les maladies de Parkinson ou d’Alzheimer.
Le resvératrol aurait d’autres actions sur le vieillissement cellulaire en « mimant » les effets de la restriction calorique et en améliorant la sensibilité à l’insuline, mais ces effets n’ont pour le moment pu être étudiés que sur des souris.
Prévention des maladies cardiovasculaires et adjuvant lors du traitement médical de ces maladies
Le resvératrol inhibe l’agrégation plaquettaire, la formation et l’oxydation du LDL cholestérol oxydé[17], impliqué dans la formation des plaques d’athérome à l’origine des problèmes cardiovasculaires. C’est donc un cardioprotecteur et un anti-inflammatoire vasculaire. L’Organisation Mondiale de la Santé indique que le resvératrol réduit à lui seul de 40 % le risque cardiovasculaire ! Il favorise la production d’oxyde nitrique qui dilate les vaisseaux sanguins, contribue à abaisser les taux de triglycérides et de cholestérol dans le sang, ainsi que l’hypertension.
Consommer régulièrement du resvératrol peut être une bonne façon d’augmenter la fluidité sanguine. Il faut cependant être prudent et en parler à votre médecin traitant dans le cas où ce dernier vous aurait prescrit un traitement anticoagulant.
Dans une prochaine lettre, j’aborderai d’autres effets du resvératrol, préciserai ses indications et ses dangers, et surtout, j’évoquerai un nouvel antioxydant végétal très prometteur (issu de fruits rouges) qui, tout en ayant des actions identiques à celles du resvératrol, mais mieux absorbable encore, risque de bouleverser la complémentation nutritionnelle.
Docteur Dominique Rueff
merci docteur
Bonjour Docteur Rueff ,
Superbe article comme d’habitude .
Encore merci , pour le partage de votre lettre empreinte d’émotion sur la disparition de votre fille .
Heureux d’avoir participé à certains de vos séminaires ADNO ainsi que Vital Plus . Je garde également un très bon souvenir d’une consultation alors que vous étiez à Vallauris
Bonne continuation dans vos activités
Biens à vous.
Christian Lustenberger
Bonjour.
Je suis une lectrice de vos lettres ainsi que celui sur le resvératrol .
Pouvez-vous dire ou l’on peut trouver ce produit et le meilleur choix.
La difficulté pour nous est de pouvoir avoir le meilleur, car il y en a tellement…….
Merci pour ces belles informations
C’est très intéressant mais quel resveratrol prendre
Pourriez-vous indiquer le nom d’un bon laboratoire s’il vous plait
Bonjour docteur,
Je viens de prendre connaissance de votre lettre et voudrai bien savoir ou me procurer le resvératrol dont vous parlez dans cette lettre. je me supplémente en magnésium et vitamine C. je suis également sous anti hyper tenseur et sous anti coagulant suite à une double embolie pulmonaire il y a un an.
Merci encore pour tues les informations que vous nous transmettez.
Encore Merci pour cet article sur le resvératrol et de m’indiquer quel laboratoire vous conseillez ?
Bien cordialement
Chantal P
J’apprécie beaucoup vos lettres bien documentées et je partage votre point de vue concernant l’importance de la prévention.
Je connais bien le domaine des compléments alimentaires et je trouve ce que vous dites de chaque ingrédient très pertinent, sans emphase inutile et sans superlatif trompeur.
Mais, je ne suis pas aussi optimiste que vous concernant l’augmentation future de l’expérience de vie. La sédentarité augmente en même temps que la mal bouffe et le surpoids!…
Merci pour vos lettres « des boucliers naturels au quotidien » et votre générosité à nous faire partager vos connaissances si précieuses ! Après ce deuil dans votre famille, je partage votre peine. Vous surmontez ce triste évènement grâce à votre savoir et aux lecteurs sensibles à vos lettres.
Nous sommes de plus en plus nombreux à nous tourner vers les plantes médicinales, les bienfaits de Notre Dame Nature et assistons à la rédaction de magazines de santé naturelle spectaculaire. Des vocations apparaissent spontanément. C’est un peu refaire ses études !
Je vous présente mes vœux de bonne et heureuse année et surtout de bonne santé !
Françoise